Chapitre 34

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PDV Alec

J'ai encore les oreilles qui sifflent... La soufflante que vient de m'envoyer mon père est à inscrire dans le livre des records ! Il a dû monter à au moins 25 de tension tellement il était sur les nerfs ! J'ai eu le droit à des dizaines de qualificatifs désignant ma bêtise et mon inconscience... J'en aurai appris des mots aujourd'hui ! Allez, soyons sérieux cinq minutes, on a quand même eu de la chance que ça soit Louise qui me voit... Elle a été assez intelligente et compréhensive pour garder sa découverte pour elle afin de ne pas nous nuire. Certains en auraient profité pour tout révéler au grand jour ou informer certains de nos ennemis...
Oui, malgré le fait qu'on en parle peu, étant en période de paix, nous n'avons pas que des amis qu'ils soient surnaturels ou bien humains. Les rivalités entre meutes sont toujours d'actualité, même si certains traités ont été signés, contrairement au conflit avec la caste des Chasseurs qui, elle, n'existe plus depuis plus d'un siècle, enfin d'après ce qu'on dit. Mieux vaut être prudent tout de même ! Au final, tout est bien qui finit bien dans cette histoire avec Louise, en espérant que ça dure !

Les parents d'Evenn m'ont invité à dîner ce soir, ça va me changer les idées ! Je n'ai pas vu mon Oméga depuis hier car, pour me mettre du plomb dans le crâne, après l'engueulade de ce matin, mon père m'a enfermé dans son bureau pour, je cite : « faire travailler ce qui me sert de cervelle, même si il n'y a pas beaucoup d'espoir ! » Je reçois tant d'amour paternel...
Ils veulent nous réunir tous les quatre pour savoir, de ce que j'ai compris, comment ça allait se passer par la suite. Une fois installés à table, le dîner servi, sa mère se décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Rassure-moi Alec, Evenn ne va pas quitter la maison pour vivre avec toi ? Il est trop jeune, c'est encore un bébé !

- Mamaaaan...

- Ne vous inquiétez pas Diane, on en a déjà parlé tous les deux et nous nous sommes mis d'accord. Malgré le fait qu'on soit liés, on ne voulait pas que vous soyez séparés tout de suite. Du coup, Evenn viendra à la maison les week-ends et les vacances uniquement, sauf en cas de force majeure...

- Pourquoi tu rougis ainsi mon loup ? S'empressa-t-il de me demander.

- En fait, c'est un peu gênant... Je comptais t'en parler en privé avant mais il semble que je doive aborder le sujet maintenant...

Evenn et ses parents me regardaient, ne voyant pas où je voulais en venir. La question du sexe ne se posait plus, par contre le reste...

- Tu te souviens des différentes caractéristiques des classes ? Repris-je, toujours rougissant.

- Oui bien sûr ! Alpha, Beta et Oméga ont des caractéristiques et des rôles différents dans la Meute. L'Alpha est d'un caractère fort et dominant, alors que l'Oméga est plus doux et permet la cohésion entre les membres.

- Exactement petit coeur, mais il y a quelque chose de, comment dire... Plus intime ?

Je voyais mon Oméga réfléchir quand soudain ses yeux s'illuminèrent et ses joues virèrent au rouge.

- Les ruts et les chaleurs...

- Euh, excusez-moi les garçons ? Mais pourquoi emploies-tu ce genre de termes Evenn ? Ça sonne très « animal », termina Eric en mimant ce dernier mot.

- En même temps P'pa, nous le sommes en partie ! Rigola Evenn.

- Pour faire simple, Diane, Eric, les alphas ont des périodes de ruts, en moyenne deux fois par an, et les omégas ont eux des périodes de chaleurs, variant de quelques jours à une semaine, en moyenne tous les un à trois mois, selon l'individu, son état psychologique et si il est lié ou non. Cela touche autant les omégas femelles que les mâles...

- Ce qui veut dire ? Demanda Diane d'un air inquiet même si elle semblait avoir déjà compris la suite.

- Cela veut dire que, par un miracle de la nature, Evenn et moi pourrons avoir des enfants...

Je me rapprochai alors de mon Oméga et pris sa main dans la mienne, sous le regard choqué et incrédule de ses parents.

- Si je m'attendais à ça... En même temps on peut s'attendre à tout avec votre monde ! Conclua-t-il, rieur.

Voyant sa mère ne pas réagir, Evenn se leva et s'accroupit face à elle :

- Rassure-toi M'man, les enfants ce n'est pas pour tout de suite !

- Oh dommage ! Moi qui rêvais de l'appeler Mémé ou Mémère ! Se moqua mon père.

Diane attrapa le journal devant elle sur la table basse et se rua sur son mari pour le marteler de coups en lui répétant qu'il valait mieux qu'il oublie ce genre d'idioties si il tenait à ses bijoux de famille.
La soirée poursuivit son cours, sa mère nous assaillant de questions, et son père protégeant son entre-jambes, toujours peu rassuré face à la menace de sa femme.

Plusieurs semaines de tranquillité étaient passées, l'ambiance au lycée et dans la Meute se portaient à merveille. Even avait eu ses premières chaleurs, qui sont les plus longues et les plus difficiles. Résultat, nous n'étions sortis de ma chambre que pour manger, dans les périodes où nous retrouvions un peu de lucidité. Il faut dire que son délicieux parfum, qui s'était intensifié, avait provoqué chez moi le déclenchement de mes ruts...
Son père, juste avant cet épisode, avait offert à mon Oméga deux boites de préservatifs en ajoutant : « On ne sait jamais, si tu es aussi endurant que ton père ! » Even ne savait plus où se mettre ! Et en passant, pauvre Eric, qui ne semblait pas avoir totalement compris comment ça fonctionnait chez les loups... Si il savait que c'est plutôt son fils qui... CHUT ! Pas besoin d'en dire plus !

Nous nous baladions tranquillement au bord du lac, main dans la main, en cette fin de journée où l'air du printemps commençait à faire son apparition. Je m'arrêtai près de l'eau, miroitant le coucher du soleil, laissant virevolter des nuances roses et orangées. Evenn me regarda et me sourit tendrement. J'ai bien choisi mon moment pour ça, la scène est vraiment ce qu'il y a de plus niais ! En même temps, Vic passe son temps à nous dire que nous le sommes... Alors autant pousser le vice jusqu'au bout ! Mais bon, ces quelques mots, qui pour moi veulent absolument tout dire, méritent d'être prononcés dans un cadre comme celui-ci.
Je pris alors ses mains dans les miennes et ancra mon regard au plus profond du sien, plongeant dans ses magnifiques iris reflétant la verdure des prés. Il se rapprocha de moi et vint, comme il aime tant le faire, plonger son nez dans le creux de mon cou. Mes mains relâchèrent les siennes et vinrent prendre son visage en coupe, puis je l'embrassai alors avec tout l'amour démesuré que je lui prote. Entre chaque baiser, des « je t'aime » s'échappaient de mes lèvres. Après ce tendre moment à nous prouver notre amour, je me séparai de ses lèvres et posai mon front contre le sien, mes yeux ne quittant plus les siens et prononçai de la manière la plus sincère possible, voulant graver avec ces quelques mots, tous les différents sentiments que j'avais éprouvés depuis notre rencontre.

- Mon amour, plus jamais sans toi...

Plus Jamais Sans ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant