Chapitre XVIII

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Quelques jours plus tard, il a sonné en furie chez moi. J'ai été le premier à lui ouvrir la porte. Il portait mon t shirt noir, qui lui allait dix fois trop grand mais il était toujours aussi beau avec. « Harry, il faut absolument que... Ça va pas? T'es malade ? », « Un peu», « Ah...Ok», « Il faut absolument que quoi ? », « Que rien. Reposes toi, t'as l'air fatigué. Je repasserais plus tard, ok?», il s'était légèrement reculé. « Non, qu'est-ce que t'allais me dire?», « Rien d'important, je te jure, repose toi », « Non, dit moi », il s'est arrêté.« C'est juste qu'il y a un concert à la grande place, je voulais qu'on y aille mais c'est pas grave ».


Je n'ai pas entendu ses paroles sur ô combien être malade et sortir dehors pouvait me tuer en deux secondes, je suis sorti. Et bien que je me sentais vraiment très mal aujourd'hui, je suis quand même allé dehors parce que c'était Niall. Et que ce mec là gagnait toujours.


Il avait beaucoup de monde. Au premier abord, j'avais surtout peur de croiser des personnes que je connaissais, surtout des personnes du lycée. Toute cette histoire était secrète, on ne s'embrassait pas en public ou tout ce genre de chose. Sauf la nuit, quand il n'y avait personne. J'ai regardé Niall, il avait l'air en forme et heureux, c'était apaisant. Je voulais passer ma main dans ses cheveux mais je ne l'ai pas fait. « T'aurais dû rester chez toi, Harry », « Non, arrête avec ça ». On s'est assis un banc pas loin de la scène, sur le côté, et d'ici nous avions une vue magistrale. Il s'est assis en premier et il m'a directement tenu par les hanches et m'a attiré pour que m'assaille sur lui. Qu'est-ce qu'il foutait, putain. J'ai regardé à droite et à gauche, il y avait une foule monstre. J'étais littéralement terrifié à l'idée d'être repérer. J'étais mal à l'aise, je suis resté stoïque, le rouge m'est vite monté aux joues. Il a du sentir ma gêne extrême et m'a poussé par le bras, je me suis affalé à côté. Il avait l'air de faire la gueule maintenant.

« Pourquoi est-ce que t'as fait ça ? », il m'a jeté un regard assassin, un chanteur s'est mis à chanter. Toute la foule a commencé à s'agiter. Notre attention s'est portée sur le spectacle. Ce n'était pas que j'avais honte, je voulais juste rester discret. J'ai doucement posé ma main sur la sienne, mais il la enlevé pour la poser sur sa cuisse, son regard assassin fixait la scène. 

Après quelques minutes de tension, j'ai posé ma tête sur ses épaules. Je ne savais pas pourquoi j'avais fait ça, ça ne me ressemblait pas mais plusieurs facteurs sont entrés en compte : lui, le temps .. Et puis merde, Harry, putain. Ils ont chanté chacun leur tour et Niall émettait toujours un commentaire après leur performance. Je ne prêtais pas spécialement attention au spectacle, je pensais et réfléchissais beaucoup trop. Il sentait tellement bon. Au bout d'une vingtaine de minutes, j'ai fermé mes yeux tout en ayant ma tête sur ses épaules. Il me parlait des chanteurs, de chacune de leur prestation. J'étais fatigué, malade et faible. « Je me souviens plus du nom de la chanson ». Le mec en question a commencé à chanter. C'était la première fois que j'aimais bien la tonalité de la chanson : elle était douce, elle me berçait. Je voulais m'endormir sur son épaule. « J'espère qu'il va chanter la version longue ». Niall a passé son bras autour de moi et a posé sa main sur son ds, il était chaud. Mes yeux refusaient de s'ouvrir. J'adorais la mélodie, et la voix du chanteur. Je n'ai jamais été aussi bien dans ces bras.

 

A man may drink and not be drunk

A man may fight and not be slain

A man may court a pretty girl

And perhaps be welcomed back again

But since it has so ought to be

By a time to rise and a time to fall

Come fill to me the parting glass

Good night and joy be with you all

Good night and joy be wïth you all


***


Ma mère a proposé à Niall de dîner à la maison une semaine plus tard. J'espérais de tout coeur qu'il refuserait mais il n'allait pas dit non. Alors il a dîné ici, et il a même ramené sa guitare pour en jouer. Le repas s'est plutôt bien passé, à ma plus grande surprise. Gemma et lui ont surtout monopolisé le repas à parler ensemble, comme d'habitude. C'était très long mais Niall était de bonne humeur, alors j'étais heureux.


Mes parents ont quittés la maison en allant chez ma grand-mère et après avoir bataillé pendant des siècles avec ma sœur, elle a finalement accepté de nous laisser la maison en allant chez Greg. Nous étions donc seuls, chez moi, dans ma chambre, je croyais rêver. J'étais allongé sur mon lit, lui aussi. Il était sur son portable, et rigolait toutes les deux secondes. Je jouais avec ses cheveux, et il a du se lever deux fois pour aller faire pipi. On aurait dit un vieux couple.


 « Tu veux rien savoir ? », « Non », « Mais pourquoi ? », « Parce que », « T'as peur », « Non », oui, « Alors pourquoi ? J'entrerai pas dans les détails », « J'm'en fous, je ne veux pas savoir quelle est ta maladie, ni comment ça s'est passé pour toi, ok? Changeons de sujet», « Qu'est-ce qu'ils disent les autres au lycée ? », « Rien du tout», « J'le savais », « Ils ne te connaissaient pas plus que ça Niall, c'est un peu normal », pause. « Je viendrais te chercher lundi à ta sortie alors, et j'irai voir Monsieur Witz », « Ah bon ? Tes profs te manquent tant que ça ? T'es vraiment bizarre », « Ouais, 'fin juste lui », « Il est vraiment dégueulasse comme prof, lui », j'ai également sorti mon téléphone. On discutait tout en étant sur nos portables. «Tes amis savent qu'on est ensemble ? », « Nan, c'est à peine si je donne des nouvelles  », « Je t'accapare », « Tout le temps », « Pour ton plus grand bonheur », « Bof ». Il m'a donné des coups de poings sur le bras en lâchant quelques gros mots, je me suis mis à rire en le contrant.


Je rangeais ma chambre comme je pouvais. Il était bientôt minuit et tout ce que je trouvais à faire, c'était du rangement. Nous avions la maison pour nous seuls, il était censé se passer des choses plus excitantes. Il était toujours collé à son portable. Je l'avais appelé plusieurs fois, je lui avais raconté plusieurs trucs mais il ne m'écoutait pas, il se contentait de faire des bruits étranges en guise de Hm. Je me suis approché du lit en l'appelant, il m'a ignoré. J'ai appelé son prénom dix fois de suite mais aucun signe, que des Hm nuls. Je me suis affalé sur lui, en faisait bien attention de mettre tout mon poids et j'ai posé mes lèvres sur ses lèvres. J'ai rouvert les yeux, et ses yeux fixaient toujours son cellulaire. J'ai passé ma langue sur chacune de ses lèvres, bien doucement et il avait enfin posé ses mains sur mes joues pour répondre à mon putain de baiser.


 « Mais reste », « Sérieusement j'peux pas. Il est bientôt 1h », « Et alors? T'es chiant », « C'est pas grave, on se voit lundi», « Et demain ? », « Impossible, je serais pas en ville mais chez ma tante. Je passe ma journée avec ma famille ». Génial. Il est sorti de chez moi après s'être embrassé violemment  et la maison était tout à coup vide. Je me sentais seul, il me manquait déjà. Même quand il était avec moi, il me manquait. J'ai tourné dans ma chambre pendant trente minutes. Il se faisait tard, et je m'ennuyais à mourir. Je n'étais pas très fatigué, peut-être un peu mais pas beaucoup. Je pensais encore et toujours à lui, ça m'énervait. Tout d'un coup, j'ai entendu mon téléphone vibrait. J'ai reçu un appel de sa part.


-Niall?

-Ouvre

-T'es là ?

-Oui, ouvre-moi Harry

 

J'ai regardé par ma fenêtre et il était là, devant chez moi, au téléphone. Ça sentait pas bon. J'avais peur. Je suis descendu en quatrième vitesse, mon portable toujours contre mon oreille.


-Mais qu'est-ce qu'il se passe?

-Vite ouvre moi, il fait froid.

DestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant