~ Chapitre 1 ~ Calista

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~Chapter one~

Mon corps stabilisé, mes pieds placés, mes coudes baissés, mes mains levées, ma tête protégée.

Je suis déterminée à gagner ce combat.

Quand j'ai commencé la boxe à mon arrivée en Australie, elle m'a rendu vivante, elle était mon échappatoire aussi bien le jour que la nuit.

La boxe a éveillé en moi un côté de combattante, qui m'était auparavant inconnu. Mais par-dessus tout, la boxe m'aide à me retrouver.

Chacun de nos combats improvisés avec Dryce se finit de manière désastreuse, nous ne respectons plus aucune règle quand la fatigue se joint à nous mais on se défoule le temps d'un instant en oubliant tous nos problèmes.

Toute ma rage, ma rancœur se volatilise dans ce sport. Le dernier coup porté renverse mon adversaire sur le ring.

Je le regarde allongé au sol fatigué tout comme moi par ce combat inattendu. Ma respiration est forte et irrégulière, mon cœur bat à mille à l'heure dans ma poitrine, ces battements deviennent de plus en plus douloureux.

Il est temps pour moi de déclarer forfait pour aller m'isoler.

- Sans rancune Dryce. Dis-je en sortant du ring.

Je rentre dans les vestiaires à mon plus grand soulagement vide, je jette mes gants sur l'un des bancs libres puis je fonce prendre une douche, celle-ci m'attendait à bras ouverts comme à chaque fois.

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Les rayons émis par le soleil commencent à se tarir, je marche dans ses ruelles étroites. Je me sens rapidement mal à l'aise face au milieu qui m'entoure. En habitant dans un quartier comme celui-ci je savais pertinemment à quoi m'attendre et à quoi j'allais devoir être confronté.

Mes pieds rentrent en contact avec le gravier de l'allée poussiéreuse, de nombreux véhicules sont garés devant l'entrée. Une fois à l'intérieur, j'aperçois que le hall est bondé de personnes de tout âge et tout genre. Je les contourne de manière mal propre sans répondre à leur salutation.

Mon côté solitaire et insociable refait surface en voyant toute cette foule, ce monde bien hypocrite, bien bourgeois. Tous les studios habités ici sont soit des étudiants venant de l'étranger soit des fils à papa qui ont tout sur un plateau en argent sans avoir le besoin de négocier depuis leur naissance.

Et puis il y a moi la seule et l'unique celle qui n'a pas une thune qui croule sous les dettes, orpheline bien trop tôt et qui apprend à vivre avec les moyens du bord.

Comme à ma plus grande et fidèle habitude, j'emprunte la cage d'escalier de la résidence, la sensation du béton sous mon pied est plus agréable et rassurante.

Je n'aime pas les ascenseurs.

Arrivée sur mon palier, je déverrouille ma porte. Mon studio est dans un état chaotique, des fuites d'eaux irréparables, des trous dans les murs dus à mes excès de colère, la fenêtre brisée par ses abrutis de bourges qui ont eu la bonne idée d'inviter des gamins à jouer au ballon dans la cour de derrière et pour finir le chauffage qui ne marche plus depuis quelques mois pour une raison que j'ignore.

Bref, bienvenue dans mon studio qui est bien le seul à être dans cet état.

La seule chose que l'on peut juger comme correcte chez moi c'est ma bibliothèque qui est d'une propreté et disposition implacable.

Je me jette sur mon matelas posé sur le sol déteint par l'usure. Je soupire en fixant la fissure sur mon plafond qui s'agrandit de jour en jour.

Tout en fixant la fissure d'un air pensif, une multitude de pensées néfastes me procurent une sensation de mal être qui se diffuse sous ma chair. Je cherche ma lame du regard mais ne la trouve pas, pressé je passe au plan B. Un plan qui est déjà tout tracé.

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