Only You (can fix me) | Sebastian Stan

07 (Honor)

« I'm tired of getting so mad
Stop right now »

On a tous eu, plus jeune ou même encore maintenant, des journaux intimes. J'en ais eu quelques-uns avec des couleurs, des paillettes vives, le tout cadenassé avec une clé que je perdais toujours puisque j'étais quelque peu bordélique. Dedans, on y raconte toute sorte de chose même si pour moi, ça parlait au début plus des garçons que je trouvais beau en étant en primaire. Au fur et à mesure que j'ai grandi, les sujets étaient de plus en plus différents et plus sombres par moments.

Dans ce cahier, je n'y avais pas raconté ma vie même si j'avais particulièrement insisté sur le côté tragique de cette histoire et du caractère plus proche, plus faible donc que mes autres alter-égo, de mon héroïne Céleste. Elle allait être plus ressemblante à ce que je peux être, à comment je me perçois et comment je réagis face à toute situation. Sans oublier bien sûr la description du dit professeur de mon histoire qui ressemble trait pour trait à Sebastian.

'Tu l'avais oublié sur la table lors de la conférence hier. Je l'ai ramassé à la fin de la conférence et je l'ai gardé avec moi en espérant que je pouvais te le redonner. Et comme tu es mon élève, j'ai eu de la chance'

Je récupère le cahier entre mes doigts, regardant avec attention les pages où j'avais écrit mes idées pour ma prochaine histoire. Des idées pas totalement novatrices certes mais qui m'ont donné envie de retourner au plus vite dans mon monde imaginaire auprès de toutes mes héroïnes qui malgré leur vie difficile sont plus fortes que je ne le saurais jamais.

'Euh ... je ... merci ... je pensais ... qu'enfin ... je ne pensais pas l'avoir oublié là ... je pensais l'avoir perdu' je finis par dire, le glissant tant bien que mal dans la brève ouverture de la fermeture éclaire de mon sac.

'Pardonne-moi cette question quelque peu brutale mais ... tu écris ? Tu es romancière ou quelque chose dans le genre ?'

Je relève les yeux, un peu surprise par la question qu'il vient de me poser. A vrai dire, personne ne sait que j'écris et que je publie sur Internet hormis quelques-uns de mes amis en qui j'ai suffisamment confiance pour leur dévoiler la vraie Honor. Ma famille aussi sait que j'écris mais personne n'a jamais lu mes écrits parce qu'ils sont tellement sombres que je ne veux pas qu'ils découvrent ce que je dise sur eux. Je risquerais encore une fois de plus de passer pour une menteuse et une victime à leurs yeux, ce que je vais finir par croire.

'Pour être honnête, j'ai fouillé dans le cahier afin de pouvoir déterminer si c'était bien à toi et de découvrir par la même occasion ton prénom. Et j'ai vu que tu avais marquée idée fanfiction en haut ... ça m'a intrigué alors je l'ai lu ...' Sebastian poursuit.

'Pardon ?'

Je me mords l'intérieur de la joue afin d'empêcher tout rougissement de se produire parce qu'une telle situation m'embarrasse et me donne envie de creuser un trou dans le sol, de rentrer dedans et de ne plus jamais en sortir. J'aurais dû faire plus attention à mes affaires et ne pas laisser mon professeur regarder dans mon carnet.

'Je suis ...'

'Tu n'avais pas à faire ça' je le coupe, complètement braquée. 'Personne ne connaît l'existence de mes écrits parce que c'est quelque chose d'intime pour moi malgré le fait qu'ils sont publiés sur Internet bien que peu connaissent ma véritable identité. C'est quelque chose d'intime comme si j'écrivais dans mon journal intime et tu n'avais pas le droit de lire ça. Absolument aucun droit. Ce n'est pas parce que tu cherchais à savoir à qui appartenait ce cahier qu'il fallait lire ce qu'il y a dedans. Ce n'est pas professionnel et inapproprié. Ce que j'écris dans ce cahier ne vous regarde absolument pas et ne vous concerne pas.'

Je n'attends pas plus de réponse de sa part que je tourne les talons avant de sortir de la salle, prenant soin de claquer la porte derrière moi sur le coup de la colère. Je ne suis pas quelqu'un qui se met très facilement en colère et qui s'énerve mais quand quelque chose me touche, je deviens très vite impulsive et je me braque dans un silence absolu pendant quelques temps afin de pouvoir laisser la pression redescendre. Parfois, je me rends compte que je vais trop loin et je culpabilise d'avoir agi ainsi mais je sais que là, j'ai bien fait de réagir comme j'ai agi car en lisant ce qu'il a lu, il a découvert indirectement une partie de moi que je cache à beaucoup de monde et me met mal à l'aise.