Chapitre 30: Amy/James/Amy

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Chapitre Amy

Je dansais pour me défouler et surtout pour oublier. J'avais si mal ...
L'air qui était dans mes poumons, était aussi lourd que du plomb. Ma tête était vide de toute émotion, tant le mal était grand ...

J'étais seul sur la piste de danse silencieuse, j'étais dans un autre monde. Un monde, pas fait en nuances de gris, mais fait de noir.

J'ai l'impression qu'à chaque fois que nous sommes au fond du trou, il y a toujours quelqu'un qui vous regarde de haut et qui vous balance une pelle ...  Comme si votre place était encore plus bas.

C'est ce que je ressentais à ce moment-là... Le mal avait tout pris sur son passage : mon espoir, ma joie ... Tout ce qui me restait pour vivre et non survivre.
Et il y avait James ... Rien que de penser à lui me fit verser des larmes. Que dirait-il ? Me quitterait-il ?

Je secouais la tête pour effacer toutes ses pensées décousues ... J'étais incapable de réfléchir convenablement.

Je voulais juste oublier, oublier ma peine...

Un homme me serra l'épaule. J'allais lui dire que je n'étais pas d'humeur quand je me retournai...


Chapitre James

-Amy ? -dis-je incrédule-

Elle ne me répondit pas. Elle était dans une sorte de transe.
Je bouillonnais de colère, j'allais lui crier dessus mais elle m'attrapa le bras et me chuchota :
-Pas ici.

Je lui fis un signe de tête pour lui dire que j'avais compris. Je voulais qu'on s'explique maintenant. Je lui pris le bras et le serra, elle émit un petit cri. J'en avais rien à foutre de lui faire mal. Elle ne s'était pas gêné pour m'en faire. Je l'emmenai dans les toilettes et fermai la porte à clé. Je lui libérai le bras, qu'elle s'empressa de frotter. La trace de ma main apparut. Je laissai un petit temps pour organiser toutes mes idées et finis par gueuler :
-ALORS TES VINGT MINUTES DE PLAISIR ?
-De quoi tu parles, James ?

Elle renifla. Avait-elle pleuré ?

-NE JOUE PAS À LA CONNE AVEC MOI !
-MAIS BORDEL, QU'EST-CE QUI T'ARRIVE, MERDE ?!

Elle n'avait jamais été aussi vulgaire, ou du moins je ne l'avais jamais entendu.
-TU  VAS CHANGER DE TON AVEC MOI !
-Tu as raison, excuse-moi. Je n'aurais pas dû hausser le ton mais c'est que je ne te comprends pas.

Le fait qu'elle s'excuse et qu'elle me dise cela calmement me surpris. Je me calmas à mon tour.
Une larme perla le long de sa joue. Je me fis violence pour ne pas la lui enlever.
-Tu as fait quoi samedi quand je suis parti, hein ?
-Je ... Je crois que tu le sais déjà.
-Et tu ne le nie même pas ?! C'est la meilleure.
-Je voulais que tu viennes avec moi, mais après samedi...
-Quoi ? Tu voulais me proposer un plan à trois ?! Et tu croyais qu'après que je t'ai repoussé, je n'étais pas prêt à coucher avec la première venue.
-Mais qu'est-ce que tu me racontes ? Pourquoi tu me parles de plan à trois ? Faut que je le prenne comment ? Que je ne suis pas assez bonne pour toi et que tu as déjà couché avec quelqu'un.
-Je l'ai entendu au téléphone « viens chérie pour vingt minutes de plaisir ». Et oui, j'ai couché avec une femme. Tu peux pas savoir à quel point elle était divine. -m'emportais-je-

Des larmes dévalèrent ses joues.
-Ah, je vois.  Pendant que ça soi-disant « petite amie » est à l'hosto, on se tape des femmes. Mais bravo James, continu ! Si tu voulais faire ta première fois avec une pute... Toutes mes félicitations.

Elle ouvrit la porte des toilettes et sortit. Elle me prenait vraiment pour un con. Prendre sa maladie comme alibi, c'est d'une puérilité. J'avoue avoir fait pareil en mentant sur le fait que je ne sois plus pur. Mais ses dernières paroles me firent mal.

Je sortis à mon tour des toilettes. Je la vis se trémousser avec des hommes. Il y en avait un beaucoup plus actif que les autres. Il refoula les autres et se serra contre elle. Il était beau, avait à peu près mon âge. Il avait ses mains sur ses hanches.
-Alors ?
-Alors quoi Ben ? -Demandais-je sans les quitter des yeux.-
-C'est ta copine ?

L'homme resserra l'espace entre leurs deux corps. Les seins sur sa poitrine, il arbora un sourire de vainqueur. Elle mit une main sur son torse. Il mit une jambe entre celles d'Amy. Il avait une main au bas de son dos. Elle donnait des coups de hanches provocateurs. Comment pouvaient-ils danser comme ça devant tout le monde ? Il lui murmurait des choses qui la faisait frémir. Était-ce de plaisir ou de dégoût ? Il frôla sa robe de ses doigts, puis ses courbes et sa peau. Elle ferma les yeux. Elle lui cria des choses, que je ne pus entendre à cause de la musique.
-C'était...
-Tu veux dire que ...

Il n'eut pas le temps de finir que je me dirigeai vers le couple de danseurs. L'homme avait eu la malchance de mettre une main sur les fesses de MA Amy. Je m'approchai d'eux et les écartai.
-Qu'est-ce que tu fais, James ?
-T'en mêle pas Amy,- dis-je sèchement-, c'est entre lui et moi.

Amy était dans mon dos et je m'adressai à l'homme devant moi.
-Comme ça on ne se gène pas pour toucher les copines des autres ?
-Un canon pareil ne devrait pas rester seule, hein chérie ?,- il lança un clin d'œil à Amy.-

Ce mot me fit sortir de mes gonds, je me jetai sur l'homme et l'assainie de coups de poing. Le premier fut dans la mâchoire. Il était à terre et moi par-dessus lui. Un filet de sang sortit de sa bouche.
Une avalanche de coup tomba sur cet homme à terre. Mes poings devenaient bleus et rouges. J'étais tellement en colère.

Il me donna un coup de pied dans les côtes. Ce qui me projeta en arrière et me fit lever immédiatement. Je vis l'homme se redresser d'un coup puis courir vers moi mais Benjamin l'attrapa par le col de la chemise et l'emmena hors de ma porté. Je cherchai vite Amy, qui me regardait. Elle soupira et sorti. Je la suivis.
-Amy
-Mais bordel, James...
-Je sais, je suis contradictoire: je t'engueule, je dis des trucs affreux et après je te défends.
-Ce n'est pas ça le problème. Tu aurais pu être blessé !

Elle se jeta dans mes bras. J'émis un petit sursaut. Elle appuyait sur mes côtes. Elle se décolla et souleva mon tee-shirt. On pouvait voir un bel hématome en forme de chaussure.
-Merci -murmura t-elle-.

Je fronçais les sourcils en signe d'incompréhension.
-Il me faisait peur, il était tellement saoul... Et il ne me lâchait pas. Malgré mes cris et le fait que je le repoussais, il me tenait de plus en plus fort... Alors merci.

Elle déposa un léger baiser sur ma joue.
Ben nous rejoignit.
-Excusez-moi, -dit-il à l'encontre d'Amy-, mais comment dois-je vous appeler ? Ex de James, copine actuelle de James, plan cul de James ?

Je grognai et elle se mit à rire.
-Appelle-moi juste Amy.
-Okay.
-Direction l'hôpital pour voir si tu n'as rien de cassé, -dit-elle à mon encontre.-

J'acquiesçai. Nous rentrâmes tous les trois dans la voiture. Je déposai Ben chez lui, qui rentra rapidement dans sa maison. Il ne restait plus qu'Amy et moi dans le véhicule. Elle ne quittait pas la route des yeux et elle me dit.
-J'oublie pas.

Mes mains se crispèrent sur le volant.
-Qu'est-ce que tu n'oublieras pas ?
-Ce que tu m'as dit dans les toilettes.
-Je me suis emporté et j'ai menti.

Elle tourna sa tête et me regarda.
-Tu veux dire que ...
-Je suis encore intact, oui.

Elle sourit.
-Tu t'améliores, tu le dis à voix haute. Mais pourquoi cette crise ?

Je ne pus répondre à cette question. On était garé. On sortit de la voiture et rentra dans l'hôpital. Je n'étais jamais rentré dans un centre hospitalier à part la fois où j'avais amené Amy mais, cette fois-là, je n'avais fait qu'attendre. Je ne me repérais pas du tout. Je ne reconnaissais que la salle d'attente bondée. Amy se dirigea directement vers l'accueil pour voir si un médecin pouvait m'examiner. Elle a beaucoup plus l'habitude que moi. Je me mis au guichet et pris la parole :
-Bonjour, -dis-je-
-Attendez monsieur, -dit la secrétaire-.

Elle écrivit quelque chose dans un dossier puis releva la tête :
-Je suis à vous.
-Je me suis fait ... cogner et je voudrais savoir si un médecin pourrait me voir.
-Il y a trois heures d'attente.
-D'accord. On va aller s'asseoir.

Je commençai à me diriger vers la salle d'attente quand j'entendis la voix d'Amy :
-Est-ce que vous pouvez appeler le docteur Schirch de la part d'Amilydia Worth, s'il vous plaît ?
-Je crois pas que votre nom fera quelque chose.
-Essayez.

Je me retournai et je vis l'infirmière appeler le docteur. Deux secondes plus tard, il arriva en courant. Il la regarda de haut en bas. J'en avais oublié à quel point cette robe lui allait à la perfection. Elle était sublime. C'était la seule touche de vivacité dans cet endroit de froideur et sans couleur.
-Amy ? Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Je suis choqué ... Il s'est fait frapper... Je crois que je fais une crise ... -dit-elle faussement paniquée-
-Ça t'aiderait si je le regardais ?
-Oui beaucoup.
-Allez, oncle d'Amy suivez-moi.

Amy me jeta un coup d'œil d'incompréhension. Je mis mon doigt sur ma bouche, elle ria.
Il m'emmena dans une salle immaculé de blanc. Je m'assis sur la table d'auscultation et Amy sur une chaise. Le médecin se lava les mains et se retourna vers moi. J'enlevai mon tee-shirt.
-Bel hématome, monsieur ?
-Appelez-moi, James., -lui dis-je en souriant-
-Très bien. Laissez-moi voir.

Il s'approcha de moi, enfilant des gants en latex et me toucha les côtes. Il les palpa.
-Pourrais-je connaître les raisons de ceci ?
-Un homme qui collait trop Amy.

Schirch jeta un regard noir à Amy, qui elle me regardait dans les yeux.
-Vous êtes un oncle protecteur.

Elle émit un petit rire et je lui jetai à mon tour un regard noir. La situation m'aurait fait rire si je n'y étais pas dedans.
-Je vous comprends mais je comprends aussi l'autre homme, Amy est une magnifique jeune femme, -dit-il en lançant un sourire colgate à ma copine après l'avoir jaugé du regard-

J'allais répliquer mais il arrêta de m'ausculter et nous dit :
-C'est juste un bleu.

Il griffonna sur un bout de papier qu'il me tendit en me donnant des indications.
-Rassuré ma puce ?, -demanda Schirch à Amylidia-.

Elle fit un signe de tête.
Il ouvrit la porte, Amy s'engouffra en dehors de la pièce mais il la retint.
-Est ... Est-ce que je peux te voir Amy ? -dit-il hésitant-

Après un regard dans ma direction, il ajouta :
-Seul à seul.

Elle me prit par la main et dit :
-Si tu as quelque chose à dire, tu peux le dire devant lui.

Il se gratta la nuque. Je remarquai à ce moment-là, à quel point ce médecin était d'une beauté froide. Il avait les cheveux noirs corbeaux, des yeux bleu-gris et un teint pâle. Il devait avoir une trentaine d'années.
Il souffla qu'il était d'accord. Elle re-rentra dans la salle. Elle s'assit cette fois sur la table et m'incita à faire de même.


Chapitre Amy

-Comment s'est passé la nouvelle thérapie ?
-Eh bien pas trop mal. Mais c'est chiant quatre jours chez vous avec de l'oxygène.

Samedi soir, j'étais rentré à l'hôpital. On m'avait annoncé un nouveau traitement plus naturel que mes médicaments. Ça m'avait fait plaisir. Ce dernier devait me rendre moins addict que le précédent.
Le traitement n'avait pas trop mal marché, mais on ne pouvait pas se prononcer donc des hommes devraient me livrer des bonbonnes à ma maison pour tester sur une plus longue durée.

Qu'est-ce que je mettais ennuyé ... Mais je voulais pas que James me voit branché de partout ...

Pendant quatre jours, je n'avais pas été autonome. Il fallait que les infirmiers m'aident pour la toilette ... C'était très embarrassant ... Mais ils avaient été compréhensifs et me laissaient seul dans la salle de bain.
-Très bien vous pouvez y aller.

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Note de l'auteur:
Rassuré ?

A l'hopital où je vais, les moments sous oxygène sont appelés "les moments de purs plaisirs" ^^ Merci aux médecin pour l'inspiration ^^

J'espère que ce chapitre vous a plu !!!!
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Et si c'était lui ? (relation prof/élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant