18 | Du vide...

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Chapitre très très court... mais indispensable pour connaître le ressenti d'Hermione.

Bonne lecture! ^^

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Je suis devant le grand miroir de la salle de bain des filles du dortoir de Goinny. Depuis combien de temps suis-je là? Je ne sais plus. Cela fait un moment que je n'entend plus Ginny frapper à la porte, me demandant si tout va bien. Ma magie s'est finalement apaisée et ma peau est redevenue normale.

Lorsque Pansy a parlé du pari avec l'autre fille, je n'ai ressenti que douleur. Partout. Mon être, tout comme mon âme n'était que douleur. Mais à présent, alors que je me tiens debout devant ce miroir, je ne ressens plus rien.

Je suis vide de toute émotion. Il n'y a plus que ce vide en moi. Je fini par parvenir à faire bouger de nouveau mon corps et sors de la salle de bain, il est temps que je retourne dans ma chambre. Je n'ai même pas remarqué si Ginny était revenue, ou si d'autres filles étaient présentes dans le dortoir avec moi.

Je traverse la pièce circulaire, sors sans même me tracasser de fermer la porte derrière moi et quitte la salle commune. Je me retrouve devant la Grosse Dame et prends la direction de mes propres quartiers. Je traverse les couloirs sans faire attention à qui je croise... ou même si je croise quelqu'un. Je suis tel un robot. 

Une fois arrivée à destination, Ariana me regarde étrangement mais ne dit rien; elle ne fait que me céder le passage sans même que j'aie besoin de prononcer le mot de passe. 

 Une fois entrée, je ne regarde rien d'autre que la porte de ma chambre, j'occulte tout le reste. Justin est-il là? Si oui, me parle-t-il? Je n'en ai absolument aucune idée. Tout ce que je fais, c'est entrer dans ma chambre et m'allonger sur le dos, dans mon lit, ce vide emplissant toujours mon esprit, mon coeur et mon corps.

J'ignore combien de temps je suis restée comme ça, mais j'ai probablement dû m'endormir à un moment, car quand j'ouvre mes rideaux, je vois que le ciel par la fenêtre est devenu noir.

Lentement, je me redresse en position assise. Je réfléchi, je tente de comprendre ce qui est en train de se passer, mais je n'y parviens pas. Je ne ressens rien. Pourquoi ?

Je me lève et me dirige dans ma salle de bain ; et là, face au reflet de la jeune fille brune qui me regarde dans le miroir avec un regard étrange, je m'interroge : que se passe-t-il ? Je devrais pourtant être déchirée, pleurer, hurler, tout casser autour de moi... mais pourtant, il n'y a rien. Peut-être mon esprit s'est-il allié à mon corps pour m'empêcher de tomber, m'empêcher de craquer ?

J'ouvre la bouche, mais aucun son ne veut en sortir, je ferme les yeux, mais tout ce que je vois sont deux yeux gris, avec cette lueur paniquée que j'ai aperçu avant que je ne lui assène la plus grande gifle qu'il m'ait été donné d'envoyer. Je ne vois même pas son visage, comme si mon cerveau l'avait occulté pour me protéger, je ne vois que ses yeux.

Je jette un regard sur ma montre que j'ai toujours au poignet ; celle-ci indique qu'il est 3h30. Je me concentre sur ces émotions que je ne ressens plus et je sens ces barrières qui se sont dressées tout autour de mon cœur pour me protéger, et je décide de tout faire pour les garder.

Je retourne me coucher. Je ne parviens pas à trouver le sommeil, alors mon cerveau tourne à plein régime Et là, d'un seul coup, je sais ce que je dois faire pour continuer à me protéger, car j'ai peur... oui, j'ai peur... si ces barrières transparentes cèdent, je sais ce qu'il se passera, et je ne veux pas de ça, je ne veux pas de toute cette douleur. Je sens que si ne serait-ce qu'un son sort de ma bouche, je vais craquer, alors je décide qu'à partir de maintenant, je retiendrais ces mots qui pourraient me trahir, je les enfermerai tout au fond de moi, jusqu'à ce que je sois prête. Prête à oublier. Prête à avancer. Prête à me pardonner de lui avoir fait confiance.

De lui avoir tout donné...


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Pour celles/ceux qui se poseraient la question, l'image en média provient d'une oeuvre de Banksy. Hommage envers les victimes de l'attaque du Bataclan du 13 Novembre 2015, elle représente la tristesse à l'état pur.

Cœur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant