Gardienne d'Âmes | Kakashi x OC

Chapitre 27 - Une main de maître

Pas un bruit vint n'interrompre le silence pesant qui s'était installé. Tout autour de moi était calme, silencieux. Comme si la nature se préparait progressivement à vivre un affrontement de grande envergure.

J'entendais juste le martellement frénétique de mon organe cardiaque contre ma cage thoracique face à l'adrénaline qui parcourait mes veines. Couplée à la colère et à la frustration, elle se déversait sans relâche dans mon organisme, alimentant sans peine tous mes muscles, prêts à être utilisés.

Ma main droite vint par réflexe serrer celle de Kakashi derrière moi, qui répondit à ma poigne d'un geste se voulant rassurant. Sa chaleur m'apporta une maigre consolation qui me redonna un peu de vigueur.

Malgré le rituel qui avait débuté il y a peu, et ses potentiels conséquences sur sa santé dès que je l'activerai, l'argenté trouvait malgré tout le courage d'être plus fort que moi. Essayant de reprendre mes esprits, je déglutis difficilement, appréhendant la suite imminente.

Face à l'insistance de l'argenté, je l'avais finalement laissé se placer à mes côtés en lui intimant à l'aide d'un simple regard de ne pas croiser le regard de notre assaillant. Mon protégé avait imperceptiblement hoché la tête et n'avait pas hésité à se coller à mes côtés, et je pouvais sentir sa chaleur si familière irradier à travers ses vêtements. Cela me conforta un peu plus sur pourquoi nous étions là, face à un redoutable adversaire qui allait nous donner bien du fil à retordre.

Ne bouge pas. On attend son offensive, intimai-je.

Hideaki ne m'avait pas lâchée du regard et je prenais sur moi pour ne pas vaciller sous une telle puissance. Notre gouvernant avait une telle prestance que toute la bonne volonté du monde ne suffisait pas à garder un état d'esprit serein. La boule dans ma gorge ne cessait inlassablement de grandir et je peinai à déglutir tant elle obstruait mon œsophage.

En dépit de ce handicap, je tachais de ne montrer aucune faiblesse à notre adversaire. Il fallait qu'il nous pense sûrs de nous, et tant pis s'il s'agiterait de bluff si cela ne parvient ne serait-ce qu'un peu à le déstabiliser. Ou bien à nous prendre pour de pauvres fous, chose que nous étions peut-être après tout. Dans tous les cas, cela nous donnerait un maigre avantage que nous nous devions de saisir.

Mais étrangement, le Gouvernant ne bougea pas d'un pouce et ne daigna même pas lancer une attaque. Son expression était neutre, bien qu'une vague de confiance émanait clairement de sa silhouette. Un fin sourire étira ses lèvres, jusqu'à ce qu'il lève une main devant lui et fit un signe distinctif que je ne compris pas de suite. Deux silhouettes apparurent aussitôt à ses côtés, se tenant de part et d'autre de notre aîné.

Deux silhouettes que je détaillai et que je reconnu aussitôt comme familières. Deux grands hommes, aux longs cheveux bruns, et en tenue de combat dont la lourde artillerie se démarquait aisément. L'un avait les yeux d'un bleu presque aussi clair que Hideaki, l'autre de couleur océan. Leurs traits étaient figés et sérieux, montrant qu'ils n'étaient clairement pas là pour rigoler. Ils étaient tous deux vêtus d'uniformes de combat, ceux utilisés pour la garde personnelle de notre Gouvernant. Des tenues aussi fines que résistantes, connues pour leur solidité à toute épreuve.

Mais ce qui m'interpella le plus, ce fut l'identité de ces soldats. J'identifiai instantanément Ryo et Yuki. Oui, les deux Gardiens que Jun m'avait dit de me méfier, il y a plusieurs années de cela. Jun avait encore une fois eu raison, et je n'avais pas assez pris en compte cette information pour me préparer comme je ne l'aurai dû. Mais cela était trop tard maintenant, et je savais très bien que je n'aurai pas droit à une seconde chance.

Et ce qui me fit le plus mal dans tout cela, ce fut de repenser à la trahison ouverte de mon prétendu ami, et je senti mon cœur de serrer un peu plus. Kakashi dut sentir mon mal-être car je vis la pression de ses doigts sur les miens s'intensifier. Et je senti un brin de courage émerger au milieu de ma détresse grandissante. Je le saisis aussitôt sans me poser plus de questions.