Chapitre 16 - Mais c'est pas possible putain ! -

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Après je-ne-sais-combien de temps de marche, je sens qu'il est l'heure de rentrer. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est actuellement, mais une chose est sûre, la lune éclaire toujours autant le ciel que lors de mon arrivée à l'entrée de ce bois. Cette fois-ci, je me suis montrée maligne et ai fait en sorte de ne pas me perdre, ni de trop m'enfoncer dans la forêt au cas où je tomberais sur un animal. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je m'étais perdue dans les bois comme une idiote. Surtout qu'en pleine nuit, non seulement il aurait pu m'arriver n'importe quoi, mais aussi vu la finesse des vêtements que je porte, je serais certainement tombée malade, ce qui n'est pas une bonne chose pour ma fuite prochaine.

Malgré tout, cette balade a été une bouffée d'air frais. Je n'ai plus pensé une seule seconde à mon ravisseur colocataire et ça m'a fait du bien d'échapper à cet environnement néfaste le temps de quelques minutes. J'ai du mal à me repérer niveau temps comme je ne cesse de le dire, mais je pense avoir marché une bonne heure. Franchement, il serait temps de penser à aller me coucher, parce qu'une bonne nuit de sommeil ne serait certainement pas de trop. Je pense même en avoir plus besoin que jamais. À cause de mes cauchemars, je me réveille parfois dans la nuit ou hyper tôt le matin ce qui fait que je n'ai plus vraiment de temps de sommeil complet. Ajoutons les cauchemars aux insomnies dues à Devon et c'est le combo de la mort (ou dans notre cas, surtout celui de la fatigue).

Lorsque je pousse la porte de la maison, je constate aussitôt que la lumière est allumée et une forte odeur me parvient aux narines. J'avoue ne pas savoir ce que ça sent, mais une chose est sûre, ça sent très très bon. On dirait le genre de repas que seule ma grand-mère paternelle savait nous concocter.

Je devine donc que Devon ne s'est pas recouché après son cauchemar et qu'il est désormais dans la cuisine en train de faire je-ne-sais-quoi. Après tout, c'est tout à fait normal de cuisiner à une heure pareille de la nuit (c'est du sarcasme bien évidemment).

Je me dirige donc dans la direction de l'odeur alléchante et fais face au dos de Devon. Heureusement, il a eu la décence de mettre un t-shirt cette fois-ci ce qui est une sage décision pour ma santé mentale. Je ne suis pas encore parvenue à déterminer quelle mouche m'a piqué pour me mettre dans cet état tout à l'heure et tant que je n'aurais pas compris la source du problème, je préfère rester aussi loin que possible de ses abdos. Parce que ce n'est pas du tout mon genre de me retrouver scotchée de la sorte face à une personne (que je déteste qui plus est). C'est complètement incompréhensible, mais je préfère faire mine de rien histoire de ne pas mettre la puce à l'oreille de Devon. Il manquerait plus qu'il comprenne mon trouble. Je suis certaine que s'il savait, il en jouerait et ferait de ma vie un enfer. Mais je pense comprendre pourquoi j'ai réagis de la sorte tout à l'heure. Je ne suis sûre de rien, mais après toutes les épreuves que j'ai vécues récemment, c'est normal que je sois perturbée et troublée. Cette explication est beaucoup plus compréhensible que le fait de mettre retrouvée hypnotisée par sa musculature de malheur.

Je finis par annoncer ma présence en me raclant la gorge. Aussitôt, il se retourne en sursaut, une cuillère en boit à la main. Je n'avais pas rêvé, il est bel et bien en train de cuisiner à une heure aussi tardive et bordel, ça sent vraiment trop bon. J'en ai l'eau à la bouche. Peut-être que finalement, il a pris au mot ce que je lui ai dit concernant les légumes et le régime. Mais en y réfléchissant, j'ai beau ne pas vraiment connaître Devon, ça ne semble pas être son genre de douter de ses capacités ou alors de son allure. En même temps, ça peut se comprendre avec un corps pareil. Mais ça n'explique toujours pas sa présence dans la pièce et non dans son lit. Est-il comme moi et ne parvient-il pas à dormir ? C'est compréhensible à la vue de ses cauchemars. Moi-même je dois avouer que je stresse à chaque fois que je pars me coucher par peur de revivre cette scène une nouvelle fois.

Pile ou FaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant