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PDV ÉNORA

     Alors que je suis dans ma chambre, un livre passionnant en main, je sens l'odeur de mon âme sœur se rapprocher. Plus tard, il toque à la porte, et je ne réponds pas. À lui de voir s'il doit entrer ou pas. Dans tous les cas, ma porte est ouverte. Il baisse la poignet, et entre.

Lorenzo : princesse, on peut parler, s'il te plaît?

     Je ne lui réponds pas, l'ignorant et continuant la lecture de mon livre.

     Il s'assoit sur le lit, et s'invite carrément à poser sa tête sur mon ventre. D'abord surprise, et un peu en colère, l'envie de le frapper avec mon livre me traverse l'esprit. Mais je me calme en voyant l'air paisible et à la fois triste qu'il a au visage. Alors, je le laisse faire.

Lorenzo : je suis désolée, ma chérie. Je t'ai donné l'impression de ne pas te faire confiance alors que c'est faux. Pour être franc, je ne sais pas comment te le prouver. Tu connais déjà tout de moi. Mon passé, mes antécédents familiaux, absolument tout. Et honnêtement, je ne sais pas quoi faire.

     Oui, c'est vrai. Ça a dû être compliqué pour lui de me parler de son passé. Mais ce n'est pas une preuve suffisante qu'il me fait confiance.

Moi : ce n'est pas pareil. On dit qu'en amour, la confiance est primordial. Mais toi...

Lorenzo : je t'aime sincèrement, Énora.

Moi : je n'en ai jamais douté.

Lorenzo : et je te fais confiance. J'étais juste trop en colère pour te répondre sur le moment.

     Si tu le dis...

Lorenzo : je suis désolé de t'avoir donné l'impression de ne pas te faire confiance.

Moi : hmm...

Lorenzo : j'espère juste que tu t'occupes bien de celui qui grandit là, à l'intérieur de toi.

Moi : bien évidemment, que je m'en occupe bien, espèce d'idiot.

     Il relève son regard bleu tacheté de doré vers moi, alors que je détourne le mien en rougissant.

Moi : je te déteste.

Lorenzo : parce que tu m'aimes?

     Je reporte mon regard vers lui, admirant ce sourire éblouissant qui m'avait tant manqué.

Moi : exactement.

     Il m'embrasse le ventre, et se relève pour en faire de même avec mes lèvres mais je détourne la tête.

Moi : je ne t'ai jamais permis de m'embrasser.

Lorenzo : je croyais que tu ne m'en voulais plus autant. Alors, je me suis permis d'espérer pouvoir t'embrasser. Ça fait trop longtemps. Reviens à la maison, s'il te plaît. Tes petits plats et tes petites attentions me manquent.

     Il me caresse le ventre en disant cela, et je ne peux m'empêcher de fondre en le regardant. Il est si mignon, comme ça.

Lorenzo : et toi aussi. J'aimerais bien vous avoir tous les deux à la maison. Vous sentir à mes côtés...

     Devrai-je accepter? Il est tellement sincère, ça me ferait mal de refuser.

Moi : d'accord. Je reviendrai, mais demain. Pas aujourd'hui.

     Il est tellement heureux d'entendre cela qu'il me saute carrément dessus, m'embrassant à pleine bouche et en nous faisant basculer sur le lit.

Moi : mmmmh!

     J'ai l'impression de retrouver un peu la santé, depuis un moment. Peut-être qu'une partie de mon mal était due à son absence.

     La porte s'ouvre sur Sylvie, qui s'excuse maladroitement en nous voyant dans cette position. Ce n'est qu'à ce moment que Lorenzo décide enfin de me libérer.

Moi : idiot.

     Je le repousse et me lève.

Moi : c'est pas la peine de t'excuser, tu sais. C'est pour le médicament?

Sylvie : ou-oui oui.

     Elle me passe le plateau, et je mange le contenu. Lorsqu'elle me dit de boire mon jus d'orange, je le fais.

Lorenzo : tu es à cheval sur les horaire, maman. Merci d'autant veiller sur elle.

Sylvie : c'est normal, c'est ma belle-fille.

     Nous sortons tous de la chambre, et allons dans le salon.

Sylvie : vous avez fixé la date du mariage?

     Nous nous regardons, Lorenzo et moi, avant de répondre un non simultané.

Moi : on y réfléchira, plus tard. Mais que ce soit clair, soit ça sera dans deux mois, car je n'ai pas envie que la robe ne me suffise pas, soit ça sera après l'accouchement.

Lorenzo : bon, très bien. Après l'accouchement, c'est mieux. On commencera les préparatifs quatre mois avant la date prévue.

     J'acquiesce silencieusement.

     C'est fou la vitesse à laquelle on a oublié notre ancien conflit pour parler du mariage.

     Je les laisse discuter, mes pensées étant à nouveau focalisées sur une chose puisque je n'ai plus de problèmes personnels à régler.

     Où est passé le corps du frère de Lorenzo?

     Voyant mon trouble, Lorenzo me demande discrètement ce qui ne va pas. Je me contente de secouer la tête pour lui faire comprendre qu'il n'y a rien de grave. Mon père se lève soudainement, suivi de Harris et de Sylvie, puis de nous.

Moi : tu rentres déjà?

Papa : oui, désolée ma chérie.

Moi : pas grave. Laisse moi te raccompagner.

Sylvie : si tu veux sortir, n'oublie pas de prendre un plaid.

Moi : d'accord.

     Je prends celui qui était juste sur le canapé, et raccompagne mon père à l'extérieur.

Moi : s'il te plaît papa, j'aurais une faveur à te demander.

Papa : laquelle?

Moi : est-ce que tu pourrais, si possible, envoyer certains de tes loups pour rechercher le corps du frère de Lorenzo?

Papa : c'est vrai qu'il a subitement disparu. Je le ferai, ne t'inquiète pas.

Moi : oh et, aussi, à présent, tu peux organiser ta conférence de presse pour annoncer que je suis ta fille. Et aussi que je suis l'âme sœur de Lorenzo, que j'attends un enfant de lui, et que nous allons nous marier. Je veux éviter un maximum de voir des louves en chaleur lui courir après.

Papa : tu es très possessive et jalouse à ce que je vois.

Moi : non, je ne suis ni possessive, ni jalouse. Enfin, juste un peu, alors.

Papa : je te comprends, ne t'en fais pas.

Moi : elle aura lieu quand alors?

Papa : dans deux jours, si ça ne te dérange pas.

Moi : aucun problème.

     Il monte dans son véhicule, après que je lui ai embrassé la joue, et s'en va. Lorsqu'il est déjà loin, je me retourne, et lâche un cri en voyant... Hamon. Je ferme les yeux, et lorsque j'entends les voix inquiètes de Lorenzo et de ses parents, je les réouvre.

     Plus rien.

     Il n'y a plus rien. Comme s'il n'avait jamais exister. Pourtant, le cœur dans ma poitrine bat tellement fort. Son cou... Son cou était... Il était intact. Comme si on ne l'avait jamais brisé.

Lorenzo : qu'est-ce qu'il y a?

Moi : je... C'est... Enfin...

     Ma vue se brouille, et je perds soudainement connaissance, alarmant mon âme sœur et ses parents.

Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant