Lundi 3 janvier 2023.

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Il est midi passé quand elles se sont réveillées, un peu déboussolées par l'heure tardive et quelque peu agacées du bonheur dont elles se privent par leur sommeil prolongé. Pour plus de tranquillité, Aimy veille à rassurer ses parents mais surtout qu'ils ne leur prennent pas l'idée de se presser.

"Bonjour. Tout s'est bien passé. Prenez votre temps pour rentrer. J'aimerais aussi profiter de cette dernière journée. Bisous."

À la réception du message, les parents sont contents et ne peuvent sourire qu'aux non-dits de leur fille. Ils profiteront de leur sortie pour un passage dans la famille, les saluer et surtout leur souhaiter une bonne année. Ils ne sont plus pressés et vont tenter de se relaxer par le biais de leur fille bien aimée.

-Bonjour mon Cœur...qui veut s'accaparer la maison...

"Bonjour mon petit Ange. Ce n'est pas la maison que je veux,...c'est toi !"

-Je crois que ça, tu l'as déjà !

"Laisse-moi te regarder, avant que je te mange de baisers."

Aimy retire la couette, remontée après leurs corps refroidis et appuyée sur son coude, effleure ses doigts sur le torse de Julia, dos au matelas. Sa peau réagit par ces picots de chair durcis qui s'étalent sur tout son corps endoloris mais qui ne demeure pourtant pas sans réaction intérieure. Les chrysalides sont en plein effort et déjà une nuée de papillons s'envole à la douceur d'Aimy. Les frissons s'affolent dans son bide qui déjà se tord à l'assaut des tendres caresses que sa petite amie lui adresse. Julia attire Aimy entre ses bras, entre ses cuisses, ivre du plaisir qu'elle lui fait subir. Julia veut sentir sa peau contre la sienne, sentir son pubis mêlé au sien avant que toute la chaleur ne vienne embraser leurs corps de satin, avant que la passion ne vienne les faire rugir de plaisir. Un corps à corps de frottements, d'effleurements de sexes, de pubis, de clitoris, pour qu'enfin, dans un ultime effort, un gémissement gigantesque sublime toute la pièce. Serrées l'une contre l'autre, transpirantes et à la respiration haletante, leurs estomacs trouvent le prétexte de mettre fin à leur passion dévorante. Elles rient des gazouillis que ceux-ci produisent inlassablement et n'ont de choix que de se lever pour les remplir. Ce n'est pas que cette idée les séduise mais un bon café et le dessert au chocolat en guise de petit déjeuner reste un bon compromis.

Légèrement vêtues et royalement repues, elles débarrassent les traces de leur soirée dans une totale harmonie. Julia, dans la salle à manger, entasse et empile, tandis qu'Aimy, dans la cuisine, trie et enferme toutes les victuailles encore comestibles dans le réfrigérateur. Pour mettre un terme à leur corvée, Julia s'attèle devant l'évier pour laver le brin de vaisselle qu'Aimy essuie sans discuter. Dans une infinie douceur, leurs bouches viennent se poser pour un baiser toujours aussi passionné. Aimy profite que les mains de son amie soient occupées pour glisser la sienne dans son dos avec un sourire coquin.

-Eh...c'est pas juste !

Alors que toutes traces d'un somptueux dîner a disparu et que chaque chose a repris sa place, les jeunes filles, nues, se font face devant la glace de la salle de bain. Elles se déshabillent du regard, s'enlacent, s'embrassent au contact de leur peau. Les parois de la douche, seul rempart de leur étreinte, accueille leur acte passionnel sous l'eau du pommeau qui ruisselle. Passé le seuil du plaisir jouissif, le besoin mutuel et compulsif de se savonner tout en douceur au milieu d'un nuage de vapeur.

Il n'y a pas de règles ni d'heures pour s'aimer mais le devoir leur rappelle expressément qu'il va falloir se rhabiller avant de se retrouver nez à nez avec les parents qui ne vont pas tarder.

La chambre aux pétales de roses éparpillés laisse déjà un goût de regret et elles n'osent encore effacer leur nuit d'ébats et de secrets. Julia en gardera quelques-uns, qu'elle fera sécher dans un de ses cahiers,  quand elle rentrera.

Après le silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant