« What doesn't kill you makes you stronger
Stand a little taller »Pour une personne lambda, c'est-à-dire une personne n'ayant pas vécu une période de dépression, le bonheur est parfait. Il n'y a pas de nuage quand on passe une bonne journée. Alors parfois, oui les journées ne sont pas si heureuses et qu'on traverse des « dépressions » qu'on assimile à des coups de blues. Pour une personne ayant vécu une période de dépression, comme moi mais peut être que cela concerne d'autres personnes, je peux passer la meilleure des journées, avoir un sourire sur le visage mais au plus profond de moi, être la femme la plus malheureuse du monde pour une raison inconnue. Les pensées négatives ou parce que je repense aux périodes sombres de ma vie.
Je secoue la tête afin de pouvoir sortir de mes pensées, terminant avec hâte ma pyramide des normes en droit du travail et en rappelant le principe de faveur et ses différentes exceptions. Quelque chose que j'ai compris seulement lors de mon redoublement en troisième année de droit. Pour quelqu'un n'ayant pas fait d'étude de droit, le principe peut être difficile à saisir. Je décide ensuite d'envoyer mon travail préliminaire à Sebastian, afin qu'il puisse me dire ce qui va comme ce qui ne va pas, avant de refermer l'écran de mon ordinateur.
'Honor ! A table !'
Ma mère prend son ton encore désobligeant avec lequel elle s'adresse souvent à mon père ou moi-même alors que pour ma sœur cadette, Amélia, c'est tout le contraire. Elle est toujours douce et prête à lui céder ses moindres caprices d'enfant alors que ma sœur va avoir vingt ans. Une preuve encore irréfutable que je ne compte pas autant que ma sœur pour mes parents. Enfin pour ma mère. Je rejoins la table alors que mon père me demande à travers un regard si je veux un verre de vin. Je secoue négativement la tête avant de prendre de l'eau que je bois rapidement.
'Alors Honor ... tu as dit à ton père ce que tu faisais ?' ma mère commence à lancer un sujet de conversation.
'Tu as trouvé un master ?' mon père demande. 'Un master qui va te permettre d'obtenir un emploi avec un salaire conséquent et de pouvoir vivre dans une maison afin de ne pas mourir dans la pauvreté et dans un bidonville qu'est notre ville'
'Non. Pas exactement.' je corrige, ne prenant pas en considération sa dernière remarque. 'J'ai trouvé une formation rémunérée dans le domaine des ressources humaines.'
'C'est une super nouvelle ça. Pourquoi est-ce que tu n'en as pas parlé plus tôt ?'
'Peut-être parce que maman a dit que j'étais engagée dans cette formation pour un an et qu'elle l'a mal pris parce que je ne pourrais pas travailler de sitôt. Mais qu'à la fin, je vais pouvoir être coaché afin de pouvoir trouver un emploi dans un secteur où la demande d'emploi est forte et le taux de chômage quasi inexistant.'
'Moi je suis content que tu ais choisi une formation ... même si j'aurais préféré que tu poursuives tes études mais ce n'est pas grave. Le domaine des ressources humaines est une bonne situation avec ton niveau et tu vas pouvoir obtenir un salaire conséquent. Puis ... on se fiche que tu travailles que dans un an. C'est vraiment une idée de la famille de ta mère qui te forcent à travailler à partir de dix-huit ans comme eux mais si tu n'as pas l'envie et que tu préfères te consacrer à tes études, alors fais le.'
'Ce n'est pourtant pas à Amélia qu'on a forcé la main pour travailler.' Je regarde ma mère. 'On m'a forcé mais à elle tu ne lui as rien dit quand elle a passé ses deux mois d'été à la maison.'
'Elle venait de passer une année scolaire difficile.' Elle se justifie.
'Et moi ?' je m'emporte. 'Tu crois qu'être en université, qui plus est, en filière de droit, ça n'a pas été difficile ? Je n'ai eu droit à aucunes vacances, je bossais tous les soirs et tous les week-ends afin de pouvoir avoir le niveau sans compter les partiels. J'allais en rattrapage jusqu'à fin juin voire début juillet. J'en pouvais plus et tu n'en as rien à foutre.'
'Arrête de victimiser Honor. Tu es ridicule.'
Sans rien dire, je prends mon assiette avant de débarrasser et de quitter la table afin de pouvoir rester seule et de ne plus entendre la voix de ma mère, ses remarques impertinentes et blessantes et de pouvoir me réfugier dans le monde de la musique et de l'écriture. Je ne leur ferais pas ce plaisir là de pleurer et de me sentir mal pour une famille qui se décime peu à peu et dont la dérive n'inquiète personne hormis moi.
Je prends mon smartphone afin de pouvoir ouvrir une application permettant d'écrire avant de tapoter sur l'écran de mon smartphone sans véritable conviction de la portée de mes mots. Pas convaincue encore une fois, je décide de tout effacer avant de refermer l'application, complètement découragée. J'avais passé une bonne journée malgré tout et voilà qu'un petit truc a tout fait gâcher et m'a fait perdre toute joie de vivre. C'est comme ça tous les jours depuis tellement longtemps que j'ai arrêté de compter. Il n'y a pas un soir où je me couche soulagée par ma journée. Il n'y a pas un matin où je me réveille avec un sourire sur le visage, contente de passer une nouvelle journée.
Je sors de mes pensées quand mon téléphone se met à vibrer, laissant apparaître un message de Sebastian. Je déverrouille rapidement mon smartphone afin de pouvoir lire le contenu du message.
« Bonsoir Honor, j'ai eu ton mail avec les sources de droit et les mentions du bulletin de paie. Tout est parfait pour moi. Tu n'as plus qu'à préparer ton oral et nous ferons un point complet mardi en mentorat. Passe une bonne soirée. »
Je réponds un simple ok avant de reposer mon smartphone sur mon bureau, posant ma tête sur mon oreiller avant de fermer les yeux et de me laisser porter par mes rêveries plutôt que de m'attarder sur quelque chose qui affecte mon moral et me fait douter de moi encore une fois.
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Only You (can fix me) | Sebastian Stan
FanficElle a attendu. Elle a attendu pendant plusieurs années même si ça a été difficile pour elle d'admettre qu'elle avait besoin d'aide. Personne de sa propre famille ou même de ses amis ne l'avait remarqué. Personne. Jusqu'au jour où Honor rencontre Se...