Et si c'était lui ? (relation prof/élève)

Chapitre 45: James/Amy

Chapitre James

Je laissai les feuilles tomber au sol. Je n'en revenais pas. Tout allait si bien... Enfin presque. Je me voilais la face où était-ce elle qui me le cachait ?

Je pris ma tête dans mes mains et pleurai. J'allais la perdre... pour toujours. Toutes les larmes de mon corps sortirent comme un torrent, comme si je me retenais depuis longtemps. Elle était ma raison de vivre, ma vie. Elle m'était plus nécessaire que de l'oxygène. Je lui avais donné mon cœur sans appréhension, je savais qu'elle en prendrait soin, qu'elle ne le briserait pas. Mon cœur était plus fragile qu'une bulle. Si on jouait avec, il éclatait. Mon cœur était une bulle car il passait outre les barrières de l'interdit... Il passait, plutôt...

Notre relation avec Amy allait se finir dans très peu de temps. Deux semaines. C'était trop court... J'avais enfin trouvé ma moitié, la personne qui me comprenait en un regard, celle qui m'enlaçait dans ses bras frêles le soir.

Pourquoi fallait-il qu'on enlève de la terre une personne qui se bat, qui pense aux autres avant de penser à elle-même ?
Pourquoi fallait-il qu'un magnifique ange aille au ciel ?

Ce n'était pas juste... La vie est injuste. Elle nous enlève les êtres les plus chers à notre cœur, les meilleurs...

Pourquoi pas me prendre à sa place ? Si je pouvais, je le ferrais ! Sans hésitation.
    
Je pleurai et me lamentai pendant dix minutes quand ma tristesse laissa sa place à de la colère. Elle ne m'avait rien dit. Elle aurait pu me prévenir.

Elle voulait peut-être me protéger ? Sottises !!

Je me levai furibond du lit, je ramassai les feuilles qui jonchaient le sol et partis en direction de ma chambre. J'allais rentrer dans cette dernière quand j'entendis de la musique venant de la salle de sport. J'ouvris la porte et je vis une pièce refaite avec un pan tout en miroir, un sol en parquet ciré et au milieu, Amy qui dansait. Elle était gracieuse, élégante, sublime. Elle faisait des arabesques, des roues... des pirouettes aériennes. Sa tenue était plus que séduisante, un mini short moulant noir et un haut dans la même matière, qui lui découvrait tout son ventre. Je la regardai quelques secondes, charmé par sa façon de bouger son corps. Je m'appuyais sur le chambranle de la porte, je souriais à la voir s'amuser. Sa journée avait été difficile, elle se défoulait.

« Interdite de sport »

-Arrête -dis-je plus rude, que je ne le voulais-

Je passai devant elle qui me regardait immobile. Mes mouvements étaient raides tellement, j'étais tendu et en colère. J'éteignis rapidement la chaîne hifi.
-Ça ne va pas ou quoi ? Tu es interdite de sport. -hurlais-je-
-Pourrais-je savoir comment tu sais cela ? -dit-elle calmement mais de l'animosité était perceptible dans sa voix-
-Là n'est pas la question ! - je haussai le ton-
-Au contraire, réponds-moi ! -cria t-elle-
-Dans ton dossier médical, t'es contente ? -j'agitai le dossier devant ses yeux-.

Son regard se durcit et elle fronça les sourcils.
-Pardon ?! Mais de quel droit tu oses faire ça ? Comment l'a tu eu ?
-Ma mère.
-Mais bordel, James ! Tu fais partie de ma vie ! Si tu as une question, tu me la poses ! Au lieu de fouiner ! SI tu voulais voir mon dossier, tu n'avais qu'à le demander au lieu de le voler à l'hôpital ! -elle hurlait de toutes ses forces-

Je vis que crier comme elle l'avait fait, lui coupa la respiration. Elle fit semblant que tout allait bien. Ses jambes tremblaient mais Amy était campée sur ses membres prêts à défaillir, elle se préparait à une autre montée de colère de ma part.
-Tu me l'aurais montré ? -dis-je sur un ton hésitant, mais fort-
-Si tu doutes de ma sincérité, dis-le-moi clairement -elle était à présent dos à moi. Je m'approchai d'elle et l'enlaçai.-

Égoïstement, j'avais pensé à ce que je perdais mais pas à ce qu'elle allait subir. Ce n'était pas à moi d'être rassuré dans le fait qu'elle ne m'ait pas annoncé qu'elle partait mais plutôt elle, parce qu'elle s'en allait à tout jamais.

Ça me faisait tellement mal, que j'en oubliais sa douleur.

De plus, je devais respecter ses choix. Si elle ne me l'avait pas dit, c'est qu'elle avait une bonne raison.
Je ne devais pas douter d'elle, même si ma mère m'influençait.

Je mis ma tête dans ses cheveux.
-Désolé.

Elle s'écarta brusquement de moi. Elle me fit signe de la suivre. Elle rentra dans notre chambre et s'assit sur le lit. Elle tapota la place à côté d'elle. Je m'assis à mon tour. Je ne pouvais plus résister, je lui posai la question :
-Vas-tu mourir dans deux semaines ?
-Ouvre le dossier, tu vas me poser toutes les questions que tu veux, page par page. -dit-elle sèchement-

Je hochai la tête. Je lui demandai si la douleur était si intense, elle me répondit moins depuis qu'elle m'avait rencontré. Je lui posai pleins de question sur ses médicaments, tels que « Pourquoi elle en avait eu autant ? » « Quels étaient les effets secondaires ? » ...J'appris qu'elle avait perdu beaucoup de cheveux au début du mois d'octobre. C'était les effets secondaires.

Puis je la questionnai au sujet du sport, et grande surprise, son cœur allait mieux. Elle pouvait en refaire à son grand bonheur. Mais son foie, son pancréas et un de ses reins dysfonctionnaient ou ne marchaient complètement pas. Ce problème la faisait vomir et souffrir.

On continua comme ça longtemps. Au fur et à mesure de la conversation, Amy s'adoucit avec moi.
-Je t'en veux d'avoir regardé mon dossier sans mon accord -souffla t-elle-
-Je_
-Mais. Je comprends les raisons qui t'ont poussé à le faire.. Ta peur de me perdre et ton amour. La prochaine fois, tu me demandes. Je ne serais pas toujours compréhensible, James...

Je pris une de ses mains dans la mienne et la serra brièvement avant de reporter mon attention sur la dernière page présente dans le dossier. Je lui demandai:
-Deux semaines ?
-Lis la date.
-1 août ... Attends, tu veux dire qu'ils se sont planté ?!
-Oui.
-Mais quel con ! J'ai même pas vérifié la date. -elle m'entoura de ses bras-
-Tu ne crois pas que si je devais mourir, tu serais le premier informé ?
-Si -dis-je timidement-.

Elle m'embrassa passionnément et je répondis à son baiser avec beaucoup plus d'intensité. Je l'allongeai sur le lit et m'y mis au-dessus. Je lui fis une ribambelle de baisers le long se son cou, jusqu'à son épaule. J'embrassai son ventre quand on entendit la porte s'ouvrir.
-Oh désolé, je ... continuez... je ... enfin.. bonne nuit. -c'était mon père-.

Je regardai Amy, qui m'incita à aller le chercher. Ce que je fis. Je sortis dans le couloir et je le vis s'en allait la tête dans les épaules. Il avait l'air si terne.

Je l'interpellai et il vint vers moi à grandes enjambées.
-Je voulais pas vous déranger, je suis désolé. -il avait perdu toute assurance, ce qui m'étonna-.
-Tu voulais quoi papa ?
-Faire la surprise à Amy.

Cette dernière sortit en jogging et avec un de mes pulls. Je souris en la voyant.
-James, tu peux lui bander les yeux ?

Je regardai mon père interloqué mais son regard me disait de ne pas discuter. Je bandai donc les yeux de ma compagne avec un foulard en soi que mon père avait pris avec lui. J'enroulai mon bras sur sa taille et l'aidai à avancer. Je vis que mon père nous menait dans SON aile. Je n'y étais jamais allé, sauf une fois mais je n'avais pas recommencé. J'avais l'interdiction d'y aller, sinon on me punissait. Ma mère était très stricte.

Quand j'étais petit, je me rappelle avoir couru dans cette aile... elle m'avait enfermé des heures dans un placard, dans le noir... C'était à cause d'elle que j'étais devenu claustrophobe. Et à cause de mon père aussi, car il ne s'était jamais opposé à ma mère. Ils m'en avaient fait voir de toutes les couleurs ...

Il ouvrit la porte et on tomba sur un couloir semblable à tous ceux de la maison. Il s'arrêta devant une porte en bois sombre sur notre gauche. Je retins mon souffle. Je stoppai Amy, le temps que mon père ouvre. Ce dernier mit une main sur la poignée, et une autre tourna la clé. Il poussa la porte et nous fit entrer dans une pièce plongée dans le noir. Je sentais l'impatience de l'aveugle.


Chapitre Amy

J'attendais avec excitation qu'on m'enlève le bout de tissu qui me bouchait la vue. En plus, je n'aimais pas ça, car je ne voyais pas où je marchais.

Je sentais l'odeur du bois de la pièce mélangeait au parfum délicieux ambré et musqué de James. J'inspirai profondément et son parfum viril caressa ma peau, s'incrusta dans ma tête dans une douce jouissance et s'inséra dans mon sang pour remonter jusqu'à mon cœur. Ce dernier se compressa pour garder en mémoire cette magnifique odeur dans ses tissus et ne jamais l'oublier.

Mais une senteur connue s'ajoutait à cette composition olfactive. Je n'arrivais pas à mettre un mot dessus.

Heureusement, que j'avais confiance en James. Autour de moi, régnait le silence mais il fut brisé par la respiration forte de mon copain. Il avait toujours, sa main sur ma hanche, alors je mis la mienne sur la sienne et la serra. Mais je le sentis se détacher de moi. Je me sentis seul, au milieu de ... de ... de nulle part. Je ne savais pas où me diriger, alors je restai comme un piquet sur place. Je n'entendais rien pendant quelques minutes, je commençais à m'inquiéter.
M'avait-il laissé en plan ? Non ... enfin j'espère.
-James -soufflais-je-

Je ne reçus aucune réponse.

J'étais peut-être aveugle mais tous mes sens étaient en alertes. J'entendais les lattes du parquet craqué autour de moi. James faisait des pas, il devait visiter cette mystérieuse pièce.

La marque de sa présence réussit à me détendre. J'allais m'asseoir quand je sentis un souffle chaud dans ma nuque. Je bloquai ma respiration. Je sentis qu'on défaisait le bandeau. Je fermai automatiquement les yeux, me demandant ce que je trouverais devant moi après. Le foulard glissa le long de mon visage. Je gardai les yeux clos, pendant quelques instants avant de les ouvrir. Une douce lumière s'infiltra dans ma rétine.

EPOUSTOUFLANT...

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Note de l'auteur:
Coucou ! J'espère que ça va (mieux ^^).
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