~ Chapitre 3 ~ Calista

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/Chapter three/


18H01.

Je suis là devant la porte, appréhendant comme une enfant qui a fait une bêtise.

Une fois son approbation prononcée j'ouvre la porte sans attendre. Prête à affronter la tempête qui va s'abattre sur moi dans un instant.


Le changement d'ambiance si soudain me remémore une ancienne sensation, que j'aurais préféré oublier, elle est oppressante, terriblement oppressante...


L'atmosphère dans ce bureau est impossible à décrire en un seul mot tant elle est drôlement dangereuse.

Deux salles deux ambiances.

Du blanc au noir. De la sécurité au danger. De l'aisance à l'inconfort. De la détente à l'angoisse. Du neutre au douloureux. Du réel à l'irréel.

Cet irréel...


Plus mon regard navigue dans cette pièce, plus mon corps se crispe tel un automatisme. J'enfonce mes ongles dans ma peau douloureusement pour tenter de me calmer.

Cette pièce est entièrement recouverte de noire. Que ça soit le sol, la décoration ou l'immobilier, tout est sombre. Une porte située au fond attire mon attention un petit moment.

Le bruit de fin d'une machine à café me reconnecte. J'avance silencieusement vers la chaise qui trône devant son bureau. Je m'assois maladroitement, je bouge frénétiquement mes jambes l'une contre l'autre, un tic pour essayer de me calmer.

Il s'installe lentement tout en me fixant étrangement comme s'il cherchait quelque chose, sans doute des réponses à ses questions. Personne ne peut lire en moi alors ses questions resteront sans réponses pour très très long moment.

Moins il en saura sur moi, mieux il se portera.

Il retrousse les manches de sa chemise, de nombreux tatouages sont encrés sur sa peau mate. Seul un tatouage attire mon attention, lui n'est pas aussi terrifiant et glauque, il est très petit et discret. Il est même écarté des autres comme pour...

Le protéger des autres...

Je n'ai pas le temps de regarder qu'il pose son bras sur son bureau me cachant la vue sur celui-ci. Il est si différent des autres.

C'est comme s'il y avait quelque chose en lui, une histoire, un souvenir, un passé.

Une vie.

Il attrape un de ses dossiers classés, je me redresse vivement voyant mon nom affiché sur la première étiquette.

Il s'arrête sur une facture, je reconnais le logo en haut de la feuille, il me tend la fiche récapitulative des impayés.

- Tellement vous aviez endetté l'ancien proprio à décidé de faire un dossier complet sur vous. C'est remarquable. Vous commencez fort, même pas un an vous arrivez à être endetté de 5000€ félicitations.

- Ce n'est pas votre problème à ce que je sache.

- Avant non, maintenant si. Je ne suis pas quelqu'un de compréhensif et flexible, de plus votre petite attitude hautaine m'agace fortement. Alors si vous voulez faire l'adulte avec moi prenez vos responsabilités parce que jusqu'à preuve du contraire ce n'est pas fameux surtout à votre âge il serait peut être temps. Vous avez 72 heures pour avoir mes 5000 euros pas un jour de plus. De plus ce n'est pas comme si vous n'aviez pas l'argent, si vous voyez ce que je veux dire.

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