QUAND LE GARÇON PERD LE GARÇON
Je courais. Je courais à m'en tuer les poumons. Je ne savais pas ce qui me faisait le plus mal, tout me faisait mal en même temps. Mes larmes ravageaient mon visage, je pleurais de tout mon âme, je ne savais pas quelle force me poussait à courir mais je savais que si j'arrêtais, j'allais mourir. Une voiture a freiné à quelques mètres de moi et le conducteur de celui ci a hurlé des insultes à mon égard. Il a failli me percuter, j'ai traversé la route sans regarder. Je n'ai pas répondu, je me suis juste stoppé devant la voiture, en ayant un horrible haut le cœur, pour ensuite reprendre ma course. Quand je suis arrivé chez moi, j'ai tapé de toutes mes forces dans la porte, en hurlant, en pleurant, en donnant des coups de pieds,des coups de poings jusqu'à ce que Gemma daigne enfin à ouvrir.
***
« Harry, ouvre », « Harry, s'il te plait », « Harry, tu ne vas rester enfermer dans ta chambre pour le restant de ta vie », « Harry, ça fait deux jours que tu refuses de voir quelqu'un, tu sors juste pour pisser ou boire, qu'est-ce qu'il se passe ? », « Harry je vais défoncer la porte », « Tu vas en cours demain ? Le lycée a appelé aujourd'hui », « Harry, Niall est là », « Harry ouvre putain », « Qu'est-ce que je lui dis ? », « Tu me fais chier ». Je détestais ma sœur en ce moment même. Je ne voulais voir personne, je ne voulais entendre personne, je voulais juste qu'on me laisse crever dans mon coin. Je ne savais pas pourquoi il a fallu que ça tombe sur moi, je ne savais pas pourquoi il a fallu que ça tombe sur lui, je ne savais pas pourquoi il a fallu que je tombe amoureux de lui. Je détestais le destin, je détestais la maladie, je détestais tout le monde. J'avais éteint mon portable, parce que je n'arrêtais pas de recevoir des appels et des messages de sa part et rien que de voir son prénom s'afficher me faisait encore plus chialer comme une merde.
Après trois jours d'enfermement, j'ai décidé d'aller en cours. Je ne supportais plus de rester dans ma chambre à me remettre en question et à pleurer sans cesse comme une merde finie. J'étais terrifié à l'idée de le revoir, et ce n'est qu'au petit matin du mercredi que j'ai repris contact avec le monde extérieur en regardant tous les messages qu'il m'avait envoyé. Plus c'est 68 appels en absence.
-Harry
-Harry réponds
-Harry putain c'est important
-Je vais tout t'expliquer
-Je voulais pas que tu l'apprennes comme ça
-Putain mais réponds
[***]
-Je te l'avais dit
-Harry, s'il te plaît
-Je suis désolé, parle moi
-Tu me rends fou, réponds moi
-Toi aussi tu vas m'abandonner ?
-Harry putain
-J'ai envie de te frapper
-Je suis désolé Harry réponds moi
Vaguement, c'était ce qu'il disait en plus de 70 messages. Parfois, il m'envoyait des messages blancs et parfois, des trucs plus longs. J'avais envie de pleurer, j'étais tellement faible, tout ce dont j'étais capable était de faire couler mes larmes. Il ne comprenait rien à la situation, et je me sentais tellement con d'être tombé dans le panneau. Où peut-être que c'était moi le con dans l'histoire : j'aimais peut-être la mauvaise personne. « Harry, tu vas bien mon chéri ? », « Hm », « Tu te sens mieux ? », « Hm », « Tu veux prendre un petit déjeuner ? », « Non je vais juste prendre une barre de chocolat pour la route », « Tiens ». J'étais visiblement incroyable ce matin, au sens propre du terme. J'avais de grosse cernes qui viraient au noir tellement elles étaient rouges, j'avais le visage creux et mes jambes ne me supportaient plus alors que j'ai passé les trois derniers jours dans mon lit. Quand je suis sorti, l'air frais m'a frappé au visage et ça m'a fait un bien fou. J'avais besoin de prendre de l'air frais. Je suis arrivé au lycée, et je n'ai calculé personne. J'étais ailleurs, je n'étais pas dans le même monde que les autres, j'étais juste là sans l'être réellement. La boule au ventre que j'avais depuis trois jours n'avait toujours pas disparu et prenait de plus en plus de place. J'étais apeuré, j'avais peur de le revoir, de lui refaire face. Mais en même temps, j'en mourais d'envie. Je ne savais pas où était passer le Harry qui s'en foutait de tout le monde et qui n'avait aucun sentiment amoureux, mais je le suppliais de revenir. Quand la journée de cours s'est enfin terminée, j'étais dans les couloirs en direction de la sortie quand il m'a envoyé : « Je te vois, attends moi ». Mon cœur a palpité plus vite que d'habitude, et j'ai rangé mon portable dans ma poche sans donner plus d'intérêt à ce que je venais de recevoir.. J'ai juste marché plus rapidement pour l'éviter.
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Destruction
RandomLa plus belle chose qui ne vous est jamais arrivée devient très rapidement la plus pire. #Narry