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TrilogieStyles Masquer Plus d'actions ▼ Partager   1 567 sources 1 134 fans 23 honneurs 91 articles 25 724 kiffs 3 439 commentaires 94 tags 136 689 visites Un extrait est en ligne !! ♥ - jeudi 09 avril 2015 20:58   3 kiffs

Création : 23/04/2014 à 12:51 Mise à jour : Hier à 22:04

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Chapitre 10 -Tome 3   Tome 3 - Dixième chapitre:  


– Bienvenue à bord, monsieur Styles. Mademoiselle Fairchild, désirez-vous un verre de champagne ?

– Oui, merci, dis-je en prenant le verre avec plaisir.

Harry et moi sommes assis côte à côte dans de profonds fauteuils en cuir. Devant nous se trouve une table du même bois verni luisant que les moulures de la vaste cabine. Les sièges sont si confortables que je les emporterais bien chez moi. L'hôtesse est grande et mince, avec un vertigineux chignon bouclé qui réussit l'exploit de paraître aussi ravissant que sérieux.

Je bois une gorgée et soupire, bien forcée d'admettre que la vie de milliardaire a ses avantages.

– Qu'est devenu l'autre avion ? je demande à Harry.

Nous avons fait le trajet entre Munich et Londres dans un petit jet, semblable à celui qu'il a à Santa Monica. Bien qu'il soit confortable, ce n'est rien à côté de celui-ci.

– C'est le Lear Bombardier Global 8000, dit-il. Nous traversons l'Atlantique, n'oublie pas. Les États-Unis dans toute leur largeur. Je me suis dit que prendre un avion pouvant embarquer suffisamment de carburant était une meilleure idée. Sans compter qu'il est plus facile de travailler sur un vrai bureau. Et de dormir dans un vrai lit, ajoute-t-il en laissant traîner sur ma cuisse un index qui me fait frissonner.

– Cet engin possède un bureau et un lit ?

– Il y a un lit, oui, dit-il.

– Eh bien !

Je  voudrais me  lever  pour  aller  visiter, mais  l'hôtesse nous a  déjà  demandé d'attacher  nos ceintures car l'avion roule sur le tarmac.

Postée à côté de son strapontin, elle parle dans son interphone, sans doute avec le pilote. Un instant plus tard, elle raccroche et vient nous trouver.

– Monsieur Styles, vous avez un appel de monsieur Maynard. Il a vainement tenté de vous joindre sur votre téléphone portable. En apprenant que vous étiez déjà à bord, il a appelé la tour de contrôle et prié que l'on vous demande de le rappeler dès que possible.

– Pouvons-nous attendre sur la piste ?

– Oui, monsieur.

– Je vais lui téléphoner sur-le-champ, dit-il en sortant son téléphone de sa poche.

Je le regarde faire en me demandant pourquoi Maynard l'a appelé. Le tribunal aurait-il pu changer d'avis ? En aurait-il le droit, d'ailleurs ? Je scrute le visage de Harry, mais il reste impénétrable, arborant l'expression neutre de l'homme d'affaires qui ne veut rien laisser paraître devant ses concurrents – ni devant moi.

Un peu plus tard, il se lève, sans prendre la main que je lui tends, ni croiser mon regard. Il se dirige vers le fond de l'avion et disparaît dans ce que je suppose être le bureau.

J'essaie de me concentrer sur mon livre. Impossible... et après avoir lu la même page une dizaine de fois, je vois Harry revenir. Il fait un signe à l'hôtesse, qui contacte le cockpit et, le temps qu'il ait rattaché sa ceinture, nous sommes de nouveau prêts à décoller.

– Qu'y avait-il ? je demande.

– Rien qui mérite de s'inquiéter, répond-il, avec la même expression indéchiffrable.

– Mais je m'inquiète, dis-je, le cœur serré. Charles n'aurait pas contacté la tour de contrôle si ce n'était pas important.

Il m'adresse un sourire qui paraît forcé et je ne vois aucune gaieté dans son regard.

– Tu as raison, il ne l'aurait pas fait.

– Alors, qu'est-ce que c'est ?

– Il y a eu quelques changements dans plusieurs affaires dont je m'occupe, dit-il.

Le ton est calme et l'explication tout à fait raisonnable, mais je n'en crois pas un mot.

– Ne me laisse pas à l'écart, Harry.

– Mais pas du tout, répond-il d'un ton ferme. Tout ne tourne pas autour de nous. Je me tends, piquée par ses paroles.

– Je vois, dis-je en tripotant le livre sur mes genoux. Eh bien, peu importe.

– Nikki...

Sa voix n'est plus glaciale. Je penche la tête vers lui, arborant moi aussi mon masque.

– Tout va bien, dis-je.

Il me dévisage et son œil noir semble plonger si profondément en moi que c'en est presque étourdissant. Je soutiens son regard le plus longtemps possible, puis je me détourne plutôt que de courir le risque qu'il voie que je ne le crois pas du tout. Cependant, je voudrais bien savoir pourquoi.

Je regarde ostensiblement par le hublot tandis que l'appareil accélère et décolle. Quand les roues quittent le sol, je ne peux m'empêcher de penser que nous avons atteint le point de non-retour, Harry et moi. Comme cet avion, nous allons continuer notre ascension, ou nous écraser.

Aucune autre possibilité.

Trilogie Styles [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant