Chapitre XXI

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Le Niall du début qui était mon partenaire de chimie n'était plus le même. Il était à peine méconnaissable, son était s'était dégradé. La douleur que je ressentais dans mon cœur était tellement énorme que j'ai fini par ne plus la sentir du tout, c'était devenu une habitude.


-Tu sors pas ?

-Non désolé, je suis trop fatigué


Ça faisait bientôt cinq jours que je n'avais pas vu.


-Tu veux que je passe ?

-Non


Il y avait une règle entre nous : je ne voulais pas savoir où il en était, ni comment se passait ses rendez-vous à l'hôpital, je ne voulais rien entendre. Il allait finir par mourir bientôt de toute façon, ça ne servirait à rien de me dire où est-ce qu'il en était, ça ne ferait qu'empirer mon état. Je n'étais pas assez fort pour ça.


Il y avait ce sentiment de fin proche, encore plus proche qui planait. Mes journées se résumaient à pleurer, regarder des films pour occuper mon esprit, m'inquiéter, faire des crises d'angoisses et pleurer. J'étais pitoyable. « Harry ? Tu ne descends pas manger ? », « Je n'ai pas faim », « T'es malade ?», « Non, je vais bien », « Ok », j'entendais les pas de ma mère s'éloigner de ma chambre. Je ne voulais voir personne. J'avais tendance à mépriser tout le monde et à transformer ma tristesse en haine quand je n'allais pas bien.

**

Il est sorti de chez lui après que mon père est venu me trouver pour me demander de faire attention à son fils et de l'appeler dès que quelque chose n'allait pas. Les parents de Niall était compréhensible, je devrais songer à les remercier. Je voyais qu'il avait coiffé ses cheveux au gel sur le côté aujourd'hui. Il semblait aller bien. J'étais appuyé contre la portière côté passager, il s'approchait de moi, j'avais un sourire incroyable sur mes lèvres, il m'avait manqué comme un malade. J'ai instinctivement passé une main sur ses cheveux et il a posé ses lèvres sur les miennes. J'avais l'impression que je ne l'avais pas embrassé depuis des semaines.

*

« Je suis que t'es pas cap », « Moi je suis pas cap ? », « Tu y es incapable », j'ai regardé ma montre : minuit pile et nous étions dans un McDo. « Moi je suis incapable ? », « Regarde là, elle va te remballer direct », « Moi je suis incapable ? », j'ai haussé épaules. « Très bien », il s'est levé et s'est dirigé vers le bar. J'étais déjà explosé de rire, il se retournait de temps en temps pour m'envoyer des regards assassins. Il a commencé à parler avec elle, elle s'est mise à sourire. J'attendais patiemment qu'il revienne mais il prenait de plus en plus de temps, je n'arrivais pas à entendre ce qu'ils se disaient, la serveuse s'est mise à rire. C'est bon, reviens maintenant. Je n'arrivais pas à détacher mon regard d'eux, je ne pensais pas qu'elle aurait pu être aussi réceptive, elle était censé avoir quelqu'un. Après deux bonnes minutes, il est enfin revenu. « T'as mis du temps », « Tu m'as sous-estimé », il a repris sa glace et a continué à manger. Je n'aurais jamais dû le parier. « Qu'est-ce que vous êtes dit ? », « Rien d'important », « Je vais te frapper », il s'est mis à rire, j'ai rigolé nerveusement. Au fond de moi, ça m'énervait. « C'est toi qui a parié que je serais incapable d'avoir le numéro de la meuf », « Je rigolais », « Elle est mignonne en plus ». Il me regardait avec un grand sourire, il essayait de me rendre jaloux. « Ça marche pas », elle était réellement pas mal en plus. « Sérieusement, elle est jolie », « Je suis plus beau qu'elle ».

DestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant