/Chapter eighteen/
Nous attendons dans un silence de mort depuis sa question ou plutôt son affirmation sèchement dite. Je fixe la porte de la salle dans laquelle nous allons jouer dans moins d'une petite dizaine de minutes lorsqu'un léger bruit se fait entendre à ma droite.
Mon regard se pose sur la créature qui a décidé visiblement de faire du bruit toute la soirée. Elle semble si perdue que si j'aurai eu un cœur j'aurais pu avoir un minimum de pitié pour elle.
Mais je ne ressens rien, c'est le vide complet à l'intérieur.
- Tu ne comptes pas chercher alors ? Finit-elle par dire.
- Il n'y a aucune raison de les chercher, il y a prescription. En plus, ce n'est pas comme si tu les portais dans ton cœur.
- Tu es un connard, ça reste mes parents.
- Ce n'est pas des parents, ce sont des connards qui ont joué de toi, pour eux tu n'étais qu'une erreur qu'ils devaient supporter au quotidien.
Je l'entends déglutir péniblement face à mes propos qui ne sont que la stricte vérité. Elle recule d'un pas, abasourdi par l'intensité du dédain que j'ai mis dans mes paroles.
- Wouah tu es comme ça en fait ? Je ne sais pas comment Vanessa a fait pour te supporter.
- Ne parle jamais de choses que tu ne connais pas avec moi.
- Qui es-tu Ryan ? Je crois que tu m'as menti quand j'ai signé le contrat, la petite fille que j'étais, elle devait tellement te haïr ou alors une peur incommensurable envers toi et ton âme noircie. D'ailleurs, si tu me connaissais si bien, tu connaissais forcément ma famille, vous étiez tous en contact ? Pourquoi vous n'avez rien dit ? Et pourquoi aujourd'hui comme par hasard, tu décides de te ramener et de m'utiliser pour ta mission ?
À chacune de ces questions qui pourraient être pertinentes si elle réfléchissait un peu, je m'approche lentement d'elle, je m'arrête seulement lorsque je sens son souffle chaud sur ma peau.
Notre proximité a le don de la faire frémir ce qui me fait jubiler en silence. J'attrape délicatement son menton pour que mon regard trouve enfin le sien qui m'a soigneusement évité toute la soirée. Je vois sa respiration se stopper net quand nos regards se scellent. Un mince sourire moqueur se forme sur mes lèvres.
- J'en sais bien plus que tu ne le crois mon ange. Dis-je d'une voix suave exprès pour la chambouler davantage. Et oui, pour répondre à une partie de tes questions, nos familles étaient en contact durant un certain temps.
Au moment où elle souhaite reprendre la parole, la grande porte de la salle de poker s'ouvre pour laisser place à des agents de sécurité. Plusieurs participants entrent avant que nous ne fassions de même dans le silence. Je m'installe sur un coin de la grande table avec elle à mes côtés.
La salle commence de plus en plus à se remplir dans un brouhaha. J'aperçois que la brune à mes côtés triture nerveusement ses doigts qui commencent à virer au rouge vif. Je pose ma main sur les siennes agitées.
Elle cesse instantanément tout mouvement en me regardant, un regard si puissant sans qu'elle ne le sache. Ses yeux vert émeraude ensorcellent plus d'une personne.
Elle me sort de ma rêvasserie lorsqu'elle reprend la parole.
- Dis, tu sais jouer au poker au moins ?
- Évidemment.
- Je t'écoute alors.
- Pour commencer, il y a un donneur qui est désigné, on le distingue de tous les joueurs. Un bouton est placé sur la table à côté de ce joueur. Le donneur est en charge de distribuer les cartes. À chaque tour, le donneur change dans le sens des aiguilles d'une montre. Les deux joueurs situés à la gauche du donneur sont appelés petite blinde et grosse blinde. Ces deux joueurs sont obligés de miser une somme définie au départ par l'ensemble des joueurs, cela avant même de distribuer les cartes. Les joueurs qui sont la petite blinde et la grosse blinde changent en même temps que le donneur, c'est-à-dire à chaque manche. Les sommes misées pour la petite blinde et la grosse blinde augmentent au cours du jeu. Par exemple, les joueurs peuvent se mettre d'accord pour augmenter les mises toutes les demi-heures. Le donneur distribue à chaque joueur deux cartes, une par une. Le premier tour de mise démarre par le joueur immédiatement à la gauche de la grosse blinde. Ce joueur, en fonction des cartes qu'il a en main, il peut soit se coucher, suivre la grosse blinde, relancer ou encore flop ça dépend.
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Antidote
Action~ 𝔇𝔞𝔯𝔨 ℜ𝔬𝔪𝔞𝔫𝔠𝔢 ~ J'aime la pluie J'aime le bruit qu'elle fait en s'écrasant sur le béton mouillé, Mais ce que j'aime le plus c'est pouvoir me libérer, enfin, Je peux pleurer car les gouttelettes d'eaux seront toujours là pour cacher mes ém...