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Lundi, 29 Décembre.

PDV ÉNORA

     Je me réveille en sentant quelqu'un essayer d'entrer en contact avec moi. J'ouvre péniblement les yeux, et vois flou au début. Je remarque que je ne suis pas dans notre chambre, avant de me souvenir de la soirée d'hier.

"Énora?"

     "Bonjour, qu'est-ce qu'il y a?"

"Toi, tu veux encore dormir."

     "Je suis fatiguée, c'est normal, non?"

"Qu'as-tu fait hier pour être aussi fatiguée?"

     "Je sais pas. Mais sinon, vous savez où je suis?"

"Bien évidemment."

     "On peut parler plus tard? Wilson arrive."

"D'accord. Sois prudente surtout, et ne fais rien de stupide."

     "Dis que tu ne me fais pas confiance. Allez ciao, je t'aime... Gros lard."

"Moi aussi, je t'aime. Ma petite oursonne."

     Je me lève, et vais à la salle de bains. Il y a tout le nécessaire, donc pas besoin de me tracasser. Je me brosse les dents, alors que je l'entends entrer dans la cabine, puis sors de la salle de bains.

Moi : je peux avoir des vêtements propres, s'il te plaît?

Wilson : je t'en apportais, justement. Tiens.

     Je les prends, et il me rassure :

Wilson : ce sont des femmes qui les ont choisis, ainsi que le reste. Donc pas besoin de t'inquiéter. Et au fait, nous sommes arrivés.

     Je sais ce qu'il veut dire par "le reste". C'est étonnant qu'il n'ait plus ses grands airs charmeurs. Peut-être qu'il a compris que je ne suis pas aussi facile qu'il le pensait.

     Je retourne dans la salle de bains, et prends une douche chaude avant de m'habiller de la robe rose pâle, de la veste en jean et des bottines à talon noires qu'on m'a donné.

     Je sors de la salle de bains, puis de la cabine, et regarde Wilson qui m'attendait juste à côté.

Moi : oh. C'est gentil de m'avoir attendue.

     J'ai déjà envie de partir et de sentir Lorenzo près de moi. Je n'aime pas être séparée de lui. Un vide commence même déjà à se faire sentir.

     Nous descendons du bateau, et nous dirigeons vers une voiture noire. Sûrement celle qui nous conduira chez mon oncle.

     Je me demande bien où Michelle ou quelqu'un d'autre a pu mettre la balise. Et dire que je ne suis même pas au courant.

     Après plusieurs minutes de trajet, nous entrons dans une forêt, sûrement en direction de la propriété privée de mon oncle.

     Nous arrivons enfin, et sortons. Je dois avouer que c'est vraiment magnifique, même s'il n'y a pas de couleur vive... Et qu'une maison. Une maison vraiment très grande.

     J'espère vraiment ne pas durer ici. Je récupère le livre, préviens Lorenzo, et on verra plus tard.

     Ça va être difficile.

     Je suis Wilson en silence, et lorsque nous traversons le seuil de la porte pour entrer à l'intérieur, je me sens tout d'un coup un peu vide.

Wilson : j'ai lancé un sort à cette demeure. Rien ne rentre sans ma permission, rien ne sort. Et les communications sont impossibles ici. Surtout par télépathie. Maintenant, que je te montre ta chambre.

     Oh merde...

     Je ne montre pas mon choc, pour qu'il ne connaisse pas mon secret, et le suis calmement. Nous arrivons en face d'une des nombreuses portes qu'il ouvre, et me laisse entrer. Je suis bien obligée d'avouer que celui qui a fait cette décoration devait être un génie en la matière. La chambre est juste magnifique.

Wilson : je te laisse. Tu as tout le nécessaire, ici. Une servante t'apportera à manger trois fois par jour.

Moi : parce que vous comptez me laisser enfermée?

Wilson : exactement.

Moi : vous n'en avez pas le...

Wilson : oh que si, chérie.

     Se disant, il ferme la porte et la verrouille.

     Déesse Luna! Le plan de Lorenzo va tomber à l'eau!

     Je m'assois sur le lit, une mine inquiète sur le visage.

     Je dois absolument trouver un moyen de sortir de cette maison, ne serait-ce que pour un petit moment, le temps que je récapitule tout à Lorenzo.

     Je me prends la tête entre les mains, alors que mon ouïe détecte un son. Mais il s'arrête après deux secondes.

     On aurait dit des... Battements de cœur.

     Mon ventre me sort de mes pensées, me faisant savoir que je n'ai rien avaler depuis ce matin.

Moi : comment ai-je pu oublier de prendre un petit déjeuner?

     Au même moment, la porte s'ouvre sur une femme à la chevelure gris souris et aux yeux bleus. Elle n'est pas très vieille, dans la quarantaine en tout cas. Elle tient un plateau bien garni dans ses mains, et se dirige vers la table près de la baie après m'avoir poliment saluée.

     Je pourrais profiter du fait que la porte soit ouverte pour sortir.

??? : n'y pensez pas, mademoiselle Énora. Un sort a été jeté sur cette porte par monsieur Wilson pour vous empêcher de vous échapper.

     Comment...?

     Je fronce les sourcils, alors qu'elle pose le plateau sur la table, et se place juste à côté.

??? : c'est également lui qui m'a demandé de vous apporter le petit déjeuner.

Moi : oh... Euh... Merci.

     Je me lève du lit, et vais m'asseoir sur la chaise en face de la table. Je commence donc à manger tranquillement.

Moi : quel est votre nom, madame?

??? : Lana Jones.

     Je me contente juste de hocher la tête, et termine rapidement de manger. Mais bizarrement...

Moi : je pourrais avoir un autre plateau, s'il vous plaît?

     Elle me regarde, d'abord choquée, avant de répondre :

Lana : o-oui mademoiselle.

     Elle prend le plateau pour plus tard sortir de la pièce. Quelques minutes plus tard, elle revient avec un autre plateau, plus garni que le dernier, et le pose devant moi.

Moi : merci!

     Je termine en deux minutes, sous les yeux ébahis de Lana.

Moi : c'était un régal! C'est toi qui as cuisiné tout ça?

Lana : oui mademoiselle. Si je peux me le permettre, et si ce n'est pas indiscret de ma part, êtes-vous enceinte?

     Je pose une main sur mon ventre, et le même son me parvient pour quelques secondes.

     Franchement, je doute de quelque chose.

Moi : j'aurais bien aimé, mais non.

Lana : vous avez l'air déçu. Vous êtes encore jeune pourtant. Vous pourriez prendre votre temps.

Moi : je sais. Mais nous voulons tellement fonder une famille...

     Je ferme les yeux, et soupire.

     Que la Déesse Luna nous accorde sa bénédiction. Peut-être pas maintenant, puisque ce n'est vraiment pas le moment, mais un jour.

Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant