Le lundi, je ne l'ai pas croisé, ni vu sa voiture devant le lycée. Le mardi, il n'est pas venu alors je me suis simplement dit qu'il était malade. Sauf qu'il n'est pas venu le reste de la semaine également. Je voulais l'appeler mais j'ai intérieurement refusé, je ne voulais pas. Je voulais juste laisser couler la chose, que tout se passe naturellement. J'ai demandé à Gemma ce qu'il avait et elle m'a juste répondu qu'il était malade. D'accord. Il me manquait un peu. La chimie paraissait plus compliqué sans lui, et plus ennuyant. La semaine suivante aussi il ne s'est pas présenté en cours et j'ai trouvé ça réellement inquiétant. Gemma me disait toujours la même chose alors j'avais l'impression qu'elle me prenait pour un con. Elle me trouvait bizarre de demander de ses nouvelles, j'étais censé ne pas l'apprécier. Le vendredi soir, je suis allé dans la chambre de Gemma parce qu'elle m'avait pris un pull. Elle dormait chez Greg ce soir alors je suis rentré dans sa chambre comme dans un moulin. J'ai cherché mon pull partout, mais impossible de le retrouver. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai ouvert ses tiroirs, alors que je savais d'avance que mon pull ne sera pas à l'intérieur. Dans le deuxième tiroir, j'ai vu un sachet suspect alors je l'ai ouvert. Je sais que je suis un vrai connard de fouiller, mais c'était plus fort que moi. C'était deux tubes de comprimé, je les ai pris dans mes mains. Au départ, je pensais que ma soeur se droguait alors mon sang s'était glacé. Mais il y avait marqué « NIALL HORAN » dessus et mon sang s'est re glacé une nouvelle fois. C'est quoi ce bordel.
« ANAFRANIL » et l'autre « CYMBALTA ». C'était le nom du médicament. Je ne comprenais pas ce qu'elle faisait avec des trucs qui ne lui appartenait même pas. Tout était étrange. J'ai pris mon portable et j'ai tapé le ANAFRANIL.
« Un des antidépresseurs de référence pour le traitement des dépressions sévères, des TOC et des attaques de panique. Les faibles doses (25-100 mg/j) peuvent être utiles dans les dépressions légères. Les doses supérieures (100-200 mg/j) sont nécessaires pour les dépressions sévères, mais avec parfois des effets secondaires plus gênants. »
Je me suis figé. Le mot dépression faisait tilt dans ma tête et j'ai respiré fort pour me calmer. J'ai recherché l'autre nom et je suis tombé sur quelque chose de similaire : « Bonne efficacité pour la dépression et l'anxiété généralisée. ». J'avais tout à coup eu un coup de chaud, tout était flou, tout devenait flou dans ma tête et 'j'avais l'impression que Niall n'était rien d'autre qu'un inconnu. J'avais l'impression d'être dans un film. Le fait que ma soeur et lui étaient proche comme ça, est beaucoup trop inquiétant et suspect.
J'ai reposé les tubes à leur endroit et je suis allé dans ma chambre. Je ne voulais pas en parler à ma sœur, elle allait me sermonner pour avoir fouillé dans ses affaires. Tout se brouillait dans ma tête, tout se mélangeait. Je m'étais, sans m'en rendre compte, attaché à ce type et ça me terrifiait J'avais peur de ce qu'il se passait et dont je n'étais pas au courant. Je sais que ce ne sont pas mes affaires mais je voulais savoir, et j'allais savoir. Je n'ai pas trouvé le sommeil avant 5h du matin.
Nous étions jeudi de la deuxième semaine d'absence et toujours aucun signe de lui. Pus d'une semaine qu'il ne venait plus en cours, et je prévoyais déjà dans ma tête d'aller sonner chez lui pour prendre de ses nouvelles, ce que j'aurai du faire depuis longtemps. L'histoire des antidépresseurs était encore fraîche dans ma tête, j'y pensais toujours autant, tout le temps et ça me rendait nerveux. Notre petit baiser aussi.
