Chapitre 53: James

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-Amy ... je ... je ne ... -je soufflais-. Si c'est ce que tu veux, alors oui. Je serais ton ami.

Cette idée me révulsait et me brisait le cœur. Je ne pouvais pas être son ami, ce n'était pas possible, pas après ce que nous avions vécu.

Et pourtant, elle y pensait et moi, pour ne pas la perdre, j'acceptais.

La voir sans pouvoir l'embrasser, sans pouvoir la toucher, sans pouvoir sentir les divins effluves de sa peau et de ses cheveux, était horrible presque impossible.

***

Après cela, je suis revenu à l'hôpital mais je n'y passais plus mes nuits. En plus, Amy voulait que je vienne le moins souvent possible. Elle voulait respirer, m'a-t-elle dit.

Étais-je trop étouffant ? Ou voulait-elle seulement de la distance entre nous ?

Au final, je n'allais la voir qu'une demi-heure par semaine. Bien trop peu pour moi.

Mes visites se résumaient à de simples phrases de politesse. Ça en était pitoyable. Mais c'était son choix et désormais, le mien.

Il m'arrivait souvent de laisser mes lèvres trop longtemps sur sa joue ou même de l'embrasser au coin de sa bouche. Ces gestes étaient déplacés pour des amis et elle me l'a bien fait remarquer...

***

Avant de faire son entrée dans le lycée, elle m'avait demandé d'organiser une réunion avec tous ses professeurs. Aucun d'entre eux n'avait contesté voulant s'expliquer avec Amy.

Je pensais qu'elle voulait clarifier la situation. Beaucoup de rumeurs circulaient à son sujet. D'après certains elle aurait fait une overdose et pour d'autre, un bad trip.

Dans les deux cas, elle était classée comme la droguée du coin. Cela n'était pas mérité.

Pendant les semaines où elle était dans le coma, j'avais été fatigué, mal luné, donc très irritable. Dès que j'entendais quelqu'un répandre la rumeur ou en exagérer les traits, il se voyait prendre quatre heures de colle.

Des parents d'élèves étaient monté au créneau, trouvant cela injustifié car selon eux dire qu'un chat est un chat, n'explique pas une punition.

Donc même les adultes jugeaient les apparences... Facile à faire. Bien plus facile que de chercher à comprendre.

Si Amy les avait entendu, elle aurait sûrement sortit une citation. Peut-être aurait-elle pensé à Pierre-Claude -Victor Boiste: «Avant de juger de tout, il faut en connaître les tenants et les aboutissants. »

Moi, la seule chose à laquelle j'ai pensé est « Mais fermé là ! ». Évidemment, j'y aie juste songé. Je ne me serais pas permis de dire une telle chose même si ça me brûlait la langue.

J'avais dû être conciliant et diplomate.

***

Nous étions lundi soir et tous les professeurs des premières S étaient réunis autour d'une table rectangulaire. Quelques chuchotements se faisaient entendre. Madame Irson demandait comment nous allions retrouver « notre petite Amy ». La réponse fut vite trouvée par Mme Dagouin « Avec de la poudre blanche au nez ».

- Ah non, désolé madame je n'ai mis que du fond de teint, aujourd'hui.

Tout le monde se retourna et on découvrit une Amy, magnifique et souriante.

Elle avait repris un peu de poids. Le coma lui avait fait perdre près de dix kilos.

Elle était sublime dans une somptueuse robe violine qui lui arrivait à mi-cuisse et des cuissardes en daim noir. Ces cheveux avaient retrouvé leur blond éclatant d'origine et sa peau une roseur normale.

Et si c'était lui ? (relation prof/élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant