Chapitre 25

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PDV Evenn

Je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie que depuis ces quelques jours. Alec est avec moi, chez moi et on est blottis dans mon lit devant un film avant de reprendre les cours demain. Le dîner avec mes parents a été légèrement tendu au début, mon père étant froid et ma mère avec un air reproches sur le visage. En même temps je les comprends, je ne peux pas leur en vouloir. Alec ne s'est pas démonter, il a expliqué calmement à mes parents les raisons, dont on avait discuté ensemble auparavant, qui l'avaient poussé à agir ainsi. Il s'est confondu en excuses et leur a promis de prendre soin de moi. Je les sens encore un peu méfiants, c'est normal, mais ils vont essayer de passer outre, pour moi.
Ce que je redoute le plus, c'est ce qui va se passer demain... Quand Louise va être au courant. Elle, qui avait proclamé Alec « ennemi d'Etat » et promettait de tirer à vue si il s'approchait de moi... Je crois qu'on est mal barrés ! Comment lui faire gober une histoire bateau ? Elle est bien trop maline pour se faire avoir... Mais bon, on ne peut pas lui dire la vérité et ça me chagrine de devoir lui mentir ainsi.
Mais bon arrêtons de nous prendre la tête, profitons de l'instant présent ! Tiens, en parlant de profiter, Alec est en train de plonger sous la couette et... Mais qu'est-ce qu'il fait ? Ah ! Je crois que mon caleçon vient de voler à travers la chambre ! Oui oui je confirme ! Soudainement, son souffle chaud s'abattit sur mon intimité bien réveillée par ses gestes et ses lèvres vinrent la faire disparaître l'instant d'après me faisant pousser un râle de plaisir. Si je m'attendais à ça ! Du coup, je vous laisse hein, je vais aller profiter de l'instant présent ! À demain !

Quelle idée j'ai eu hier soir de me laisser faire ? Moi qui suis si chaste et prude habituellement... Résultat, ce matin, on est crevés et on risque d'être en retard ! Ah, attendez, on me demande à l'oreillette mon niveau de crédibilité... Réponse : zéro, aucune, que dalle, néant... Merci du soutien ! Bref, revenons à nos moutons...
Avec Alec, on arriva enfin au lycée, dix minutes avant la sonnerie, oui on a accéléré le mouvement pour être un petit peu en avance au final, main dans la main quand une tornade brune déboula à la vitesse de l'éclair pour venir poser avec élan et dextérité sa main contre la joue de mon petit-ami. Traduction : Louise vient de mettre une claque magistrale à Alec ! Chose étrange, il n'a rien dit, ne bronchant pas mais j'ai senti à travers le lien comme une fureur animale, qui rêvait de lui planter ses crocs dans la gorge et lui arracher la tête pour avoir osé le frapper. Si c'est le loup d'Alec que j'ai senti, ce qui me semble difficile à croire, et bien il a du caractère !

- Evenn ! Qu'est-ce que tu fous avec ce connard ? Tu te moques de moi ? Il te ment, il te plaque, il t'ignore et TOI tu fermes les yeux, comme ça ?

- Lou...S'il te plait... C'est beaucoup plus compliqué que ça, laisse le s'expliquer...

- Mais je m'en fous de ce qu'il peut raconter !

Les autres venaient de nous rejoindre, attirés par le scandale que Louise faisait dans la cour. Au moins, elle a mis l'ambiance pour la rentrée ! Tout le monde nous dévisage...

- Evenn, laisse le tomber, il n'en vaut pas la peine ! C'est un pauvre type ! Johan est beaucoup mieux que lui !

Non mais attendez, elle me fait quoi là ?
Je vis le regard d'Alec changer, mêlé de tristesse et d'incertitude.

- C'est rien amour, je l'ai mis dans la friendzone mais il ne comprend pas...

Aucune réaction de sa part. N'osant pas l'appeler par son nouveau petit nom devant certaines personnes, je dis ces quelques mots dans ma tête, essayant de me convaincre qu'il les entendrait : « Fais-moi confiance mon loup, je t'aime ».
Sa main prit ma hanche et il m'embrassa sur la tempe :

- Je te fais confiance petit coeur, je t'aime aussi, me dit-il à voix haute.

Euh j'hallucine là ? Il m'a entendu ou c'est une coïncidence ?

- Bref, Lou, on a pas le temps pour ça maintenant, on en parlera plus tard, on va être en retard en cours.

Je pris la main d'Alec et nous nous dirigeâmes vers notre salle de classe, sous le regard à la fois furieux et triste de Louise.
Je ne l'ai pas vue de la matinée, elle s'est mise avec quelqu'un d'autre, du coup je suis allé m'asseoir à côté de ma Max, Alicia étant à côté de Wendy. Parce que oui, Wendy et donc l'autre machin de Lewis pour être poli, sont dans notre classe... Joie et bonheur ! D'ailleurs, cette tête d'empaffé n'arrête pas de mater Alec et je suis à deux doigts de l'homicide volontaire avec préméditation... Max l'a remarqué et me taquine avec ça ! Mais il m'a rassuré en me disant que si jamais il osait toucher Alec de manière trop poussée, il ferait un collier avec ses bijoux de famille... J'aimerais pas qu'on me le fasse, ça ne doit pas être très agréable !

La pause déjeuner arriva rapidement et nous voilà en direction des écuries avec Alec et Max, pour voir Malawi dans un premier temps, parce qu'il me manque beaucoup et ensuite Louise, pour tenter de calmer la furie.

- Lou, s'il te plait, arrête de bouder...

Alec posa sa main sur mon épaule, me faisant comprendre d'arrêter et il s'adressa directement à Louise :

- Je sais que tu me détestes, que tu m'en veux et je le comprends totalement. Insulte-moi, frappe-moi mais je t'en supplie ne t'en prends pas à Evenn. Il n'a rien fait, je suis le seul fautif. Par contre, avant de continuer à déverser ta haine sur moi, je voulais te dire une chose : quand tes croyances te font faire de mauvais choix pour préserver ta famille et ceux que tu aimes, il te faut du temps pour comprendre tes erreurs, accepter l'aide d'autrui et prendre ton courage à deux mains pour vaincre ta honte et tenter de te faire pardonner auprès de ceux que tu as blessé sans le vouloir. Evenn m'a pardonné, j'espère que tu le feras aussi un jour, parce que je te considère comme mon amie Louise. Sur ce, je vais vous laisser entre vous pour parler, je vais au réfectoire avec Max.

Alec m'embrassa tendrement et quitta les écuries, nous laissant silencieux Lou et moi.
Louise, la tête baissée, releva sa tête lentement et je vis une larme couler sur sa joue. L'instant suivant, elle se jeta dans mes bras, me serrant contre elle.

- Je suis désolée Evenn... Je n'ai pas voulu te blesser... Je suis en colère contre Alec parce qu'il t'a fait du mal et je n'ai pas envie qu'il recommence. Et excuse-moi d'avoir dit que Johan serait mieux pour toi, je ne le pense pas, je l'ai dit pour contrarier Alec... Je veux juste ton bien c'est tout, t'es mon meilleur ami !

- T'inquiète Lou, je ne t'en veux pas... Par contre, j'aimerai que tu pardonnes Alec, il est vraiment sincère quand il dit qu'il regrette et qu'il m'aime. Je ne pourrai pas t'expliquer comment, mais je le sens au plus profond de moi, je le sais...

- Je ne te promets pas de le pardonner tout de suite, mais je vais essayer, avec du temps ça devrait aller mieux.

- Bon, si on allait manger ? Je vais te présenter Wendy, elle est adorable ! Et après notre cours, on pourrait monter ensemble et se donner des conseils ? Je pourrai même te prêter Malawi si tu veux ! Comme ça, quand je ne pourrai pas venir, tu pourras le monter !

- J'aimerai beaucoup !

Bon, bah je crois qu'on a évité le pire ?

Le quotidien a repris gentiment sa place, Louise fait des efforts avec Alec, elle a monté Malawi plusieurs fois et elle l'adore. D'ailleurs, elle a accepté avec joie de s'en occuper le week-end où nous partons voir les Anciens !
Entre les cours au lycée, ceux dans la Meute, je n'ai pas vu les deux semaines passer. Max m'a dit être bluffé par tout ce que j'avais appris pendant les leçons avec son père et celui d'Alec. Il s'est d'ailleurs moqué de lui en disant que mes connaissances sur leur monde étaient sûrement plus vastes que celles du crétin qui me sert d'Alpha. Il a qualifié Alec comme mon Alpha, ça veut probablement dire qu'il m'a accepté au sein de la Meute. Même si ce n'est pas encore vraiment le cas, ça m'a beaucoup touché.
Demain, c'est le départ, je suis en train de faire ma valise, essayant de penser à autre chose que ce qui m'attend samedi. Ça va être une grande épreuve mais je suis plus déterminé que jamais. Je me battrai jusqu'au bout pour garder mon loup à mes côtés...

Plus Jamais Sans ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant