Chapitre 59: Amy

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Je restai calme extérieurement, alors qu'intérieurement, ma conscience se rongeait les ongles.


Qu'allait-il m'annoncer ? Devrais-je prendre mes affaires et partir à tout jamais alors que je venais de faire ma première fois avec lui ?


J'arrêtai les mouvements circulaires que j'avais entrepris sur son torse. J'étais tétanisée, apeurée.


J'essayai tant bien que mal de calmer ma respiration qui trahissait mon état.


Ça ne doit pas être si grave après tout...


-Tout à l'heure, j'ai longuement discuté avec tes parents avant que tu n'arrives. Ton père a soutenu devant moi sa thèse sur le fait que tu voyais en moi, une figure paternelle et pendant une seconde, je l'ai cru. J'ai cru naïvement que tu ne m'aimais pas moi, mais le fait que je te protège comme un père. Que tu étais tombée amoureuse de l'image que je renvoyais, une image de sûreté. Et puis, je me suis rendu compte en parlant avec lui qu'il ne te connaissait pas. Qu'il ne connaissait pas la femme extraordinaire que tu es et qu'il ne pouvait pas connaître tes sentiments envers moi. Je suis désolé, j'ai douté. -avoua-t-il honteux-


Je ne répondis pas, assimilant ses paroles et son scepticisme face à ma sincérité.


-Dis quelque chose. -me supplia-t-il-


Putain, pourquoi il doutait autant ? Dans un couple, on est censé se faire confiance.


-Amour et confiance. C'est ce que je souhaite dans notre relation.


Je me relevais sur mes coudes pour l'observer. Je repris.

-Pourquoi tu doutes de ce que je ressens pour toi ?

-Tu as seize ans, j'en ai vingt-deux. Tu es belle, intelligente, drôle, généreuse, indulgente et tellement forte, alors que je suis tout l'inverse. Je suis banal, naïf, ennuyeux à en mourir, égoïste, rancunier et faible.


Il baissa la tête et je la lui relevai doucement avec mon index. Ses yeux fuyaient les miens mais quand il croisa mon regard, il ne put s'en décrocher.


-Hé, ce n'est pas ce que je vois en toi. Tu es craquant, adorable, sexy. J'adore tes fossettes qui creusent tes joues quand tu souris ou quand tu ris. Ton rire, c'est un son magnifique, tout comme ta voix grave. Je m'en lasserai jamais et surtout pas le matin quand elle gravit quelques octaves de plus. J'ai toujours aimé tes yeux et je me rappelle te l'avoir dit. Ils changent d'intensité selon ton humeur.


Je me mordis la lèvre inférieure avant de continuer.

-Tu vas me prendre pour une folle mais j'aime ta pomme d'Adam. Ça a quelque chose de si viril, ça en est à tomber à la renverse. En plus, tu es hyper bien foutu. Je craque complètement à chaque fois que tu mets ta chemise bleu ciel un peu serrée.


Il rit.

-Tu n'as rien de banal physiquement. Et intérieurement, c'est pareil. Je fonds quand j'entends ton accent ou même quand tu parles en anglais. C'est ... séduisant.

Et si c'était lui ? (relation prof/élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant