Antidote

~ Chapitre 19 ~ Calista

/Chapter nineteen/

A l'instant même où j'ai quitté cette salle de poker, la culpabilité et la peur m'ont rongé l'estomac comme jamais. J'ai la sensation d'avoir commis irrattrapable, plus je m'éloigne de cette salle, plus mon cœur se serre de regrets.

Le bruit d'une alarme stridente résonne dans tout le casino, le bruit de celle-ci se mélange avec ceux des premiers coups de feu d'avertissement qui retentissement derrière moi, des cris de surprise et de frayeur font échos dans ce couloir. Mes pas me mènent vers l'inconnu, vers la survie qui je l'espère se trouver au bout de ce corridor.

Une certaine chaleur irradie tout mon corps. Je sens ma chair brûler à petit feu. L'adrénaline monte d'un cran face à l'ampleur de la situation.

Cette adrénaline malsaine que je ressens au plus profond de mon âme me donne la force de m'échapper et d'agir sans réfléchir aux autres.

Si je veux sortir indemne de ce chaos, il faut tuer sans penser aux remords qui me submergeront plus tard.

Tuer ou être tuer.

Cette fois je choisis la première option.

Plus je m'engouffre dans ce corridor plus je sens la présence d'une personne qui est à mes trousses à en croire la rapidité à laquelle il se déplace. Je sais que ce n'est pas Ryan, celui-ci doit être déjà mort à l'heure qu'il est.

C'est impossible de s'en sortir vivant avec autant de balles dans l'abdomen. Je l'ai laissée telle une lâche. Encore une fois : tuer ou être tuer.

Mon esprit est totalement embrouillé alors je n'ai plus qu'une chose à faire, suivre mon intuition. Au bout de ce long couloir interminable un escalier est présent. Sans attendre, je descends en trombe les marches faisant un bruit monstrueux à cause de mes talons, ma respiration se fait lourde et courte.

Lorsque j'arrive en bas je tombe sur une porte de secours, je la pousse violemment sans hésiter et sans penser à ce qui pourrait être derrière. Lorsque mon pied se pose sur le béton je comprends que cette porte mène vers l'extérieur.

Lorsque je relève les yeux je suis aussitôt ébloui par les phares d'une dizaine de berlines. Mes yeux me brûlent, je mets un petit temps avant de pouvoir retrouver une vue à peu près nette. Je remarque que des berlines toutes identiques sont stationnées juste devant cette porte, plusieurs hommes qui me semblent inconnus braquent leur arme sur moi.

Je déglutis en faisant un pas en arrière. Je comprends que tout était prémédité, je serai vraiment tombée dans le piège jusqu'au bout.

L'homme qui était à mes trousses sort très peu de temps après moi, son irruption ne passe pas inaperçue. A la seconde où il est dans notre champ de vision, il reçoit une balle qui se loge instantanément dans sa tête.

Je le regarde s'écrouler sur le sol humide, ses yeux perdent toute once de vie, sa chair semble pâlir légèrement, son âme quitte peu à peu son corps désormais inerte. Du sang s'écoule rapidement de sa plaie, il finit sa course en une petite flaque sombre sur le sol.

Je me retourne de nouveau vers les responsables qui n'ont pas bougé d'un centimètre. Mon regard se pose subitement sur une des portières de la berline qui vient de s'ouvrir. Il s'agit d'un homme, sans attendre il s'avance jusqu'à moi, rester immobile depuis tout ce temps.

- Ravi d'enfin te voir en vrai ma chère Calista Brown.

- Vous êtes ?

- Rick, le père de Ryan. Je suis venue finir la mission qu'il n'a jamais eu le cran de finir. Dit-il en posant son arme sur ma tempe.