16 (Honor)

151 14 7
                                    

« Maybe it's all just in your head
Feeling like you're trapped in your own skin »

Une femme sait en trente minutes si un homme en vaut la peine et donnera sur une relation sérieuse ou si au contraire, il n'en vaut pas la peine. Personnellement, je mets plus de temps à savoir si quelqu'un veut réellement de moi et de savoir si vraiment ça en vaut la peine. Et jusque-là, ça n'a pas réellement fonctionné. Je me suis trompée à chaque fois. Personne ne veut d'une fille comme moi.

Au cours de mes vingt-quatre ans, j'ai eu quelques petits faibles pour des garçons qui ne m'ont jamais remarqué ou pire, qui se sont moqués de moi, de ma personnalité timide et d'autres choses qui ont fait que je ne me suis jamais mis en couple. Et encore moins d'avoir fait le « reste ». Je soupire en laissant tourner ma playlist personnalisée dans mes oreilles, espérant trouver tant bien que mal le début d'une nouvelle inspiration afin de pouvoir écrire et m'échapper de la réalité.

Mais c'est rapidement peine perdue car la seule chose à laquelle je pense ce n'est pas mon écriture mais ce qui s'est passé il y a quelques heures dans la salle de l'école. La main de mon formateur sur ma joue, la caressant tendrement. En y repensant, un frisson agréable parcourt mon corps.

'Pourquoi tu as fait ça Sebastian ...'

Je me parle doucement à moi-même, espérant que ma mère ne m'entende pas parler à moi-même car elle risquerait encore de me prendre pour une folle. Je reprends mes différentes feuilles sur lesquelles j'avais inscrites toutes sortes d'idées d'histoires à une époque où j'étais inspirée mais depuis quelques temps, ce n'était plus véritablement le cas. Je ne sais pas trop pourquoi mais l'écriture ne me vient plus.

Je repose le tas de feuilles dans un tiroir de mon bureau, remarquant alors un autre cahier de fanfictions posées sous un tas de papiers et de documents relatifs à mes histoires. Je repose mon cahier avant de fermer mon tiroir, laissant alors de nombreux souvenirs m'envahir. Et probablement en lien avec le fait que je n'arrive pas à me sortir de la tête mon contact physique avec mon examinateur.

Toute cette conversation, cette discussion, me rappelle de nombreuses discussions avec grand nombre de personnes ayant désormais quitté ma vie. Me donner l'envie de leur faire confiance, de leur dire qui je suis réellement pour finalement de partir quelques temps après et de me détruire un peu plus en me culpabilisant car c'est ma faute si je ne sais pas garder mes amis. Ou presque un petit ami.

Il avait d'ailleurs eu les mêmes mots que Sebastian quand j'ai commencé à réellement lui parler, ce qui m'a beaucoup troublé car j'eus l'impression de redevenir une Honor d'une précédente vie que je n'ai pas trop aimé. Et comme toutes les autres personnes avant lui, malgré le nombre de promesses de ne pas m'abandonner et de rester, Aurélien avait fini quitter par ma vie.

Je soupire en reprenant ma musique pour me calmer et me sortir de mes pensées, ne voulant pas penser à cette partie de ma vie qui m'avait fait rechuter dans mes démons après près de six mois « clean » comme on dit. Je soupire en essayant de continuer tant bien que mal mon histoire interdite, mentionnant particulièrement ce petit contact physique qui va être important dans cette histoire ... et peut être aussi dans la réalité. 

Only You (can fix me) | Sebastian StanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant