Parce que tu as besoin de sexe, toi ?

Chapitre XXI

Adam se laissa tomber sur un banc de la salle en haletant, son front recouvert d'une fine couche de sueur. Les entraînements de boxe étaient épuisants, comme toujours, mais il adorait ça. Il commençait à bien progresser et il avait même pris un peu de muscles, en deux mois de pratique. Oui, voilà déjà deux mois qu'il avait poussé les portes de cette salle avec son meilleur ami, deux mois qu'il sortait avec Henry. Un sourire apparut sur ses lèvres à cette pensée et il épongea son front à l'aide de sa serviette en cherchant son petit-ami du regard.

— Si tu cherches Henry il est parti dans son bureau, lui indiqua une voix près de lui.

Il se tourna avec un petit sursaut vers l'étudiant aux cheveux teints en blanc qui était apparu à ses côtés, un doux sourire aux lèvres. Ses yeux noisettes, tirant vers le vert sous la lumière de la salle, ne restèrent cependant pas longtemps fixés sur lui, ils étaient déjà repartis se poser sur Aaron. L'expression de son visage s'adoucit un peu plus alors qu'il fixait le roux et il vit ses épaules se détendre légèrement.

— Merci de me l'avoir dit, Hugo. Je vais le rejoindre !

Aussitôt dit, aussitôt fait, il se leva et se dirigea vers le bureau de Henry. Il y entra sans frapper et se laissa tomber sur les chaises en face du boxeur, concentré sur ses papiers. Il sourit légèrement en observant son visage carré, ses sourcils froncés au-dessus de ses magnifiques yeux gris et ses lèvres qu'il aimait tellement embrasser. Au bout de plusieurs minutes, il releva la tête vers lui avec un air agacé qui sembla légèrement s'adoucir quand il croisa ses iris océans.

— Quelque chose ne va pas, s'inquiéta le bouclé.

— Mes parents veulent me voir.

Adam haussa un sourcil. Il savait que les relations entre Henry et ses parents étaient désastreuses mais il ne pensait pas que c'était à ce point. Le plus vieux soupira légèrement en se grattant la nuque et le dévisagea pendant de longues secondes avant de pousser un nouveau soupir. Il pencha légèrement la tête devant ce curieux manège et posa sa main sur celle du professeur qui était posé sur le bureau, serrant un crayon.

— C'est si grave que ça ?

— On ne se voit qu'une à deux fois par an, et en général ça finit plutôt mal.

— Je peux t'accompagner si tu veux.

— Non ! Je ne veux pas que tu aies à rencontrer mes parents. Je ne veux pas que tu aies à supporter... ce que je dois supporter.

— Henry... ne me vois pas comme un gamin, s'il-te-plaît, je veux te soutenir. Je peux le supporter pour toi.

— Non, répéta Henry en plantant ses yeux aciers dans les siens, tu viens à peine de t'en sortir au lycée, je ne veux pas qu'ils te blessent. Tu as eu ton lot de moqueries pour toute une vie.

Le lycéen fit la moue et retira sa main pour croiser les bras sur son torse. Il avait beau aimer Henry de tout son cœur, il détestait vraiment quand il essayait de le surprotéger. Sauf que cette fois, il n'allait pas baisser les bras et le laisser décider pour lui. Il allait lui faire entrer dans le crâne qu'il était aussi là pour le soutenir.

— Écoute-moi bien, Henry. J'ai certes vécu des choses pas faciles mais ça ne te donne pas le droit de me traiter comme une petite chose fragile ! Si je te dis que je peux t'accompagner et te soutenir, c'est que je peux le faire ! On est un couple, non ? Alors c'est comme ça que ça marche, on est là l'un pour l'autre ! Personne ne doit supporter ça tout seul...

Henry baissa la tête en encaissant les remarques. Leurs disputes étaient assez rares mais en général, le problème était toujours le même. Il étouffait Adam en voulant le protéger. Il grimaça légèrement. Il avait tellement peur qu'il se brise à nouveau, alors qu'il commençait à peine à aller mieux. Sauf qu'apparemment, son petit-ami ne supportait pas ça.

— Je n'ai pas besoin que tu me protèges en permanence, Henry. Si je vais mal, j'ai mon psy, mes amis ou mes parents, conclut le bouclé en se levant, donc je t'accompagne chez tes parents et c'est non-négociable.

— Adam...

— Non-négociable, mon amour.

— Tu... ah... d'accord... je suis désolé, petit cœur. Je n'aime juste pas qu'on te fasse du mal.

— Et je n'aime pas qu'on t'en fasses non plus, idiot. Tu m'as aidé quand j'en ai eu besoin, alors c'est à mon tour maintenant. On va affronter ça ensemble.

Le boxeur hocha la tête et un petit sourire finit par apparaître sur ses lèvres. Il se leva pour rejoindre son petit-ami de son côté du bureau et le prit dans ses bras. Il le colla contre son torse, embrassa son front et enfonça son nez dans ses cheveux dont il inspira l'odeur à plein poumons.

— Mm... je t'aime tellement, petit cœur, murmura-t-il, merci.

— C'est normal. Je suis là pour toi. Oh euh... aussi... je... je... j'aimerais te parler de quelque chose.

— Quoi donc ?

Adam rougit contre son torse et se mordit la lèvre. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il sentait que c'était le moment de le faire, surtout qu'il venait d'avoir l'aval de ses parents. Il se leva sur la pointe des pieds, se pencha à l'oreille du plus vieux et y chuchota sa folle demande.

— Je veux vivre avec toi, mon amour.

Il sentit les bras de Henry se resserrer sur son corps fin et son sourire contre sa joue. Pourtant, il ne répondit pas immédiatement, et cela fit augmenter son stress. Avait-il précipité les choses ? Il pensait que comme il passait déjà presque tout son temps chez lui, ça ne le dérangerait pas, mais il s'était peut être trompé. Mais s'il s'était trompé, pourquoi souriait-il ? Il dut se mordre la lèvre pour ne pas réclamer une réponse immédiate et lui laisser le temps de réfléchir.

— Petit cœur... tu emménages chez moi quand tu veux, murmura Henry en glissant son nez dans son cou.

— Ce... tu veux bien ?!

— Bien sûr ! Rien ne me rendrait plus heureux !

Adam rigola en redressant son visage vers celui du boxeur avant de l'embrasser avec fougue. Parfois, il était à court de mots avec Henry, il ne savait plus quoi dire pour exprimer son bonheur. Alors il l'embrassait et se serrait contre lui jusqu'à ce qu'il sente son cœur battant à la chamade et qui exprimait mieux que n'importe quel mot tout son amour pour lui.