Vers 18h, je suis arrivé chez lui et j'ai sonné. Son père est venu m'ouvrir et m'a accueilli dans le hall, en me demandant si tout allait bien et si mes parents allaient bien également. « Niall est là ? », « Oui, il est dans sa chambre, je monte le chercher ». Il est monté et j'ai commencé à stresser. Depuis la fois où je l'ai furtivement embrassé près du lac, on ne s'était ni revu ni parlé. J'appréhendais ce moment. Je regardais les photos accrochées que je n'avais pas vu la fois où nous avions tous dîné ici. Il y avait des photos de Niall petit, de Greg et de leurs parents. J'ai souri en regardant la tête de Nial quand j'ai entendu des pas qui provenaient de l'escalier. Mon anxiété augmentait de plus en plus et seul son père a réapparu. « Je suis désolé, il ne veut voir personne », je suis resté choqué, qu'est-ce qu'il avait putain? « Mais il ne vient plus en cours depuis lundi passé, je voulais juste lui donner ses devoirs, il est malade ? », « Oui, il ne se sent pas très bien, vous pouvez les laisser ici, je lui donnerai son travail ». Non, je voulais lui donner de mes propres mains mais j'ai cédé. « Oui, d'accord ». J'ai sorti la pochette rempli de feuille et je l'ai donné à son père. Je m'en foutais qu'il ne voulait voir personne, il ne voulait pas me voir moi et ça me faisait mal. J'étais en colère et triste à la fois. Je n'aimais pas quand la situation m'échappait.« Vous lui direz bon rétablissement de ma part? », « Je lui dirai ». Et je suis sorti.
Quand je suis entré chez moi, je suis directement monté dans ma chambre et j'ai refusé de dîner. J'étais beaucoup trop triste, énervé et inquiet. Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait, ce n'était pas moi, ça ne me ressemblait pas. Il me rendait fou, il me rendait accro à lui et je m'en rendais compte que j'aimais ça. Gemma a toqué et m'a demandé pourquoi je ne suis pas venu dîner. « T'es fatigué ? », « Ouais », « T'as l'air énervé », « Nan », « Si j'le vois bien », « Je te dis que non », « Mais Harry », « Putain Gemma commences pas ». J'ai hésité avant de lui demander des nouvelles de Niall. « Niall n'est pas venu depuis bientôt deux semaines, qu'est-ce qu'il a ? ». Son visage s'est transformé et ses traits ses sont... Attristés. « Il est malade c'est tout, il retourne en cours lundi prochain ». J'étais soulagé.
Lundi, je n'avais pas chimie et pourtant j'étais content. J'ai vu sa voiture devant le lycée et mon inquiétude s'est évaporé. Je ne l'ai pas croisé dans les couloirs même si j'avais essayé de forcer le destin. J'avais hâte de le revoir. En sortant des cours, j'ai vu que sa voiture venait de démarrer. « Et merde », je voulais lui parler. J'espérais qu'il m'ait vu par le rétroviseur. Habituellement, je le croisais, même de loin, c'était bizarre. C'est à croire qu'il faisait tout pour m'éviter.
Le temps a paru long jusqu'au lendemain. Chimie. Génial. J'étais devant la classe 5 minutes avant le début du cours et c'était un exploit. Liam passait par là et on a parlé quelques minutes avant que la classe n'ouvre. Il n'était toujours pas là, je me suis assis et j'ai attendu, en respirant bien fort. Le cours a commencé et toujours rien. Putain ce n'est pas possible. J'avais l'impression qu'il se foutait de ma gueule. J'ai sorti une copie et j'ai commencé à répondre à la question générale donné par le prof quand la porte s'est ouverte.« Niall tenez », je me suis retourné et mon ventre s'est rempli d'une boule énorme. J'ai regardé en face de moi et j'ai attendu qu'il s'assoit. « Salut », « Salut ». J'ai souri, il m'avait parlé en premier et j'ai trouvé ça mignon alors j'ai souri bêtement. Il m'avait manqué. Sa bonne odeur a frappé mes narines, enfin. J'ai posé mes yeux sur lui et il avait des cernes énormes mais je le trouvais quand même beau. La scène du baiser m'est venu en tête et je suis devenu rouge. Il a commencé à sortir ses affaires et j'ai espéré qu'il me parle, pour me dire n'importe quoi. Mais finalement, c'est moi qui ai craqué en premier. « Tu te sens mieux ? », « Beaucoup mieux, merci pour les feuilles », « Hein ? », « Les feuilles que tu as prise pour moi pendant mon absence », « Ah oui, c'est normal, qu'est-ce que tu avais ? », « Malade, je me sentais pas très bien », « Et ça t'a empêché de venir pendant deux semaines ? ». Le ton que j'avais pris semblait agressif et accusateur. « Oui ». Et on a commencé à travailler. Ni lui ni moi avions référence au baiser et c'était comme si rien ne s'était passé. Et ça me faisait chier.
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Destruction
RandomLa plus belle chose qui ne vous est jamais arrivée devient très rapidement la plus pire. #Narry