Cœur brisé

10 | Sentiments ?

Hermione passa le reste de la journée à chercher après Drago pour lui rendre son cadeau, mais elle ne le trouva nulle part. Le lendemain, elle ne le vit pas non plus au petit déjeuner mais se rassura en se disant qu'elle le verrait en classe. Malheureusement pour elle, elle le vit bien, mais de loin. Durant toute la journée il était arrivé en retard à chacun de leurs cours en commun et prenait place près de la porte pour pouvoir sortir de la classe dès que le cours serait terminé. S'il ne lui avait pas offert ce cadeau la veille, elle n'aurait pas soupçonné qu'il veuille l'éviter.

À la fin du dernier cours de la journée, elle remballa ses affaires le plus rapidement possible et couru à sa suite pour tenter de le rattraper. Mais le garçon fut plus malin qu'elle, il se désillusionna dès qu'il passa la porte de la classe. Bien, qu'à cela ne tienne, elle allait donc devoir lui rendre son cadeau de la manière lâche, il ne lui laissait plus le choix, et tant pis pour son orgueil de Gryffondor.

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Cette journée avait été très compliquée pour Drago, concentré à tel point sur le fait d'éviter la brune qu'il avait à peine écouté ou pris des notes en cours ; de plus, ses amis n'arrêtaient pas de lui poser des questions un peu trop directes sur son comportement pour Théo et Blaise, ou de lui jeter des regards emplis de soupçons pour Pansy et Daphnée.

Il les envoya balader d'un revers de la main et monta se coucher sans même prendre la peine de se rendre au dîner.

Alors qu'il se dirigeait vers la salle de bain pour aller prendre une douche, il entendit un crac sonore. Il se retourna vers le bruit et vit un petit être s'évaporer dans le néant dans un second crac à peine une seconde plus tard... rare étaient les fois où il avait pu apercevoir un elfe de maison en dehors des cuisines de l'école, il fut donc grandement surpris.

Son regard fut toutefois attiré par un objet déposé sur son lit, et sans même s'en être approché, il sut ce que c'était... le livre qu'il avait offert à Hermione. Non seulement il fut surpris par le fait qu'elle ait oser demander à un elfe de faire cette course pour elle, mais en plus, il ne comprenait vraiment pas pourquoi elle le lui avait rendu ! Un cadeau ainsi ne se refuse pas, il faut vraiment être fou pour cela. Ne connaissait-elle pas sa valeur ? Si, évidemment qu'elle le savait, après-tout, elle n'avait pas volé son titre de Miss je-sais-tout depuis la première année... alors pourquoi ?

Il pris le livre dans ses mains et se rassit sur son lit. Il était en proie à une intense réflexion ; cette même réflexion qu'il avait tant de fois repoussée ces deux dernières semaines : pourquoi réagissait-il ainsi par rapport à la jeune fille ? Car l'émotion qui avait suivi son incompréhension face à ce retour de cadeau fut la colère. Pourquoi ne voulait-elle pas accepter son cadeau ? Ce n'était pas comme s'il en faisait à tout le monde ; même Pansy n'en n'avait jamais reçu. Pourtant, elle était son amie, voir plus même à certains moments... mais surtout, pourquoi ressentait-il cette boule dans son estomac, à quoi était-elle due ? Il ne comprenait pas, et il n'aimait pas ça du tout. Il se leva d'un bond et sorti en trombe de la chambre, il était impératif qu'elle accepte son cadeau, c'était tout simplement une question de fierté ! Ça ne pouvait être que ça, il en était certain.

Il sortait tout juste du pan de mur froid et humide qui cachait l'entrée de leur sale commune quand il tomba nez à nez avec Blaise, Théo, Daphnée et Pansy qui revenaient du dîner :

- Eh bien, tu t'es décidé à arrêter de râler pour je ne sais quelle raison encore ? lui demanda Pansy, un brin agacée.

- Fous-moi la paix Parkinson, siffla-t-il en partant à grandes enjambées.

Les quatre Serpentards se retournèrent d'un seul mouvement vers lui, le regardant partir avec des yeux ronds.

- Mais enfin, qu'elle mouche l'a piqué ! s'exclama la jeune fille.