51. Retour à Winterfell

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Je suis sur mon cheval depuis des jours lorsque j'aperçois enfin les murs de Winterfell. Il neige et il fait froid, je me sens faible à cause des conditions à l'extérieur. Lorsque j'approche des portes de Winterfell, elles s'ouvrent devant moi. J'aurais dû savoir que Ramsay ferait guetter mon arrivée. Je pénètre dans les murs de Winterfell et je vois que des gens sont attroupés sur la place publiques, même sur mon cheval je ne peux pas voir ce qui se passe. Je descends de ma monture et marche parmi les gens pour me rendre au milieu de cet attroupement.

Oh, par tous les dieux...

Il y a deux corps écorchés au beau milieu de la cours, la neige tombe doucement sur leurs corps ensanglantés, leur visage exprime encore de la douleur et de la peur

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Il y a deux corps écorchés au beau milieu de la cours, la neige tombe doucement sur leurs corps ensanglantés, leur visage exprime encore de la douleur et de la peur. Il ne reste plus un seul bout de peau sous leur menton... Probablement pour que je puisse les reconnaître.

Alie et Athelstan.

Je sens une colère intense monter en moi, puis de la tristesse et une étrange sensation, que je n'ai pas ressentie depuis des semaines. Ce côté animal qui, d'habitude, a très rarement besoin de prendre le dessus. Je ne l'avais jamais ressenti avec autant de puissance, et je n'ai pas eu cette envie de me transformer depuis des semaines, ce qui est étrange. Cette envie de tout déchirer, tout détruire sur mon passage. Bois, armure... Chair. La chair de cet enfoiré qui a tué mes deux amis. Évidemment, ça ne peut être que lui. Mon putain de mari.

Je me tourne, des larmes pleins les yeux, et je tombe nez à nez avec lui. Je refuse de prononcer le nom de ce monstre. Il ne le mérite pas. Il me sourit innocemment et agrippe mes épaules. Il ne voit probablement pas comment ses mains sur mes épaules peuvent me menacer, mais il ne considère pas vraiment les autres, pas vrai ? Il me dit : "Bienvenue à la maison, mon amour. J'ai fait... Un peu de ménage, pendant ton départ. Je me suis dit que tu aimerais le décor que j'ai préparé pour toi dans la cours." Il me retourne brusquement et je dois encore faire face à cet horrible spectacle. Une larme coule sur ma joue et je baisse la tête. Sans même m'en rendre compte tout de suite, je serre les poings. Pourtant, même si j'ai cet appel sauvage venant du plus profond de mon être, mon corps refuse de devenir celui d'une louve.

Ramsay me chuchote à l'oreille : "La prochaine fois que tu penseras à me trahir, pense à tous ceux que tu laisses derrière toi. Tu m'aurais laissé mourir aux mains de ce petit paysan... Natt, il me semble ? Tu m'as déçu, et je n'oublierai pas ton affront." Je le déteste ! Dans un élan de rage, je me retourne vers Ramsay et lui donne un coup de poing sur le nez. Avant même de voir son sang couler, je me dépêche d'entrer dans le château, mes joues baignées de larmes.

Je cours vers la chambre que je partage avec Ramsay et je verrouille la porte derrière moi. Je sais bien que Ramsay possède toutes les clés de toutes les portes de ce château, mais verrouiller la porte me laisse quelques secondes de plus de répit. Je n'arrive pas à croire qu'il a osé tuer Alie et Athelstan... Ils ont dû tellement souffrir. Je m'écroule sur le lit et laisse mes larmes couler. Normalement, j'aurais ressenti plus de colère que de tristesse, mais ces derniers temps, je semble plus émotive qu'avant. Je n'ai jamais pleuré autant que pendant ces dernières semaines.

Quelques minutes plus tard, étonnement, j'entends la porte se déverrouiller et Ramsay entre dans la chambre. Je suis surprise qu'il ait mis autant de temps à arriver. Je l'entends soupirer et je lève la tête vers lui, mes yeux piquent et mes joues sont mouillées... Au moins, contrairement à Ramsay, je n'ai pas de trace de sang entre mon nez et ma lèvre supérieure. Ramsay marche lentement vers le lit et s'y assoit, me regardant avec les sourcils froncés. Son calme m'inquiète plus que s'il avait crié. Il commence : "Tu n'aurais jamais dû quitter Winterfell. J'étais inquiet. Tu aurais pu mourir sur le chemin vers le Mur." Pardon ? Il était inquiet ? Eh bien... Je mentirais si je disais que je ne m'étais pas inquiétée, moi aussi.

Je me lève lentement et me dirige vers le foyer, je regarde les flammes et me tourne vers Ramsay, qui est encore assis. Je ne sais pas quoi dire. J'ai envie de le frapper à nouveau. Ramsay fronce encore plus les sourcils et se lève, il semble en colère avec mon silence. Voilà le Ramsay que je connais. Il hausse le ton : "Dis quelque chose, bon sang ! Qu'est-ce qui s'est passé là-bas ?" Je fronce les sourcils aussi, la colère se répandant à nouveau dans mes veines. Je déclare : "Qu'est-ce que tu en as à foutre, Ramsay ?! Tu as tué mes amis, deux des rares personnes ici qui me traitaient avec gentillesse ! Tu les as tués parce que tu n'es qu'un monstre !" Des larmes menacent encore de couler sur mes joues, j'ai l'impression d'être sur le point d'exploser. Ramsay serre les poings et s'avance vers moi, je commence à paniquer. Il va me frapper ! Je ne vois qu'une seule solution... Je dois le lui révéler.

Je m'exclame : "Ramsay, je suis enceinte !" Ramsay cesse de bouger et il me regarde avec de grands yeux surpris. Je déglutis, je ne m'attendais pas à le dévoiler comme cela. En effet, j'aurais dû commencer à saigner il y a trois semaines. Je ne saigne jamais en retard d'habitude, et j'ai remarqué mes sautes d'humeur, mon côté plus émotionnel s'est aussi exprimé. Tout cela plus les nausées matinales, il n'y a qu'une seule explication. Je suis enceinte.

Ramsay s'approche de moi et il semble chercher des mots à dire. Je le regarde, appréhendant sa réaction. À ma grande surprise, il m'entoure de ses bras et me serre tendrement. Je soupire et me laisse aller dans ses bras, des larmes coulent à nouveau sur mes joues, toutes ces émotions à la fois me chamboulent. Je suis exténuée, j'ai mal partout, je viens de voir les cadavres ensanglantés de deux de mes amis les plus chers, et je viens de dire à Ramsay que je suis enceinte. Quelle journée...

Ramsay me regarde et caresse mes joues, essuyant mes larmes.

Ramsay me regarde et caresse mes joues, essuyant mes larmes

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Ses yeux semblent exprimer... De la surprise, oui, mais aussi une émotion plus simple, plus tendre. Il ne semble plus en colère. Il répète, presque dans un murmure : "Tu es enceinte ?" Je hoche lentement la tête et renifle, essuyant mes dernières larmes. Je chuchote faiblement : "Je porte ton enfant." Ramsay sourit et rigole gentiment, il a l'air d'un enfant venant tout juste d'apprendre qu'il recevra un cadeau sous peu. Il caresse mes cheveux et dépose ses lèvres sur les miennes. Je ferme les yeux et me surprends à fondre dans ses bras alors qu'il me maintient près de lui. Mes jambes sont faibles, j'ai besoin de repos.

Après quelques secondes, Ramsay rompt le baiser et marche avec moi vers le lit. Il me dit : "Repose-toi, mon amour. Tu dois être exténuée... Je vais te faire préparer un bon repas, et un bon bain chaud... Allez, je te laisse dormir." Il me laisse me coucher et il me sourit une dernière fois avant de sortir de la chambre. Je soupire et mes paupières deviennent lourdes. Je lutte autant que je le peux, mais le sommeil m'emporte. Une petit sieste ne fera pas de mal...

Un grand sacrifice [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant