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Le mardi matin, j'ai l'impression d'avoir de nouveau repris le contrôle de ma vie.

Harry et moi ne sommes pas restés dans mon bureau le lundi. Il m'a serrée contre lui, m'a baisée, m'a aidée à redevenir pleinement moi-même. Mais ce n'était pas là que je voulais être, alors il m'a emmenée dans son penthouse, au sommet de la Styles Tower. Durant le trajet, il a appelé Ryan et lui a demandé d'aller à la maison de Malibu veiller à la sécurité et sur Jamie.

À l'appartement, il m'a installée dans une baignoire avec un verre de vin. Et dans le lit, il m'a gâtée avec du vin, de nouveau, et du fromage. Il m'a comblée avec de vieux films puis m'a fait l'amour si suavement que mon corps a chanté. Et le matin venu, j'étais prête à donner au monde une deuxième chance.

Je suis aussi très consciente de la réalité, voilà pourquoi c'est Edward qui me conduit à mon bureau. J'ai appris qu'il n'était pas seulement le chauffeur de Harry, mais faisait aussi partie de ses gardes du corps. Et il a assuré à Harry qu'il m'accompagnerait jusqu'à mon fauteuil.

Alors il proteste quand je lui dis vouloir d'abord m'arrêter chez Starbucks.

– Mademoiselle Fairchild, celui-ci n'a pas de guichet drive-in.

– Garez-vous simplement devant. Cela ne prendra que cinq minutes.

La cloison qui nous sépare est baissée et je vois sa grimace dans le rétroviseur. Je l'imite, tête penchée.

– Vous croyez vraiment que quelqu'un m'attend en embuscade dans le café ?

– Je crois qu'une personne prête à aller demander vos photos à votre mère a envie de vous étudier, d'apprendre vos habitudes, donc est disposée à se montrer très, très patiente.

Comme je ne peux pas le contredire, je l'invite à m'accompagner et l'amadoue en lui proposant de lui offrir un café.

Nous sommes dans la file d'attente à bavarder du dernier livre audio qui l'absorbe ces derniers temps, quand la porte s'ouvre et Monica entre. Elle me fait signe et se précipite vers moi.

– J'espérais vous voir aujourd'hui. Je voulais vous dire de ne pas faire attention à eux. Ce sont juste des salauds avides d'argent.

Je regarde Edward. Je n'ai pas la moindre idée de ce dont elle parle. D'après l'expression d'Edward, lui a compris.

– Quoi ? je leur demande.

– Vous n'avez pas vu ? C'était sur un site people ce matin, explique Monica. Tout le monde a probablement dû le tweeter partout.

– Quoi donc ? je répète.

Edward sort son iPad de sa besace. Il le tapote puis me le tend.

– Monsieur Styles a estimé qu'il valait mieux ne pas vous importuner avec ça aujourd'hui.

– Ah, vraiment ?

Je jette un coup d'œil à l'écran et mon estomac se noue.

Oui, j'aurais effectivement pu m'en passer.

L'article s'ouvre sur une photo de Jamie qui marche sur la plage en tout petit Bikini. En médaillon figure la photo de la maison de Harry à Malibu, avec une légende expliquant au lecteur que Jamie se pavane dans la maison du milliardaire Styles, à Malibu.



« A-t-on piqué Styles à Nikki ?

Selon des sources bien informées, le milliardaire Harry Styles – dont certains pensent qu'il a récemment acheté sa relaxe dans un procès pour meurtre – a laissé de côté sa torride romance avec la jolie ex-mannequin Nikki Fairchild pour lui préférer sa colocataire, Jamie Archer, une actrice montante que l'on a vue récemment au bras (et plus si affinités) de Bryan Raine. Selon des sources d'Inland Empire, Jamie Archer a récemment été hospitalisée il y a quelques jours à la suite d'un accident qui l'a conduite aux urgences et la Ferrari de Styles à la casse. Et pourtant, elle réside toujours chez Styles ? Qu'en pensez-vous, les amis ? Ce doit être ça, l'amour.

Mais Styles a-t-il vraiment plaqué sa belle ? Ou bien le roi des excès cherche-t-il aussi l'excès chez ces femmes ? Selon des sources bien informées, Archer et Fairchild sont plus ou moins amantes depuis des années. Vrai ou pas ? Nous n'en savons rien, mais sur Twitter, des photos montrent le ménage à trois très intime ces derniers temps au lac Arrowhead, où Harry Styles possède un petit nid d'amour caché dans les montagnes. »


– C'est un ramassis de conneries, dis-je en rendant son iPad à Edward. Mais Jamie va être contente. Il est dit que c'est une actrice montante, après tout.

– Alors, vous n'êtes pas fâchée ? demande Monica.

– Irritée, plutôt. Je suis fatiguée que ma vie privée soit déformée dans la presse. Mais l'article en lui-même ? C'est tellement n'importe quoi que c'en est drôle.

– Eh bien, je suis tout à fait soulagée, dit-elle. Je veux dire, j'avais deviné que c'étaient des conneries, mais ça m'a quand même ébranlée. J'ai eu une rupture difficile, ajoute-t-elle.

– Je suis désolée.

– Ça a été la passion pendant longtemps, et puis il a décidé qu'il était amoureux de quelqu'un d'autre. Ah, les hommes ! ajoute-t-elle en regardant Edward avec un petit sourire pincé.

– Vous avez dû avoir de la peine.

J'essaie d'imaginer Harry me plaquant pour quelqu'un d'autre, mais je n'y arrive pas.

– Oh oui ! dit-elle. C'était comme si on m'avait déchiqueté le cœur à coups de couteau. Mais je vais bien, soupire-t-elle. Nous vivions vraiment quelque chose de spécial. Et cette autre fille ? C'est juste un caprice. Temporaire. Il me reviendra. Je le sais.

J'ai envie de lui conseiller de passer à autre chose. Mais je me contente de sourire et de lui dire que j'espère qu'elle a raison.

J'offre un latte à Edward, qui m'accompagne jusqu'à mon bureau.

– Je vais ramener la limousine dès que vous serez entrée, dit-il avant de m'accompagner.

Une fois que je suis installée, il disparaît, probablement pour aller garer la limousine dans le parking et écouter son livre audio jusqu'à l'heure de mon départ.

Même si la dernière fois que j'étais dans ce bureau j'ai eu droit à des photos de moi avec mon visage rageusement barré, je parviens à abattre un peu de travail ; et je suis assez satisfaite de ma productivité quand Giselle m'appelle pour me dire qu'elle ne passera pas me montrer les échantillons de peinture aujourd'hui.

– Ce n'est pas grave. Je vais filer dans quelques heures, de toute façon.

Ce soir, je vais me détendre au Westerfield's, et Jamie et moi avons déjà prévu de passer des heures à nous concentrer sur notre garde-robe avant de décider de la tenue idéale. Si on tient compte de la vodka aromatisée que nous boirons sans aucun doute en même temps, l'activité devrait être amusante.

– Tout va bien ? je demande à Giselle.

– On ne peut mieux, roucoule-t-elle. Un client arrive. L'un de mes meilleurs.

– Faites attention à qui vous le dites. Harry n'appréciera pas de se faire souffler la première place.

Il y a un silence, puis elle baisse la voix.

– À vrai dire, c'est Harry le client en question. Mais promettez-moi que vous ne direz pas un mot. J'ai dans l'idée qu'il a l'intention de vous offrir une toile pour votre bureau.

J'éclate de rire, ravie.

– Vraiment ? Je promets que je jouerai les étonnées.

Trilogie Styles [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant