Gardienne d'Âmes | Kakashi x OC

Chapitre 16 - Une présence familière

Larmes aux yeux, et le corps parcourut de soubresauts, Kakashi poussa avec difficulté la porte de sa maison. Était-il donc maudit à ce point ? Qu'avait-il fait pour mériter ce qui lui arrivait ?

Il repensait avec amertume à l'enchaînement de ses erreurs qui avaient coûté la vie à son meilleur ami. Chaque jour, à chaque fois qu'il avait l'audace de se regarder dans son miroir, la nausée l'envahissait. Cet œil rouge qui l'observait n'était pas le sien. Il ne le considérait pas comme tel. Dans cette lueur, il voyait la détermination infaillible de Obito, qui n'aura malheureusement pas été suffisante en ce triste jour. Minato, Rin et lui-même étaient rentrés dans un silence pesant ce jour-là. Puis, il avait fallu annoncer la triste nouvelle. Les cris déchirants de la grand-mère de son ami lui avait transpercés le cœur. Le métier de ninja n'était jamais sûr, tout le monde le savait. C'était le genre de profession où la vie ne tenait qu'à un fil, où tout pouvait basculer du jour au lendemain. Cependant, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer la douleur qu'éprouvaient les proches parents en appartenant le décès de leur enfant, qui plus est encore bien jeune.

Enfant, et avant tout shinobi, qui aura protégé le pays au prix de sa vie et qui était considéré comme un héros aux yeux de son village. Son nom fut d'ailleurs ajouté sur la triste stèle des héros de Konoha. Kakashi était à la fois fier de l'hommage rendu à l'Uchiha. En revanche, il ne pouvait nier la saveur amère qui envahissant sa bouche en repensant à son défunt père, dont seule une petite stèle à l'écart trahissait la présence parmi tant d'autres. Lui n'avait pas eu la chance d'avoir cette reconnaissance malgré sa bravoure et ses actes qui l'avaient prouvé à maintes reprises. Il lui aura suffit d'une seule erreur pour être renié et oublié de tous, comme un vulgaire déchet. Au moins, son ami n'aura pas connu cela.

Depuis l'enterrement de l'Uchiha, Kakashi mettait un point d'honneur à lui rendre visite aussi souvent qu'il le pouvait. Cela le faisait arriver en retard la grande majorité du temps, mais il s'en moquait éperdument. S'il y avait bien une chose que lui avait appris le brun, c'était que les règles étaient loin d'être indispensables. Il lui avait fait ouvrir les yeux balayant les œillères que l'argenté s'était mis depuis qu'il était devenu orphelin. Désormais, qu'importe la situation et les conséquences que cela engendrerait, Kakashi choisirait toujours les siens au détriment de tout.

Le jeune Hatake avait bien changé depuis. Il s'était promis de veiller sur Rin, la jeune fille dont Obito était éperdument tombé amoureux. Quelques instants avant de le quitter pour la dernière fois, il avait juré à son ami de la protéger.

Alors, pourquoi ? Pourquoi la sensation de viscosité de partait pas de sa main ? Pourquoi cette odeur nauséabonde de fer ne lui quittait pas les narines ? Pourquoi revoyait-il encore et encore cette scène de lui-même tuant sa propre amie en lui traversant la cage thoracique ?

Il n'avait jamais voulu ça, et il ne l'avait d'ailleurs jamais visée. C'était contre un ennemi, que son Chidori était dirigé, et certainement pas envers sa coéquipière. Elle s'était délibérément jetée sur la trajectoire de l'attaque et Kakashi ne comprit que trop tard ses intentions. Le regard de la brune, emplit de larmes, dirigé à son égard. Son fluide vital, qui coulait abondamment le long de son bras. Son propre nom, qu'elle avait prononcé de sa douce voix qui avait pourtant perdu de son énergie. Et le bruit sourd de son corps sans vie qui s'effondre au sol, sous ses yeux horrifiés. Et la déchirure de son âme, au plus profond de son être.

Rin avait connu la même reconnaissance que Obito, à la différence que son corps avait pu être transporté pour être enterré au sein du village caché des feuilles. Alors, Kakashi prenait soin de déposer régulièrement une gerbe de fleurs sur la tombe de la Nohara. Il avait appris à se réparer aisément dans ce grand cimetière, qu'il connaissait déjà depuis quelques mois. En revanche, il n'aurait jamais pensé quelques temps plus tôt de devoir y passer pour y voir l'un, puis ses coéquipiers. Cela avait été déjà bien assez difficile pour son père, mais la vie ne semblait pas vouloir l'épargner.