Chapitre 52: James

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Je me relevais et observais le visage d'Amy. Venait-elle de dire mon nom ?

Je regardais ses yeux : ils étaient hermétiquement fermés, puis sa bouche qui était sèche et gercée. Son corps était immobile comme avant. Rien n'avait changé. Sauf ma folie.

J'avais rêvé. Elle ne m'avait pas parlé. Je voulais tellement entendre le son de sa voix que je me l'étais imaginé dans ma tête.

Cela me fit mal au cœur. Elle ne se réveillait pas, peut-être qu'elle ne se réveillerait jamais.

Je passais mes mains sur mon visage et dans mes cheveux.

-James -dit une voix faiblarde-

Je me levais du lit d'un bond. J'étais sûr que je n'avais pas rêvé. Je ne pouvais pas avoir imaginé deux fois la même chose.

Je mis ma main dans celle de ma dulcinée.

-Amy, si tu m'entends sert ma main.

Une légère pression se fit ressentir sur ma paume.

Elle se réveillait.

Un énorme sourire prit place sur mes lèvres.

Je redemandai à Amy de serrer à ma main et elle le fit.

La joie et l'euphorie infiltrèrent mon corps comme de la morphine dans le sang. Doucement, tranquillement. Je me sentais soulagé et tellement heureux.

Mes yeux devaient pétiller de bonheur. C'était un miracle ! En plus, son premier mot avait été mon prénom. Mon prénom ! Peut-être qu'elle ne m'avait pas oublié et que j'avais de l'importance pour elle.

Je courus dans le couloir à la recherche de Christian.

Il était toujours à portée de main depuis qu'Amy « résidait » à l'hôpital. Il y restait à longueur de journée, il s'était même installé dans la salle de repos.

Il se souciait tellement d'elle.

J'en étais presque jaloux. J'étais obligé d'assurer les cours, alors que lui était là près de ma bien-aimée, l'amour et la femme de ma vie.

Leur relation était plus détectable à présent. Ce n'était clairement pas une relation patient/docteur (même si je le savais). Beaucoup d'individus du personnel se posaient des questions. Schirch risquait d'être radié de l'ordre des médecins, ... enfin, je crois... Peut-être pas car il ne s'était rien passé... Mais dans tous les cas, je l'avais défendu. Je soutenais devant les membres du CHU que c'était moi qui lui avais demandé de la surveiller autant.

Je faisais ça pour elle, certainement pas pour lui.

Quand il dormait, il avait toujours son portable sous l'oreiller. Il voulait être au courant de l'état de santé d'Amy à tout moment que ce soit de la journée ou de la nuit.

Fréquemment, il allait lui rendre visite. Il avait besoin de sa présence, de voir son corps pour savoir qu'elle était encore parmi nous.

Une fois, en plein milieu de la nuit, alors que j'étais dans mon petit lit à la recherche de sommeil, j'avais entendu Schirch parlait avec elle. Cela m'avait mis mal à l'aise d'être présent lors de confessions intimes. J'avais été de trop.

De toute manière, j'ai toujours été de trop dans la vie des personnes qui m'entourait.


Je l'aperçus à l'accueil en train de discuter avec une infirmière.

Il ne ressemblait plus qu'à une copie conforme de lui-même en plus ... pâle.Chétif. Cerné. Mort.

Je crois avoir la même tête que lui.

Et si c'était lui ? (relation prof/élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant