20 (Honor)

150 10 2
                                    

« I survived but it got harder to breathe
Asking why doesn't make it easier »

Le sourire est une arme redoutable. Peu importe la situation, il suffit de sourire pour éviter que les gens ne nous posent des questions sur notre état de santé. En tout cas, c'est comme ça que j'ai réussi à éviter la majorité des comment tu vas aujourd'hui quand je tirais la tête pendant plusieurs jours d'affilés. Le sourire est une arme puissante.

Aujourd'hui, il est temps pour moi de retourner à l'école pour une journée alors que je n'ai pas la moindre envie, préférant rester tranquillement chez moi à écouter ma playlist me donnant confiance et écrire plutôt que de travailler. Peut être également qu'après ce qu'il s'est passé chez moi hier soir, ça serait mieux pour mon moral d'être un peu dehors, de voir d'autres gens et de me concentrer sur mon projet professionnel. Même si mon cerveau préfère à cet instant-ci se mettre en pause et ne penser à rien.

Je laisse tourner mes chansons dans mes oreilles, à un volume que je qualifierais de moyen même si j'aimerais augmenter le volume sans risquer de devenir sourde. Je m'installe ensuite à une place dans la salle et commence à travailler sur la suite de mes projets, m'investissant du mieux que je peux même si tapoter les touches de mon clavier est difficile car mon poignet frotte à l'ordinateur et me fait mal. Je grimace silencieusement, le mettant rapidement sous la table pour le masser discrètement avant de recommencer.

'Honor ?'

Je relève les yeux, remarquant alors Sebastian près de moi, me regardant attentivement. Directement, j'enlève mon casque avant de le regarder, me demandant un peu ce qu'il me veut.

'Tout va bien ? Je te vois arrêter de taper sur ton ordinateur ? Tu as mal au poignet ?' il demande en regardant mon poignet gauche.

'Oui ... oui'

'Tu veux que j'y jette un coup d'œil ?'

'Non surtout pas !' je m'exclame tout de suite. 'Ça va passer ... ce n'est rien'

'D'accord ...' il fronce brièvement les sourcils avant de changer de sujet. 'Tu as besoin d'aide pour la suite de ton projet ?'

'Non ça va. Je me débrouille bien ... j'apprends les cours et ensuite, je me mets à la réalisation des livrables.'

'Très bien. Tu n'hésites pas si tu as besoin de mon aide. Jamais tu ne dois hésiter si tu as besoin d'aide ... je serais là pour t'aider.'

J'acquiesce d'un signe de la tête alors qu'il me regarde encore avec un peu d'insistance, me faisant comprendre que ce n'était pas que pour mon apprentissage qu'il m'a dit ça. Je me pince les lèvres avant qu'il ne rompe le contact visuel afin de pouvoir se concentrer sur d'autres étudiants. Je soupire en remettant mon casque, encore moins concentrée qu'avant maintenant qu'il m'avait parlé. Pourquoi il s'acharne à vouloir que je lui parle ? Je vais bien ... enfin je crois.

Tant bien que mal, j'essaye de poursuivre ma journée de cours, bien qu'hantée par la persévérance de Sebastian à toujours vouloir me parler. Je ne fais pas confiance aux gens je pense lui avoir dit et répété pourquoi il veut s'entêter. Peut être parce que justement, pour la première fois depuis longtemps, je peux refaire confiance à quelqu'un. Ou peut être pas je ne sais pas.

'Tu as avancé suffisamment ?' Sebastian me demande, voyant que je m'apprête à partir.

'J'ai terminé de comprendre le fonctionnement de la maladie en paie et j'ai commencé à regarder ce qu'il se passe en fin de contrat. Oh et j'ai prérempli les documents pour la maladie il me reste à vérifier certaines informations qui me semblent erronées'

'Bien parfait' il me répond, acquiesçant d'un signe de la tête. 'Oh j'oubliais. Je te dois un courrier de la part des ressources humaines' il revient me tendre une enveloppe.

'Merci' je réponds en la saisissant.

Au moment de récupérer le courrier, nos doigts se frôlent timidement alors que je tente au maximum de l'éviter, pas du tout à l'aise face à une telle proximité. Encore plus avec un homme susceptible de me plaire. Je récupère l'enveloppe que je glisse dans mon sac alors que je sens une mèche de cheveux se retrouver sur mon épaule alors qu'elle tombait. Je relève les yeux avant de voir que c'était Sebastian qui l'avait remis en place.

'Je sais que tu ne vas pas bien Honor ... ton visage est fermé. Et comme je te l'ai dit ... tu peux avoir confiance en moi même si tu n'as confiance en personne' il me regarde.

'Le lieu n'est pas propice à discussion ... et encore moins comme ça' je lui réponds.

'Quand alors ?'

'Je ... je ne sais pas'

'D'accord ... donc ce n'est pas un non.'

'Non ...'

Sebastian esquisse un petit sourire en coin alors que je le salue brièvement, tournant immédiatement les talons afin de pouvoir me diriger vers mon appartement, un petit sourire aux lèvres. Et cette fois-ci, ce n'est pas un sourire pour faire semblant mais un vrai sourire sincère. 

Only You (can fix me) | Sebastian StanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant