Du moins, c'est ce qu'il me semble. Alors, tout en murmurant une prière, je traverse le parking en courant pour gagner le Grand Cherokee noir garé dans un coin à l'écart. Je colle mon visage à la vitre pour regarder à l'intérieur, et j'ai un pincement au cœur. C'est bien celle de Harry, son téléphone est posé sur le tableau de bord.
À présent, il ne me reste plus qu'à attendre ici.
Il s'écoule une bonne heure avant qu'il ne revienne. Je le vois qui remonte de la plage, désespérément sexy avec son jean délavé et son T-shirt blanc. Je sens l'instant où il me voit. Sa démarche parfaite se fait hésitante, puis il s'arrête. Je ne peux pas voir ses yeux dans la pénombre et à cette distance, mais je sais qu'il me regarde. Puis il reprend son chemin avec les mêmes grandes enjambées, juste un petit peu plus vite, comme si maintenant il avait un endroit où aller.
Il passe sous un cercle de lumière près des lampadaires du parking. Je vois sur son visage la lassitude et quelque chose d'autre, de plus dur.
Je me redresse. J'ai envie de courir vers lui, mais je me retiens car je veux le regarder encore. Le voir m'a manqué. Tout de lui m'a manqué.
Puis il est là, juste devant moi, le visage tout en angles et en lignes brisées, son œil noir accusateur, l'œil couleur ambre vide. Je retiens mon souffle, soudain effrayée. Mon cœur bat la chamade, puis j'étouffe un cri quand il m'empoigne sans ménagement et m'attire d'un coup contre lui. Sa bouche se jette sur la mienne et ses mains me broient les bras. Le baiser est violent, brutal. Une exigence et une accusation tout à la fois. Il m'écrase les lèvres, nos dents se heurtent, je sens le goût du sang. Puis il me repousse si brusquement que je me cogne à la Jeep.
– Tu es partie, dit-il. Bon sang, tu es partie ! Des larmes ruissellent sur mon visage et j'ouvre la bouche pour m'excuser, lui dire que j'y étais obligée, que je n'avais pas le choix, mais il m'attire de nouveau contre lui, et cette fois son étreinte est douce et ses lèvres pleines de désir me goûtent et me savourent comme s'il n'arrivait pas tout à fait à croire que je sois réelle. Nikki, dit-il en interrompant notre baiser. Nikki, oh, mon Dieu, Nikki...
Je me serre contre lui, les mains dans ses cheveux, puis je plaque de nouveau ma bouche sur la sienne. Je n'ai pas assez de lui. Ses mains glissent sur mon corps, sa bouche s'ouvre pour moi. Ma langue lutte avec la sienne. Jamais je ne serai rassasiée de Harry, et tout ce que je veux en cet instant, ce sont ces retrouvailles. Je veux m'allonger sur le goudron et le déshabiller sur-le-champ, et je me demande comment j'ai pu survivre sans lui.
Puis je me rends brusquement compte que je n'ai pas survécu. J'ai été une somnambule. Car comment pourrais-je être réellement vivante, sans Harry ?
– Pardonne-moi, dis-je. Je suis tellement désolée qu'elle ait fait ça. Je n'en reviens pas qu'elle en ait été capable. Elle m'a dit que si je rompais avec toi...
Je m'interromps. Je n'avais pas l'intention de lui avouer ça.
– Je sais, répond-il sans émotion. Ollie m'a tout dit. Il m'a raconté ce que tu avais fait, et pour quoi. Je ne sais si je devrais gifler ou embrasser Ollie, mais cette hésitation s'envole rapidement sous les doigts de Harry. Il me caresse la joue, et ce contact familier met le feu à mon corps tout entier. Tu es une fichue imbécile, Nikki Fairchild. Et je t'aime terriblement.
Je retiens mes larmes et me serre encore plus contre lui, savourant le lien qui nous unit et ce qu'il me procure.
Ses mains courent sur mes reins, sur mon bermuda élimé, l'arrière de mes cuisses. Je gémis, tant j'ai envie de quelque chose d'encore plus intime.
Il ouvre la portière et nous montons. Les sièges arrière sont baissés et recouverts d'un matelas. Jelui jette un regard, amusée. – On se la joue à la dure ?
– Je ne recherchais pas le luxe. J'ai vécu dans des motels, dans des voitures. Je suis allé partout en Europe et je n'en ai presque rien vu.
J'avale péniblement ma salive. Ollie avait raison. Harry était tout aussi brisé que moi.
– Ce soir, j'allais rouler vers le désert. J'avais envie de dormir à la belle étoile. Je me suis dit que ça me ferait peut-être du bien.
Il désigne le toit. Je ne sais pas si c'est un aménagement d'usine ou une exigence de milliardaire, mais il y a un immense toit ouvrant.
– Non, dis-je.
Je le sais, car rien ne m'aurait fait du bien. Rien, excepté Harry.
– Non, en effet, dit-il en glissant ses yeux sur moi et en tendant une main hésitante. Mon Dieu, Nikki ! Es-tu vraiment là ? Je ne peux que hocher la tête, car si je parle, je vais sûrement me remettre à pleurer. Dieu merci, tu m'as trouvé...
Il m'attire contre lui et j'ai l'impression d'être revenue à l'époque du lycée. Je dois avouer que ça me plaît bien.
– Je t'ai cherché pendant des heures, je m'explique enfin. Dès que j'ai vu les nouvelles. Ça va ?
Je lui caresse le visage, pensant trouver sa peau moite comme en Allemagne. Mais le Harry qui est devant moi est aussi magnifique et en pleine forme que jamais, et surtout délicieusement ravi.
– Maintenant, oui.
– Je ne comprends pas pourquoi elle a divulgué les photos.
– Ce n'est pas elle, dit-il. C'est moi.
Je me redresse, bouche bée.
– Toi ? Mais... Pourquoi ?
– Parce que je n'avais pas d'autre choix. Il me fait rasseoir et se coule contre moi. Nos jambes sont emmêlées et il passe un bras autour de ma taille. Je me blottis contre lui et presse ma joue sur sa poitrine, pour être la plus proche possible. J'agonisais sans toi. Quand Ollie m'a expliqué quelle décision tu avais prise, j'ai su que je devais en prendre une aussi.
– Mais les photos... C'est contre ça que tu te battais depuis le début. Cet abus, c'était pour ça que tu refusais de déposer. Tu étais prêt à aller en prison, plutôt que de dévoiler ce pan de ton passé.
– Oui, je l'étais... Mais je suis un connard arrogant, et je ne pense pas avoir jamais vraiment cru que le tribunal me condamnerait. Je ne croyais pas pouvoir te perdre. Il me caresse le menton du pouce. Mais je t'ai perdue quand même, Nikki, et j'ai dû prendre une décision. Et la vérité, c'est que je vais bien. Je ne dirais pas que c'est une situation idéale de voir ma vie privée exposée dans la presse et à la télévision, mais je survis. Et c'est moi qui l'ai décidé. Rien ne m'a été imposé par des avocats qui voulaient que je me défende. J'ai pris une vraie et honnête décision, en pesant d'un côté ce que j'ai et ce que je risque de perdre, et de l'autre ce que je désire. Je secoue la tête sans comprendre. Je veux dire que ce qui pouvait me faire souffrir davantage que ces photos, et j'ai souffert... c'était te perdre. Alors j'ai mis dans la balance mon passé et la promesse de mon avenir. Il me frôle les lèvres d'un baiser. Et l'avenir a gagné.
Je lui souris à travers mes larmes.
– Je suis désolée par tout ce que je t'ai dit. Ces histoires de secrets et de zones d'ombre. Il fallait que tu croies que je rompais vraiment avec toi.
– Tu as eu raison.
– Non, pas entièrement. Mais nous ne sommes pas obligés de nous disputer à ce sujet. Je sais trèsbien que tes secrets ne vont pas s'étaler au grand jour sous prétexte que j'ai gagné cette partie.
– Tu as sûrement raison...
Il me dévore du regard, et un petit sourire se dessine sur ses lèvres.
– Qu'est-ce qu'il y a ? je demande.
– Je suis simplement content que tu m'aies trouvé. Comment tu as fait ? Je m'autorise un petit sourire satisfait.
– Chéri, je te retrouverai toujours.
– Je suis très heureux de l'apprendre.
Ses doigts glissent sur mon bras que découvre mon débardeur taché de peinture. J'étais trop pressée de partir à sa recherche pour me changer, même si j'ai réussi à prendre une douche la veille. Donc, je ne suis pas tout à fait répugnante. Sa main se referme sur mon sein, son pouce titille légèrement mon téton et envoie une brûlante décharge électrique le long de mon ventre jusqu'à mon sexe. Comme s'il était curieux des effets de son geste sur moi, Harry laisse descendre sa main, abandonnant mon sein pour glisser sur mon débardeur jusqu'à la ceinture de mon bermuda.
– Je veux savoir tout ce que tu as fait pendant les semaines où nous étions séparés, reprend-il. Je ne veux pas avoir l'impression d'avoir manqué un instant de notre vie commune. Mais Nikki, pour le moment, ça m'est égal. Tout ce que je veux, c'est que tu sois nue, trempée et ouverte pour moi.
Je croise son regard, j'attends un bref instant, puis j'enlève mon débardeur. Je n'ai pas mis de soutien-gorge, alors je suis seins nus.
– Tu peux t'occuper du reste tout seul, dis-je en prenant sa main et en la glissant avec la mienne dans mon short.
Comme je ne porte pas de culotte, je me plie en deux de plaisir quand ses doigts caressent mon clitoris avant de s'enfoncer en moi.
– Je crois que vous avez envie de moi, mademoiselle Fairchild.
– Désespérément, dis-je en ôtant mon bermuda.
Je m'allonge, nue, tandis qu'il se penche sur moi.
– Garde ton T-shirt, j'ordonne en m'affairant sur sa braguette. Tu as l'air d'un rebelle sexy avec.
– C'est ce que je suis, dit-il en riant. Je croyais que tu le savais.
Il enlève son jean, frôle mes lèvres d'un délicat baiser, puis me les mordille avant de glisser le long de mon cou, sur mon sein, puis de suçoter mon téton. Il l'aspire entre ses lèvres, l'agace de sa langue et glisse sa main entre mes cuisses pour caresser mon clitoris en suivant le rythme de sa bouche.
– Ta saveur me manquait, murmure-t-il. Te sentir glisser entre mes doigts me manquait. Ta peau qui tressaille quand tu es excitée. Je veux te voir jouir. Je veux t'attacher, te dérouiller les fesses et m'assurer que tu es à moi... Et tu as intérêt à ne plus me quitter. Mais pour le moment, ma chérie, je veux simplement être en toi. Il m'enfourche, je sens le bout de sa bite qui appuie sur mon sexe et je vois le plaisir monter dans ses yeux. Je vais te baiser maintenant, Nikki, dit-il dans un grondement sourd et rauque. À fond, et jusqu'au bout.
– Oui. Oh, s'il te plaît, oui !
J'écarte les jambes et je mouille tellement, j'ai tant envie de lui qu'il s'enfonce en moi d'un seul et unique coup. Je suis sur le dos, les mains refermées sur ses fesses, et je sens son cul ferme et ses muscles durs tandis qu'il m'assène ses coups de sexe de plus en plus violents, jusqu'à ce que je ne sois plus que sensations. Jusqu'à ce que je n'aie plus qu'une envie ; m'envoler dans l'espace en emmenant Harry avec moi.
Mon orgasme me prend par surprise. Il est si rapide et si violent que je hurle quand Harry me déchire. Je sens mon corps se crisper avidement autour de lui, puis la délicieuse tension et la pression de sa jouissance, avant qu'il s'effondre, épuisé, près de moi.
– Je t'aime, chuchote-t-il.
– Je sais. Je jette un regard circulaire dans la Jeep et un sourire me monte aux lèvres. Je me redresse sur un coude pour contempler son beau visage, ses yeux ensommeillés et repus d'amour. Rappelez-moi combien de milliards vous possédez, monsieur Styles ? Et vous me sautez à l'arrière d'une Jeep ? Quel manque d'élégance !
Il me fait le genre de sourire sexy destiné à me faire mouiller une fois de plus.
– Rien à foutre de mes milliards, mademoiselle Fairchild. Tout ce qui compte pour moi, c'est vous.

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Trilogie Styles [Tome 3]
Romansa'Beau, fort et dominateur, Harry Styles remplit un vide en moi qu'aucun autre homme ne peut combler. Ses désirs me poussent au-delà de mes limites et libèrent en moi une passion qui nous consume tous deux. Pourtant, derrière son besoin de dominance...