Et voilà une journée de plus de passée. Désormais, plus que deux jours nous séparent de notre voyage. La veille, j'avais finalement réussi à rapidement trouver le sommeil malgré mon étonnement concernant la décision de Devon de m'accompagner.
J'étais persuadée qu'il allait rester ici le plus longtemps possible pour échapper à la police. En même temps, ça serait la décision la plus sûre pour lui alors que celle de me suivre comporte beaucoup de risques pour lui. Comment pourrait-il débuter une nouvelle vie sachant que la police est à ses trousses et qu'il devra rester tout le temps sur ses gardes ?
À mon avis, il a une idée derrière la tête pour avoir fait ce choix pas du tout judicieux. Personnellement, je n'en ai rien à faire de ce qui lui arrivera par la suite. Le fait qu'on ait légèrement appris à se connaître la veille ne change rien à ce qu'il m'a fait. Je ne vais pas mentir et dire que je ne compatis pas pour lui parce que ça serait faux. Son histoire m'a touchée, mais ça s'arrête là. Ce n'est pas pour autant que j'ai confiance en lui ou quoi que ce soit. C'est pourquoi, dès que nos chemins se sépareront, il disparaîtra de ma vie ainsi que de mes pensées.
Quoiqu'il en soit, la journée est passée à une vitesse incroyable. Tout comme depuis quelques jours, Devon et moi ne nous parlons que très peu si ce n'est pour se lancer des piques ou se disputer. Par exemple, il y a moins d'une heure, nous nous sommes embrouillés parce que Monsieur a osé critiquer le repas que j'ai mis beaucoup de temps à préparer (bon, OK, j'abuse un peu, j'ai mis à peine dix minutes). D'après lui, je ne sais rien faire d'autres que des pâtes et il a envie de manger d'autres choses. Non mais je rêve quoi ! Non seulement il me prend pour sa boniche, bonne qu'à faire la cuisine et me ménage, mais en plus de ça, j'ai fait ce que je pouvais avec les moyens du bord et il n'en est même pas reconnaissant. Ce n'est pas de ma faute s'il y a une bonne cinquantaine de paquets de pâtes dans cette maudite cave.
Et puis de toute façon, qu'il aille se faire foutre ! S'il veut autre chose, il n'a qu'à cuisiner lui-même. Quel est le dicton déjà ? On n'est jamais mieux servit que par soi-même. Et bien démerde toi Devon !
En fait, je pense qu'il prend énormément de plaisir à me mettre hors de moi. Ce n'est que dans ce genre de moment que son visage brise son masque d'indifférence habituel pour laisser apparaître son amusement. On dirait qu'il prend ça pour un satané jeu. Et j'ai beau en avoir conscience, je tombe toujours dans son piège telle l'idiote que je suis. Si on repense à la veille, lorsqu'il m'a lancé des piques sur mon cauchemar pour me mettre les nerfs. Il a gagné la partie lorsque j'étais sur le point de quitter la cuisine pour y revenir qu'une fois qu'elle serait libérée de sa présence.
Bref, je ne vais pas revenir sur le sujet parce que je vais m'énerver.
Tandis que je sors de ma chambre pour rejoindre la salle de bain, je passe devant la chambre de mon colocataire casse-couilles et retiens un ricanement lorsque je crois l'entendre faire du sport. Sa respiration est saccadée et le vieux parquet grince sous ses mouvements et son poids. Je ne peux retenir ce besoin de vengeance pour son comportement de tout à l'heure. Je n'ai pas seulement besoin de le faire chier. J'ai besoin de le voir agacé et de lui faire passer l'envie de m'embêter à nouveau dans le futur. C'est donc avec un grand sourire collé aux lèvres que j'ouvre la porte comme si de rien n'était. Sauf que ce que je vois me fige et me laisse sans voix.
Comme je l'avais imaginé, Devon est bel est bien en train de faire du sport, mais ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'il ait abandonné en cours de route son t-shirt, laissant sa musculature parfaite visible aux yeux de tous (c'est-à-dire moi puisque je suis la seule personne aux alentours). Je dois avouer que pendant quelques secondes, mes poumons sont incapable de reprendre leur air et mes yeux semblent déterminés à examiner le moindre millimètre carré d'ados qui leur font face. Je savais déjà que Devon était musclé, mais à ce stade, ça n'a plus rien à avoir avec ce à quoi je m'imaginais. J'ai l'impression de me tenir face à une statue de Dieu Grec. Grand. Fort. Puissant. À son avantage. Les muscles en pleine action. De quoi faire baver toutes les femmes qui peuplent le monde.
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Pile ou Face
RomanceL'amour peut-il naître derrière la souffrance ? Kayla, une jeune fille dont la vie était jusqu'à là joyeuse se retrouve du jour au lendemain, captive d'un psychopathe tueur en série. Entre souffrances et tourments, le début de sa captivité ne sera...