Plus Jamais Sans Toi

Chapitre 8

PDV Alec

Il est 22h, je suis allongé sur le dos, sur mon lit, en pyjama, c'est-à-dire juste un caleçon... Bah oui j'ai beaucoup trop chaud ! J'aime pas les gros pyjamas, j'aime bien être à l'aise !
Je me sens comment dire... Perturbé ? Mais je ressens aussi quelque chose de nouveau, commençant à naître au fond de moi. C'est Even qui me procure toutes ces choses ! Quand je suis avec lui, j'ai envie de devenir meilleur, j'ai envie de devenir plus fort, plus sûr de moi. Even me donne du courage, oui c'est exactement ça : du courage. Il est si gentil, si doux avec moi, comme personne ne l'a été de cette manière auparavant. Notre moment passé tous les deux aux écuries en cette fin d'après-midi était totalement naturel. Je pensais être tétanisé mais sa présence à elle-seule m'a ôté tout poids, il m'apaise. Avec lui, je suis un autre Alec, j'ai l'impression d'être enfin le vrai moi. Bon, il me reste encore une part de timidité et de manque d'assurance, je ne pourrai pas tout surpasser en si peu de temps. Mais avec lui, ces faiblesses s'effacent peu à peu, comme si il pouvait me guérir de tous mes maux.

Je jette un oeil à mon réveil : 23h. Ça fait maintenant une heure que je rêvasse en fixant le plafond, toujours dans la même position sur mon lit. Il faudrait que je bosse un peu quand même sinon je risque de me faire pourrir demain ! Je vais tout faire sauf le texte de Wyatt, j'irai au talent comme d'habitude !
Il est presque 2h du matin quand je ferme mon sac avec toutes les affaires nécessaires pour les cours du lendemain. Enfin du jour-même vu l'heure qu'il est...

La cloche sonne, les cours de la matinée sont enfin terminés. On se dirige avec le groupe au réfectoire et je subis ma vie !

- J'en peux plus ! Je veux dooooormiiiiiir ! Me lamentai-je en m'écroulant comme un veau sur ma chaise après avoir posé mon plateau sur la table.

- Bah t'as fait quoi hier soir pour être si crevé ? Me demanda Max.

- J'ai bossé les cours c'est tout... Lui répondis-je en me triturant les doigts, les yeux dirigés vers mon repas du midi.

- Oh toi, je te connais par coeur ! Intervint Vic en me tapant gentiment du poing sur mon épaule. T'es pas du genre à bosser comme un acharné jusqu'à pas d'heure !

- Je me suis quand même couché à 2h du matin !

- Il n'y a pas que ça avoue... Reprit Vic de manière plus mielleuse. Tu sais bien que tu peux tout nous dire ! Depuis le temps qu'on se connaît et qu'on partage tout...

- C'est un peu gênant en fait...

Max me regarda et hocha la tête en m'incitant du regard, montrant que je pouvais continuer sans soucis.

- J'étais allongé sur mon lit, dans mes pensées...

- Eeeeet ? M'invita à poursuivre Max.

- Je pensais à Evenn... Avouais-je sentant le rouge me monter aux joues.

- Frangin, tu penses TOUT le temps à lui, c'est pas un scoop ça !

- Oui mais là c'était différent ! On a passé un super moment à discuter aux écuries, c'était vraiment génial ! Et à la fin, il m'a... embrassé !

Alicia, qu'on entendait pas depuis le début du repas, se figea d'un coup, les yeux écarquillés avec un morceau de frite qui pendait au coin de sa bouche. Elle avala d'un seul coup la quantité astronomique de nourriture qu'elle avait en bouche, prit une gorgée d'eau et s'exclama :

- Mais c'est géniaaaaaal !!!

Ne voyant aucune réaction de ma part, les trois me fixèrent :

- Sur... Sur la joue... Finis-je par dire dans un murmure, les yeux baissés.

Vous voyez les scènes, dans les mangas, où les personnages tombent de leur chaise en étant à moitié désarticulés ? Il aurait pu se passer la même chose à cet instant avec un mignon petit corbeau passant au-dessus de nous en croassant, laissant derrière lui une traînée de pointillés...
Heureusement pour moi, cette scène ne s'est pas produite, mais c'était tout comme !
Résultat des courses : ils se sont quand même bien moqués de moi ! Ils ont même osé me qualifier de collégienne ! N'importe quoi...
Vic fut le premier à reprendre ses esprits. Il me mit un petit coup dans les côtes et me montra deux personnes se dirigeant vers notre table.

- Salut tout le monde, ça va ? Avec Lou, on peut se joindre à vous ?

Je vois Vic se décaler et inviter Evenn à s'asseoir à mes côtés. Louise, elle, se pose à côté d'Aly et commence à papoter avec toute la tablée.
Vic a, bien entendu, eu le droit à mon regard le plus noir ce qui ne l'a pas énormément perturbé ! J'aurais bien utilisé mon aura d'Alpha pour me venger mais on a pas le droit de le faire en public, enfin devant les humains quoi !

- Ça va Alec ? T'es tout rouge ! Me demanda Evenn à voix basse, son souffle effleurant mon oreille et ma joue.

- C'est rien t'inquiète, ce sont juste ces trois imbéciles qui m'ont charrié avant que tu arrives ! Lui répondis-je sur le même ton. J'allais quand même pas lui dire la vérité ! La honte !

- Vous vous entendez vraiment bien vous trois !

- Ouais, on se connaît limite depuis le berceau ! On a grandi ensemble, on est un peu comme une famille quoi ! Et Vic, lui, c'est encore plus fort, il est comme mon frère !

- T'as de la chance tu sais, moi je suis fils unique...

Je me sens touché... Je lui rends alors un regard doux, tendre, la tête légèrement penchée. Il reprit après quelques secondes :

- T'es dispo ce soir ? On finit pas tard, tu pourrais venir avec moi aux écuries et rester pendant que je monte Malawi ?

- Oh... Oui, oui ! Avec plaisir ! Tant que tu ne me laisses pas le tenir, ou le promener... On va attendre encore un peu pour ça ! Terminai-je en rigolant.

Sur ces dernières paroles, la première sonnerie retentit, signe pour nous de nous rendre à notre dernière heure de cours.

Cours d'anglais, le summum du bonheur ! Je sens Vic à mes côtés qui se dandine sur sa chaise. Je le connais, il a envie de me dire quelque chose, quoi je ne sais pas, mais ça a l'air de ne pas pouvoir attendre. Je lui mis alors un léger coup de pied dans la jambe pour qu'il me regarde, et l'interrogeai du regard. Un sourire apparut sur son visage et il me chuchota :

- Il est dingue de toi j'en suis sûr ! Son regard de biche qui ne t'a pas quitté pendant le repas, ça ne trompe pas ! Me lança-t-il avec un clin d'oeil.

- HEIN ! MAIS T'ES SÉRIEUX ??? Répondis-je, plus rouge qu'une tomate et beaucoup mais beaucoup trop fortement. Je suis persuadé que la totalité du bâtiment m'a entendu...

- MARSHALL ! DEHOOORS ! Vous voyez, moi aussi je peux hurler ! Sauf que contrairement à vous j'en ai le droit ! Vous savez où aller, vous avez l'habitude ! M'aboya-t-il dessus avec son air sarcastique.

Je pris donc mon sac, rangeai mes affaires et me dirigeai vers la porte sans adresser un regard au tyran qui me sert de prof. Vic me regardait avec un air désolé, se sentant coupable. Juste avant de sortir de la classe, je regardai furtivement Even qui m'adressa une petite moue pleine de tendresse.
Je n'ai pas attendu bien longtemps au final sur mon banc. Evenn se dirigeait vers moi avec bonne humeur, il m'adressa un sourire et m'embarqua vers les écuries.

Les trois heures aux écuries sont passées tellement vite... Even monte comme un dieu ! Je n'y connais absolument rien mais le spectacle qu'il m'a offert était somptueux ! On aurait dit qu'il dansait avec son cheval ! En parlant de lui, j'ai même réussi à lui caresser la tête, pas longtemps, mais j'ai réussi ! Un véritable exploit !
Evenn m'a expliqué qu'il travaillait des mouvements de dressage pour une reprise en musique qu'il doit créer de toute pièce pour un examen dans le cadre de ses cours de Section Sport. Je les ai même notés afin de faire des recherches pour mieux comprendre. Qu'est-ce que je ne ferai pas pour lui ? Il m'a parlé de changement de pied, d'appuyer, de reculer et encore plein d'autres termes que je n'avais jamais entendus. J'ai du boulot !
L'heure de partir arriva et je n'ai pas envie... Je me lança alors, me rapprochant de lui et pris ses mains dans les miennes. Il regarda nos mains puis releva les yeux, intrigué. Je soufflai un instant pour me donner du courage et lui déposai furtivement un petit baiser au coin de ses lèvres, en rougissant et en lui murmurant un « à demain ». Je pris alors le chemin du retour, le coeur tambourinant à mille à l'heure dans ma poitrine.