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— Je suis convaincue que c'est une mauvaise idée. Élio, on doit partir, maintenant. Je suis sérieuse.

— Je dois essayer. Et au pire, ce n'est qu'un bluff...

— Je n'en suis pas sûre, il pourrait... Merde, ce n'est pas vrai.

Je fixe Klara, qui arpente la pièce, son mouvement fluide et presque hypnotisant alors que je reste assis, absorbé par la vision de sa silhouette.

— Élio, on s'en va tout de suite, dit-elle, se rapprochant de moi.

Je me redresse légèrement dans ma chaise pour lui faire de la place lorsqu'elle se place devant moi. Je relève la tête et, instinctivement, je saisis sa hanche, m'agrippant à elle alors qu'elle m'aide à redresser mon regard.

— S'il te plaît... souffle-t-elle, sa voix douce mais pleine d'urgence.

Je secoue la tête en signe de refus et dépose ma tête sur son ventre, respirant profondément son parfum. Merde, elle m'avait tellement manqué. Je me demande encore pourquoi j'avais écouté son père et m'étais éloigné d'elle.

La porte grince, brisant l'instant. Klara sursaute légèrement sous ma prise alors que je la garde fermement.

— Tout va bien se passer, murmuré-je en me redressant.

— J'ai été très surpris d'apprendre que tu étais là... et avec ma fille, après que je t'aie formellement interdit de la voir. La voix de James, froide et menaçante, retentit derrière nous.

— James, dis-je en tendant la main.

Il observe ma main un instant, plisse les yeux puis la serre avec force, broyant mes doigts.

— Élio. Alors tu es toujours là, hein ? Dit-il, en continuant à m'écraser la main. Je grimace sous la douleur alors qu'il me pousse vers lui. Tu as intérêt à avoir une bonne explication pour ta présence ici.

Il finit par me lâcher, et je prends une profonde inspiration. Bon, au moins, j'ai toujours le droit de l'appeler par son prénom.

— En parlant de ça, papa...

— Klara, toi, tu la fermes et tu sors de ce bureau. Ta mère t'attend en bas.

— Non... Non, je ne vais pas sortir d'ici.

— Je viens renégocier les termes du contrat entre Silk Entreprise et vous, dis-je, attirant son attention sur moi. Il n'est pas question qu'il se défoule sur elle.

— Tu ne m'avais jamais parlé de ça. Pourquoi faut-il que tu te mêles toujours de mes histoires sentimentales ? À chaque fois que je rencontre quelqu'un, tu fais tout pour que ça ne fonctionne pas.

— Ça n'a rien à voir avec toi, Klara.

— Si, bien sûr que si. Tu lui as interdit de me voir. Tu n'as aucun droit de décider ça pour moi. Sa voix est ferme alors qu'elle se tient droit, déterminée, face à lui.

— Je suis ton père, ça me donne tous les pouvoirs.

— T'es pas mon père. La phrase frappe l'air, coupant le souffle à tout le monde.

James me lance un regard glacial, comme si c'était moi qui l'avais poussé à dire ça. Il s'avance alors vers Klara.

— Je t'ai élevée, Klara, alors oui, je suis ton père, que tu le veuilles ou non. Et je me fiche de ce que tu penses, en tant que père, j'ai le droit de prendre toutes les décisions concernant ta vie.

— Maman pense la même chose ?

— Ah, tout à coup Lana reste ta mère ? Dit-il en se détournant d'elle, nous toisant tous les deux.

𝐄́𝐋𝐈𝐎 𝐀𝐑𝐂𝐇𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant