~ Chapitre 6 ~ Calista

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/Chapter six/

Australie : Melbourne

Le moteur de sa bécane se coupe devant un petit hôtel chic situé sur la côte ouest. L'endroit est parfait pour s'éloigner de toute cette toxicité qui finira par nous monter à la tête un jour ou l'autre.

L'hôtel dans lequel nous entrons est complètement vide. Seuls les lustres lumineux suspendus au plafond nous indiquent qu'il est encore actif. La vie dans cet hôtel est à l'arrêt la nuit.

En longeant le couloir principal, j'attrape un badge rangé sur un des chariots appartenant au personnel d'entretien. Pour une seule nuit, une chambre fera l'affaire pour nous deux. 

Nous empruntons comme à chaque fois la cage d'escalier présente pour atteindre le dernier étage. La chambre est plutôt petite et peu meublée mais très propre. Sans attendre je me jette sur le lit qui m'attendait. Les draps maintenant froissés sont si doux et chauds, on pourrait y rester des heures tant ils sont agréablement confortables.

Une baie vitrée me permet de voir et d'entendre la mer agitée dehors. Celle-ci est éclairée par la lune et ses milliers d'étoiles qui l'entourent.

Toutes mortes,
Sans Vie...
Sans Âme...
Sans Lendemain...

- Elles sont toutes comme moi. Murmurais-je en les fixant.

Je m'installe au centre du lit, enfouie ma tête dans les draps pour laisser la fatigue accumulée d'aujourd'hui me faire sombrer dans un sommeil profond. C'est bien le seul moment où je suis en paix et où j'oublie tous mes problèmes.

Toutes les belles choses sont éphémères.

Demain je vivrai encore,

Et comme chaque matin tout remontera à la surface et je devrai les éviter pour ne pas me sombrer.

Et ceux définitivement.

Les faibles rayons émis par le soleil mélangés la voix grave et forte de Dryce en pleine dispute téléphonique depuis le balcon me réveille précocement. Énervé de bon matin, la journée risque d'être plus prometteuse qu'elle ne le devrait. Je reste enroulée dans les draps pour n'éveiller aucun soupçon. Je me concentre sur leur conversation mouvementée. 

- Ryan écoute moi, car je ne vais plus me répéter, tu ne l'approches pas, tu dégages retourne aux States, c'est mieux comme ça. On n'a plus 15 ans, passe l'éponge elle n'est pas eux et tu le sais !

-...

- Cette époque est révolue, putain.

-...

- Ouais ok où ?

- ...

- Ouais, ouais c'est bon, j'arrive.

-...

Une fois leur conversation terminée, je referme les yeux et ralentis ma respiration l'air de rien quand il va pour rentrer dans la pièce commune. Il quitte très peu de temps après les lieux avec quelque chose en sa possession qui m'est inconnu. Dès qu'il s'éclipse pour rejoindre son interlocuteur, je fouille dans le peu d'affaires que nous avions de la veille mais rien qui puisse m'éclairer.

Bien trop curieuse et déterminée à avoir ma réponse j'entreprends de le suivre discrètement jusqu'au lieu de rendez-vous.

Ma curiosité me tuera un jour ou l'autre.

Le pire c'est que j'en ai pleinement conscience.

A mon tour, je sors de l'hôtel en gardant une bonne distance entre nous pour ne pas me faire repérer dès le début. Je l'aperçois s'engager dans une voie piétonne. Je décide de presser le pas pour ne pas le perdre dans toute cette foule qui pourrait me ralentir. Comparé à la veille toute la ville est animée, bruyante et bien trop touristique à mon goût.

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