37 - Laure

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Je me réveille dans un endroit que je connais par cœur maintenant.

Sérieusement pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire dans mes vies antérieures pour mériter ça ?

Je déteste l'odeur qui règne dans ma chambre d'hôpital. Je soupire de lassitude. Mon regard se pose sur les perfusions qui sont plantées dans mon bras. Je les arrache d'une main ferme. Je me lève du lit et me dirige droit vers la porte. Avant de sortir, je regarde la tenue que je porte et soupire une nouvelle fois.

Pourquoi faut-il toujours qu'ils nous mettent ces tenues horribles ?

J'ouvre la porte et prends le chemin de la blanchisserie. L'avantage à connaitre l'hôpital comme sa poche, c'est que maintenant je peux sortir en douce en évitant le personnel. Soudain, je croise une stagiaire que je n'avais jamais vue auparavant.

La chance me sourit enfin.

Je me dirige tout droit sur elle et la bouscule non sans en faire exprès. Après m'être excusée, je continue ma route. Mon regard se pose alors sur la carte d'accès que je viens de dérober à la jeune infirmière et un sourire illumine mon visage.

T'es vraiment pas cool Laure. La pauvre stagiaire va se faire taper sur les doigts quand ses supérieurs vont découvrir qu'elle a perdu sa carte.

Je chasse vite cette pensée de ma tête. Je n'ai pas le temps pour les regrets. C'était soit elle soit moi. Après quelques minutes de marches dans les dédales de couloirs, j'arrive devant une porte où il y a écrit : « Réservé au personnel ». Vu tout le temps que j'ai passé dans cet établissement, on peut dire que je fais partie intégrante de cet hôpital, non ?

Je passe la carte d'accès sur le capteur et la porte se déverrouille. Je descends les marches, tourne à droite juste après et me retrouve devant la blanchisserie. Comme quoi ça ne sert pas à rien de passer des heures à lire les plans d'évacuations de l'hôpital. Après avoir fait le tour de la pièce, je récupère un jean, un T-shirt et un sweat dans un bac à linge.

Quand je suis enfin dans des vêtements normaux, je retourne dans les couloirs de l'hôpital. Je sens une montée de stress m'envahir lorsque je passe devant l'accueil.

Pourvu qu'ils ne me reconnaissent pas.

Lorsque je suis enfin dehors, je sens que tous mes muscles se relâchent. Je fais quelques mètres puis sors mon portable de ma poche. Je compose le numéro de Thomas et attend qu'il réponde. Cependant celui-ci ne le fait pas ce qui est vraiment étrange de sa part.

— Laure ?

Je sursaute à l'appel de mon prénom. Je me retourne après avoir repris mes émotions et me retrouve face à Jules. Celui-ci me regarde avec inquiétude comme s'il avait peur de ma réaction en le voyant. Avant même que je ne puisse prononcer le moindre mot, il me s'excuse :

— Pardonne-moi Laure. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je ne voulais pas te faire mal. J'étais hors de moi. Je ne savais pas ce que je faisais. Pardon...

Mon amie s'arrête lorsque je le prends dans mes bras. Je sens ses larmes se déverser sur mon épaule. Nous restons de longues minutes ainsi puis Jules me chuchote :

— Merci Laure.

Je m'écarte de lui et lui offre mon plus beau sourire.

— T'es venu comment ? lui demandé-je alors.

— En voiture pourquoi ?

— Disons qu'il serait préférable que je ne reste pas trop longtemps dans les environs.

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