Chapitre XXII

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Je ne savais pas comment j'étais censé lui dire au-revoir, pour toujours. J'ai passé la nuit entière à pleurer qu'arriver au petit matin, aucune larmes n'a pu couler tellement j'étais vide. C'était ce qu'il se passait au fond de moi : un coeur détruit qui aimait et tout autour, il y avait du vide.



Après ces messages, il m'avait appelé et je ne voulais plus paraître fort, je n'en avais pas la force. Je me suis mis à chialer au téléphone en le suppliant de rester encore quelques jours de plus. Je n'étais pas seulement faible, j'étais impuissant. J'ai foncé chez lui et tout ce que j'avais réussi à faire était de pleurer comme une merde dans ses bras.


Je suis rentré chez moi , je me suis enfermé dans ma chambre en espérant me réveiller et constater que tout ceci n'était rien d'autre qu'un putain de cauchemar, mais ça n'en était pas un. On a passé la nuit à s'envoyer des messages et à s'appeler mais au bout de 4h du matin, il avait l'affaire étant trop fatigué. Il ne sera disponible qu'à partir de 19 heures, il ne nous restait finalement pas deux jours mais qu'un seul, avec quelques heures en plus. Qu'est-ce que j'étais censé faire ? J'étais totalement impuissant. 



**



« Le lycée a appelé ce matin. Il faut que tu te justifies sur tes absences sinon ça sera considéré comme un abandon des cours, Harry », je regardais en face de moi un point bien précis. La voix de Niall résonnait dans ma tête : « Il nous arrive des choses bizarres à toi et à moi », c'était la chose qu'il m'avait dit avant que je ne l'embrasse furtivement et qu'on soit gêné jute après. Notre premier baiser.« Louis est passé pour de donner les cours »,  j'entendais vaguement la voix de ma mère me parlait. Je n'étais pas là, pas mentalement. « J'ai juste des problèmes d'anxiété et d'autres trucs, c'est rien de grave », je fixais toujours mon point en face de moi. « Harry, je te parle », je sentais les mains de Niall se plaquait contre mes joues et ses lèvres se posaient contre les miennes. « Harry, tu vas bien ? », ma vue se brouillait, le retour de mes larmes. « Harry ? », la main de ma mère s'est posé contre ma joue. « Je te détruirai », mes larmes sont descendues en silence et mon regard s'est enfin posé sur celui de ma mère. Niall me faisait indirectement souffrir. J'ai cru que personne ne pouvait me toucher intérieurement, que je n'étais pas ce genre de personnes faible mais je l'étais. J'aurais dû le croire dès le début, il me détruirait .

 Et j'ai osé prétendre être fort?



**



 « Niall arrive », son père n'était plus ce qu'il était. J'avais l'impression de voler leur enfant et c'était ce que je faisais au fond, mais après cette nuit et celle du lendemain, je ne recommencerais plus. Il devait me détester d'occuper leur fils à ce point-là.


Il est arrivé et j'ai souri. Il a refermé la porte derrière lui et s'est jeté dans mes bras pour m'embrasser. Il sentait tellement bon, mes mains tenaient son cou et nous nous sommes fait des centaines de baisers pendant quelques minutes avant de nous séparer. « T'as réussi à trouver une moto ?», il semblait émerveillé. « C'est celle de Liam », « Il a digéré le fait que toi et moi ? », « Hm », oui enfin à peu près. Je me suis installé, et il s'est mis derrière moi. Je ne pouvais pas m'arrêter de sourire. Nous avons pris une photo de nous, petit souvenir entre amoureux. Il a enroulé ses bras autour de ma taille et j'ai démarré. J'entendais sa voix à travers son casque, ça me rendait heureux. Je roulais rapidement, je savais qu'il adorait ça. L'espace de quelques secondes, j'ai pensé à m'échapper avec lui, partir loin et vivre heureux tout le reste de notre vie. C'était une option.


Niall devait surement se douter qu'on allait à la planque vu les alentours. Je me suis garé, et il faisait plutôt bon en cette moitié de juin. On est allé près du lac, et on s'est assis à l'endroit de notre premier baiser. Un silence apaisant est survenue, je regardais en face de moi et j'ai essayé de faire le vide. Il y avait une fête à l'autre bout, mais elle ne m'intéressait pas. Cela n'avait plus aucune signification pour moi. Je suis revenu à la réalité, il ne me restait plus que quelques heures avec lui. « Niall ? », « Hm ? », « Tu vas me manquer », « Toi aussi », j'avais envie de pleurer mais il en était hors de question.


Je refusais de le regarder dans ses yeux, ça allait me tuer. « Je veux dire, tu vas vraiment beaucoup me manquer », j'avais tellement mal au cœur au sens propre du terme. Le Harry de d'habitude n'aurait jamais parler de ses sentiments, jamais. Mais je n'étais pas le Harry de d'habitude. Niall avait réussi à me rendre meilleur que l'ancien Harry.


Il n'a pas répondu, et je m'étais levé parce que mes larmes avaient finalement submergés mon visage sans que je ne les contrôle ou que je n'essaie de les contrôler. Je me suis avancé vers le lac et d'un revers de la main, j'ai effacé ces larmes. Il s'est levé. Je me suis retourné, les yeux totalement rouges retenant de faire couler une seconde ma tristesse, comme je savais si bien le faire. « Tu ne comprends pas, je t'aime », il n'avait rien réussi à dire, encore.


Je me suis retrouvé comme un con à pleurer doucement devant lui, je savais que le regard que je lui portais à cet instant faisait partis des derniers, et ça me donnait envie de m'effondrer, et de me laisser mourir. Cette histoire me mettait plus bas que terre. « Je t'aime aussi Harry, tu le sais. Pleure pas, je t'en supplie », « Je veux pas que tu partes, reste, t'en va pas», je m'étais approché de lui en essayant de le supplier de rester mais c'était perdu d'avance, je me sentais ridicule. J'apercevais de petites larmes qui menaçaient de tomber dans le coin de ses yeux. J'avais réussi à doucement calmer mes pleurs. J'avais toujours paru joyeux avec lui, pour qu'il finisse bien, pour qu'il ne voit pas constamment des gens autour de lui qui pleurent, mais là, c'était beaucoup trop dur. Je n'y arrivais plus. 


« J'aimerais Harry, j'aimerais... », « Quoi ? », « Tu es devenu tellement important Harry,  j'aimerais tellement  avoir plus de temps avec toi. Tellement... ». Il l'avait dit, avec sa voix cassé, en se mordant la lèvre et en échappant quelques gouttes de ses yeux. Il me l'avait déjà dit au parc l'autre nuit mais cette fois-ci, c'était différent. L'amour ne pouvait pas arrêter la mort. Les gens avaient raison, la vie était une injustice. « Il nous est arrivés des choses bizarre à toi et à moi hein »,  il a lâché un petit rire. « Tu te rappelles quand tu m'as embrassé ici ? », j'ai hoché la tête. Il s'est dépêché de venir dans mes bras et nous avions failli tomber alors nous avons ris. Son rire m'a fait doucement rire encore plus fort. Il n'arrêtait pas de déposer furtivement des bisous sur mes lèvres.


« Tu te rappelles quand.. », un bisou. « Tu m'avais dit que tu.. », bisou. « Que tu n'aimais pas quand les gens.. », un autre bisou. « Harry? », « Hm ? », « Le jour de mon enterrement, regarde en haut, je te sourirais peut-être. Très certainement... », il m'a fait le plus grand sourire du monde, je l'ai souri à mon tour. Il a sauté et a placé ses jambes autour de ma taille et m'a donné le plus beau et long baiser de tous les temps. Cet homme était toute ma vie.


Tu vois, n'est-ce pas? Cette fin si proche qui arrive à grands pas? Tu ne vois donc pas, Harry? Ouvre les yeux, tu vas le perdre. C'est bientôt la fin.

DestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant