Jeudi, 8 Janvier.
PDV ÉNORA
Je suis dans ma chambre, avec mon chiot dans les bras. Il jappe joyeusement, avant de sauter sur le lit, descendre de ce dernier et courir vers la porte.
Moi : Carène, qu'est-ce qu'il y a?
Un coup à la porte me fait lever le regard. Qui peut bien venir me voir à cette heure-ci? Il n'est que 5h55.
Moi : c'est ouvert.
La porte s'ouvre sur Sylvie qui tient un plateau repas en main.
Sylvie : bonjour ma belle.
Moi : bonjour Sylvie. Pourquoi m'apporter le petit déjeuner à une heure pareille?
Sylvie : c'est pour tes médicaments. Hanna a bien précisé que tu devrais prendre celui liquide à 6h et 14h, sans oublier que le nombre de gouttes à mettre est de quatre puisque tu peux les mélanger à ta nourriture et à ta boisson. J'ai déjà mis les quatre gouttes dans ton jus de fruit.
Moi : d'accord, merci.
Elle pose le plateau devant moi, et s'assoit sur le lit. Elle prend son portable et regarde l'heure.
Moi : qu'est-ce que tu fais?
Sylvie : rien, je vérifie juste l'heure. Dans trois minutes, tu devras boire ton jus. Alors, commence par avaler quelque chose.
Je m'exécute, et prends une bouchée d'œufs au plat et de bacon. Je finis mon plat lorsqu'elle dit :
Sylvie : bois.
Je prends mon verre et le termine rapidement.
Elle est à point sur la prise de mes médicaments.
Son téléphone sonne à la seconde, et elle décroche. Grâce à mon ouïe, j'arrive à entendre la voix de Lorenzo qui lui demande si j'ai pris mon premier médicament.
Il est vraiment attentionné de vérifier cela.
Je me retrouve à sourire malgré moi. Ce que j'aimerais, là, maintenant, c'est d'être dans ses bras. Mais une partie de moi ne veut même pas le voir.
Quelques minutes plus tard, Sylvie raccroche et récupère le plateau.
Sylvie : je t'emprunte Carène pour un moment. Elle doit avoir faim après t'avoir vue manger.
Moi : d'accord. Moi, je crois que... Je vais... Me rendormir.
C'est fou, on dirait qu'il y a des somnifère dans le produit. Ou alors, il est juste en train de faire effet. Heureusement. Je me couche à nouveau, et me rendors comme un bébé.
Quelques heures plus tard, je me réveille. Il est 9h37. Je me lève, et vais dans la salle de bains pour me préparer. Je me brosse les dents et prends un bain chaud. Puis, je vais dans le dressing m'habiller.
Je sors ensuite de ma chambre, et vais dans le salon. Mais je crois que je n'aurai pas dû. J'avais tellement faim que je n'ai pas pensé à humer l'air pour savoir si mon âme sœur était là ou non. Et malheureusement pour moi, il est là. Lorsque nos regards se croisent, mon cœur loupe un battement. Je détourne les yeux et l'ignore en me dirigeant vers la cuisine et en saluant uniquement Harris.
Mais bon sang, il fait quoi ici?
Une fois arrivée, je m'apprête à prendre des fruits quand Sylvie m'arrête.
Sylvie : Énora.
Moi : oui? Je veux juste me faire une salade de fruits, pas...
Sylvie : assieds toi, je vais la faire pour toi.
Moi : je peux...
Sylvie : allez allez.
Je soupire, vaincue, et m'assois sur un tabouret haut en face de l'îlot. Je la regarde faire, perdue dans mes pensées avec le cœur battant rapidement en pensant au fait que Lorenzo se trouve juste dans le salon, quand Sylvie me dit :
Sylvie : tu n'as pas essayé de lui parler de l'autre jour?
Moi : non, je veux pas lui parler. Ni le voir, je l'ai déjà dit.
Sylvie : ça te fait de plus en plus mal, hein? Ça fait plus d'une semaine que tu l'évites.
Exactement.
Ce n'est pas comme la dernière fois puisque maintenant, je suis une louve, mais ça ne veut pas dire que mon cœur et mon âme ne souffrent pas. Il me manque terriblement. Et j'ai l'impression que c'est dix fois pire. Franchement, c'était mieux quand je n'étais pas encore transformée, au final.
Sylvie : tu devrais essayer de le laisser s'expliquer. Parlez-vous, au moins.
Elle pose le bol de fruit devant moi.
Moi : merci Sylvie, et non merci.
Elle soupire à son tour, désespérée de mon obstination.
Sylvie : vous vous réconcilierez bien un jour. Avant un mois si possible, pour que le lien ne subisse pas d'énormes dégâts.
Moi : comment ça?
Sylvie : disons que, si ça continue comme ça, vous perdrez certaines de vos facultés et cela pourrait affecter le fœtus. Et si votre lien se fortifie juste comme la dernière fois, vous souffrirez encore plus, et le chagrin ainsi que ce qui suivra affectera le bébé.
Oh non! Pas encore une nouvelle pareille.
Moi : pourquoi ça ne doit arriver qu'à moi?
Sylvie : va savoir. Mais c'est aussi à cause de ton obstination à ne pas vouloir lui adresser la parole.
Je finis rapidement mon bol de fruits, et souffle pour la énième fois en cinq minutes.
Je devrai peut-être lui laisser une chance de s'expliquer. Peut-être...
Quelques minutes plus tard, je sens que son odeur a diminué, signe qu'il est déjà parti. Il est abattu chaque jour depuis notre dispute. Maintenant, je me retrouve à avoir peur qu'il ne lui arrive quelque chose. Je veux dire... Est-ce qu'il se nourrit bien même dans cet état? Est-ce qu'il dort suffisamment ou est-ce qu'il dort tout simplement? Est-ce qu'il se noie dans le travail? Est-ce qu'il prend soin de lui-même? Toutes ces questions sans réponses... C'est frustrant.
Je me lève, et nous sortons de la cuisine. Je vois un ordinateur posé sur la table du salon, et le reconnaît immédiatement.
Moi : qu'est-ce qu'il fait ici?
Harris : Lorenzo te l'a apporté pour tes révisions. Dans trois jours, tu passes ton examen.
Je me sens tout de suite mal en pensant à son geste. Malgré mon ignorance à son égard, il se soucie tout de même de moi. L'apport de l'ordinateur, les médicaments, après ça sera quoi? Des chocolats? Car, il faut l'avouer, j'en ai envie depuis hier.
Harris : oh et il t'a laissé une boîte de chocolat. Il sait que tu en raffoles.
Ok, c'est clair. Je culpabilise de lui avoir fait ça.
Et je crois que mes beaux-parents l'ont remarqué.
Sylvie : tu sais ce qu'il te reste à faire, n'est-ce pas?
Moi : o-oui...
Je soupire, mon cœur se serrant dans ma poitrine. Il faut vraiment que je le vois la prochaine fois qu'il viendra. Enfin, je ne lui parlerai pas, je lui laisserai juste le droit de pouvoir me toucher, c'est tout. Au moins pour le bébé.
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Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende.
ParanormalQuand on a des parents qui nous traitent comme des moins que rien, on peut facilement dire qu'on n'a pas la vie rose et on a tendance à vouloir se donner la mort, ou s'échapper, quitte à vivre dans la rue, avec ces dangers à l'extérieur. Et pourtant...