Adam termina de sécher les boucles sur le haut de son crâne. Son sourire ne parvenait pas à disparaître. Même s'il avait un peu peur de rejoindre Henry, il était bien trop heureux pour paniquer. Il en avait presque oublié les menaces de Charles. Il sourit en enfilant le sweat que son aîné lui avait ramené, pouffant légèrement en voyant qu'il était bien trop grand pour lui avant d'enfoncer son nez dans le tissu. Il avait son odeur. Son sourire s'agrandit. Définitivement, il était heureux.
Il sortit presque timidement de la salle de bain, seulement vêtu du gros pull et de son boxer. Il jeta un regard aux alentours et, ne voyant pas Henry, rejoignit le canapé. Au même moment, le professeur de boxe arrivait vers lui avec des tasses de chocolat chaud qu'il posa sur la table basse en allumant la télé.
— Ça te va, The Imitation Game, demanda-t-il comme si de rien était.
— Oui...
Il fit la moue en le regardant. Il savait qu'il aurait dû s'attendre à de l'indifférence, mais ça le blessait. Il avait espéré que Henry réagisse, que ce soit en mal ou en bien, parce qu'il n'aimait absolument pas le silence gêné qui commençait à s'installer. Il se mordit la lèvre. Il devait faire quelque chose, obtenir une réaction. Il l'observa pendant qu'il dépliait un des plaids tout doux posés sur l'accoudoir. Il le couvrit avec, toujours sans rien dire et en évitant son regard. Le bouclé souffla plus fort pour marquer son agacement. Il n'aimait définitivement pas ça. Il attendit qu'il s'assoit pour se blottir contre son épaule musclée, priant pour que cette fois il réagisse. Et surtout, qu'il ne le repousse pas.
Il y eut quelques secondes de battements, avant que le plus vieux ne passe le bras autour de sa taille, l'invitant à se coller un peu plus étroitement contre lui. Il allait lancer le film mais Adam l'arrêta. Il ne pourrait pas supporter son silence et cette ambiguïté plus longtemps.
— Adam... ? Tu ne veux pas regarder ?
— Tu... Tu vas sérieusement ignorer ma déclaration ?
De nouveau, Henry eut cette adorable expression, les joues rougissantes et le regard fuyant. Adam soupira. C'était bien mignon mais il avait besoin de mots. Il voulait une réponse.
— Ne le fais pas, s'il-te-plaît. J'ai... j'ai besoin de savoir.
— Adam... Désolé, je... je n'ai pas l'habitude... je n'ai jamais vraiment... ahah, c'est idiot, je suis plus vieux et tout autant inexpérimenté.
— Tu sais que c'est trop mignon, se moqua gentiment le bouclé en le regardant s'empêtrer dans ses excuses.
— Tais-toi, grommela-t-il en le serrant un peu plus fort.
— Pas tant que j'aurais pas ma réponse ! S'il-te-plaît...
Henry inspira profondément et tourna la tête vers lui. Il sourit en croisant ses yeux bleus qui le suppliaient de lui répondre. Il ne pouvait décemment pas le laisser dans le flou. Alors il se pencha sur ses lèvres, observant attentivement sa peau qui prenait une adorable teinte carmin. Son sourire s'agrandit. Il ne voulait plus rien regretter, et il ne voulait pas passer à côté de Adam.
— Je vais t'embrasser, souffla-t-il à son tour, parce que je t'aime.
Le plus petit couina. Il n'attendit pas que Henry pose ses lèvres sur les siennes, il était trop impatient. Ce fut lui qui initia le baiser. Il s'accrocha au t-shirt du professeur quand ce dernier lui répondit en le serrant un peu plus fort contre lui. Leurs langues se joignirent, dansèrent ensembles. C'était tendre, plein d'amour. Adam n'avait jamais été embrassé comme ça, par personne. Jamais avec autant de sincérité. Quand ils se séparèrent pour reprendre leur souffle, les lèvres légèrement gonflées par le baiser, leurs yeux se croisèrent. Ils se fixèrent quelques secondes en souriant avant de recommencer à s'embrasser. C'était trop bon, trop agréable. Tellement fantastique.
Ils finirent toutefois par se décoller au bout de dix minutes de baisers, les joues rouges et légèrement haletants. Adam aurait bien recommencé mais Henry l'arrêta en posant sa main sur ses lèvres et son front contre le sien en rigolant légèrement. Le bouclé fit la moue sauf que Henry coupa ses protestations avec un petit sourire désolé.
— Je crois qu'on a des choses à se dire non ? Sur le garçon de tout à l'heure.
— Je ne veux pas faire ça maintenant.
— Je peux comprendre, mais j'aimerais que tu le fasses quand tu seras prêt. D'accord ?
Adam se mordit la lèvre et hocha la tête. Il savait qu'il devrait tout raconter à Henry sur sa relation avec Charles parce qu'elle l'avait brisé plus qu'il ne voudrait jamais se l'avouer. Sauf qu'il ne voulait pas le faire maintenant, pas alors que Henry le serrait contre lui avec tendresse, comme la chose la plus précieuse au monde. Il rougit légèrement en se souvenant qu'il avait repris ses mots pour lui répondre. Et le plus important, il l'aimait.
— À quoi tu penses pour rougir comme ça ?
— Que tu m'aimes, chuchota-t-il en souriant, et ça me rend heureux.
— Mm... Je devrais t'interdire d'être aussi mignon, c'est mauvais pour moi.
— Ah oui, se moqua le bouclé en montant à califourchon sur ses genoux, et pourquoi ça ?
— Pour pleins de raison, Adam, la première étant que ça me donne envie de t'embrasser toute la nuit...
Henry attrapa son menton pour l'empêcher de bouger le visage et déposa un chaste baiser sur ses lèvres en souriant. Adam dut se faire violence pour ne pas rougir de nouveau, mais c'était peine perdue. Sa peau le trahissait toujours. Le boxeur rigola et caressa sa joue avec douceur. Il se lova contre sa main en fermant les yeux.
— On sort ensemble maintenant, demanda-t-il timidement.
— Tu en as envie ?
— Que... évidemment ! Mais... toi... ? En-enfin... je suis... ce que je suis... et je ne veux pas...
— Tu as dû beaucoup souffrir pour avoir peur que je te rejette comme ça, murmura le plus vieux avant d'embrasser son front, je veux sortir avec toi, Adam. Et je sais dans quoi je m'engage.
— Mais... tu vas avoir des envies et...
— Et on verra à ce moment-là, ok ? On en discutera ensemble. Je ne te forcerais à rien. Puis... il y a un truc magique qui s'appelle la masturbation, tu sais ?
— Je...
Il dut cligner des paupières pour chasser les larmes qui s'agglutinaient au coin de ses yeux. Elles dévalèrent ses joues avant d'être chassées par les pouces du plus vieux. Il l'attira contre lui, posa sa tête contre son épaule, et caressa ses cheveux en attendant qu'il se calme. Son cœur était près de l'explosion. Jamais, jamais personne ne lui avait dit ça. Jamais personne ne l'avait regardé aussi gentiment, avec autant d'amour, en lui disant que son orientation sexuelle ne posait pas de problème. Il s'accrocha à Henry, se colla plus étroitement contre lui. Le professeur passa son autre main dans son dos. Au bout d'un long moment, ses pleurs se calmèrent. Mais il ne bougea pas. Au contraire, il laissa sa tête reposer un peu plus confortablement dans le creux de son cou en fermant les yeux. Il était épuisé...
— Alors... on est ensemble, souffla-t-il en sentant le sommeil arriver.
— Oui, on est ensemble.
Adam sourit dans son cou. Il aurait bien répliqué mais un bâillement l'en empêcha, faisant rire Henry. Son aîné lui conseilla de se reposer en embrassant tendrement son front, raffermissant sa prise autour de sa taille, et il frémit légèrement. Il s'endormit là, protégé du reste du monde par les bras musclés autour de son corps, flottant sur un nuage de bonheur.
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Parce que tu as besoin de sexe, toi ?
RomanceDepuis qu'il a été largué parce qu'il était asexuel, Adam vit un enfer au lycée. Heureusement pour lui, il peut toujours compter sur ses meilleurs amis. Quand il décide de suivre Julien à son club de boxe, il ne se doute pas qu'il va y faire la renc...