Bonjour à tous et encore merci à vous lecteurs et lectrices, y compris les anonymes.
Merci pour votre soutien et je me sens comme le titre, à passer mon examen.
Bien que c'est un plaisir d'écrire pour moi, il ne sera que complet s'il est partagé par vos votes, vos lectures et voire vos commentaires. J'espère vous satisfaire par cette histoire pas très ordinaire.
Je vous souhaite une bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser un petit mot, en plus du reste. Merci.
Depuis leurs courriers respectifs, Julia et Aimy n'ont rien changé, sauf si ce n'est que de mieux se rapprocher. Julia est toujours aussi protectrice. Elles tentent de s'apprivoiser comme deux petits animaux blessés, blessées par la vie et bercées par des larmes que leur drame a laissé.
Les températures glaciales prouvent que l'hiver a pris son droit. Il fait très froid, ce qui semble banal pour cette saison. Dans le hall, c'est l'ébullition. Les étudiants cherchent leur nom et leur salle sur les tableaux affichés à l'entrée. Les partiels vont commencer et tout le monde à l'air affolé.
Julia et Aimy ont révisé jusqu'à la veille, sans relâche et avec la même assiduité. Forcément, elles sont inquiètes malgré qu'elles soient satisfaites de leur travail acharné. Elles n'ont que très peu dormi, rongées par l'anxiété et la peur de ne pas réussir. C'est sans compter sur le sourire de Julia qu'Aimy se sent rassurée.
La première épreuve a sonné et la concentration est à son comble. Les sujets sont face cachée sur les pupitres et n'attendent plus que la voix du professeur pour s'y plonger. Il est bientôt l'heure de faire ses preuves et Aimy ne peut s'empêcher de se retourner et de fixer son amie. Un regard que seule Julia est capable de percevoir. Un regard qui lui souhaite bon espoir de réussir. Julia se contente juste de lui sourire. Un sourire qui lui gratifie d'exceller dans la dissertation et qui la remercie. Deux gestes différents pour lesquels elles attachent une grande importance et qui aussitôt les mettent en confiance. Des gestes rassurants aux expressions symboliques et de circonstance. Des gestes qui repoussent une quelconque forme de panique de la pression qui règne aux abords des pupitres.
Deux heures sont accordées pour une étude de texte en français. Des regards perplexes se croisent entre étudiants qui ne s'attendaient pas à un tel sujet et se sentent totalement désorientés face à la difficulté. Aimy et Julia sont déjà concentrées et ne s'attardent pas sur leurs voisins espacés. Elles ne relèveront leurs nez qu'à la fin des deux heures sonnées. Après avoir déposé leurs feuilles largement complétées, elles s'accordent le droit de souffler.
C'est la cohue dans les couloirs. Certains s'empressent de raconter leurs déboires tandis que d'autres se précipitent au réfectoire. Devant un tel chahut, Julia saisit la main de son amie et l'emmène un peu plus loin, loin de ceux qui s'agitent. Elles connaissent le chemin par cœur, celui du banc où elles sont à l'abri de trop d'étudiants. Elles s'assoient pour enfin croquer dans leur repas. Les examens ont donné faim et c'est dans la joie qu'elles se rassasient.
-Alors Aimy, tu penses que tu as réussi? En tout cas, tu étais inspirée ! ajoute Julia souriante.
Sandwich à la main, carnet dans l'autre elle gribouille " je pense que oui, mais on verra le résultat. Et toi? Ça a été?".
-Oui merci et je pense que tout cela c'est grâce à toi ! Sans ton aide, je n'y serais jamais arrivée, alors encore merci.
Aimy la regarde, touchée avec une très légère déformation du coin de sa bouche. Elle pose une main sur le genou de Julia pour lui faire comprendre que ce n'était rien et qu'elle ne le devait qu'à elle. Julia sent sa poitrine se relever au contact d'Aimy et son cœur s'emporter à la vision du visage de son amie. Elle reste sans voix, elle aussi, figée par cet instant dont elle ne se doutait pas. Parler aurait été inutile et n'aurait fait que briser ce moment si fragile. Julia, dans son silence, ne voulait que le savourer et le faire perdurer.
De toute façon, elles ne pouvaient guère s'épancher car une autre matière les attendait pour plancher. Toujours avec la même connivence, elles avancent au gré des allées jusqu'à la salle préposée. Aimy devant, Julia derrière, à peine décalée, elles n'ont rien changé de leurs habitudes. La philosophie risque d'être rude pour Julia mais c'est sans hésiter, dans un geste de soutien, qu'elle dépose sa main sur l'épaule d'Aimy pour l'encourager de nouveau. Dans une simple formalité et avant que Julia la retire, Aimy serre la main de son amie dans le même objectif. Un geste démonstratif qui ne manque pas de troubler Julia. Mais elle ne peut s'attendrir car un sujet de quatre heures va lui demander bien des efforts et à réfléchir. Elle souhaiterait que ce soit parfait malgré son ventre qui la tord. Elle doit se concentrer et maitriser l'énoncé. Un coup d'œil rapide sur Aimy et elle se décide à parcourir la feuille, tremblante. Elle ne doit pas perdre pied, bien relire avant d'écrire. Aimy sent Julia paniquer, à son souffle, à l'air qu'elle expire et au froissement du papier maintes fois retourné. Elle ne veut pas que Julia échoue, alors elle prend le temps de légèrement pivoter afin que son amie plonge son regard dans le sien pour la rassurer et lui faire comprendre que c'est une leçon qu'elles ont révisé récemment. Julia ressent le pouvoir d'Aimy sur elle et lui sourit pour de nouveau la remercier. C'est plus sereine qu'elle va aborder ces quatre longues heures de réflexion soudaine.
Le professeur signale la fin du temps imparti, de poser les stylos et de rendre les copies sur son bureau. Julia et Aimy descendent en bas de l'amphi et expire à l'unisson de ce trop-plein d'attention et de concentration. Elles sont épuisées par cette journée, riche d'émotions. Mais elles sont loin d'être sorties, au vu du nombre d'étudiants qui bouchent l'entrée. Julia sait qu'Aimy redoute la foule et déteste se faire bousculer, alors elle a une idée, même si cela coûte quelques pas supplémentaires. Elle accroche la main d'Aimy qui se laisse guider sans rechigner et constate que Julia l'attire vers l'arrière du bâtiment. Oui, c'est plus long par-là, mais beaucoup moins stressant et plus prudent que traverser la barrière des étudiants. Une fois le plus dur passé, elles s'arrêtent un instant, pour souffler mais aussi pour s'accorder quelques murmures.
-Merci Aimy. J'ai bien cru que je n'allais jamais y arriver. Je sentais la panique s'emparer de moi et tu as réussi à me calmer. J'espère que je ne serai pas partie dans le hors sujet, sinon c'est foutu !
Aimy lui serre la main pour la faire patienter et récupère son carnet. " tu connaissais le sujet pour l'avoir révisé dernièrement, c'est juste que tu as un peu paniqué sur le moment. Mais je suis certaine que tu t'es bien débrouillée. Tu n'as pas à me remercier car tu en fais déjà tant pour moi"
Julia lui sourit et l'admire encore pour toute cette bonté qu'elle transpire.
-Allez viens, il faut rentrer ! Il est déjà tard et on va louper le car.
Tout naturellement, Aimy prend la main de Julia, comme si ça lui avait manqué, pour se rendre précipitamment à l'arrêt de bus. Julia, mine de rien, arpente avec fierté le chemin en cachant toute sa nervosité. Elle est prise d'émois qu'elle ne saurait expliquer et bien qu'elle soit ravie de la situation, il lui tarde de rentrer. Elle a besoin de mettre de l'ordre dans son esprit et surtout de rester concentrer pour la suite des matières à évaluer.
À peine arrivée, Julia se débarrasse et enlace sa grand-mère qui sourit de son élan affectif. Elle l'embrasse sur le haut de sa chevelure, pour lui rendre tout l'amour qu'elle porte à cette petite progéniture. Autour de leur café traditionnel, Julia ne se penche pas sur ses partiels, mais davantage sur son amie. Sa grand-mère l'écoute avec attention en ne faisant aucune allusion, malgré qu'elle sent sa petite fille se batailler avec beaucoup d'émotions. Elle ne veut pas la brusquer et la laisse s'exprimer sans intervenir. Elle est trop heureuse de la revoir sourire et se démener avec autant d'énergie. Julia part se doucher, fatiguée, mais ravie de sa journée.
Quand à Aimy, c'est le cœur un peu plus léger qu'elle a retrouvé sa maison. Elle ne peut pas encore différencier la raison, si c'est de Julia ou les examens passés, mais elle se sent bien. Ses parents ne voient rien de son changement, trop occupés par leur quotidien et les mois accumulés, sans voix. Aimy partagera le repas avec ceux-ci dans un silence religieux, sans relever les yeux. Elle n'a pas très envie de passer sa soirée à griffonner sur un papier et à s'étaler sur quelque chose qu'elle ne comprend pas. Il sera bien assez tôt de leur annoncer les résultats quand tout sera terminé. Elle est épuisée et n'aspire qu'à se coucher.
Demain d'autres épreuves les attendent et elles espèrent faire de nouveau leurs preuves.
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Après le silence
RomanceAimy et Jade avaient leur avenir tout tracé. Des projets plein la tête, une vie rêvée. Elles n'attendaient qu'à les réaliser. Mais au détour d'une route, leur destin a été brisé. Tout a volé en éclats dans le pire des fracas. Comment se reconstruire...