flashback

1.4K 84 58
                                    

Mexique, Tepic
Alyah, 15 ans

TW ; violence physique


-Attention, je vais piquer.

Le garçon que je prends en charge ne me regarde pas et fixe le vide, alors que je lui enfonce l'éguille dans le bras.

-Et voilà, dis-je dans un sourire.

Enfin, il se reconnecte à la réalité, et m'offre un sourire rapide.

-Merci Perez. Tes frères sont au cercle ?

-Oui, je suppose. En tout cas ils n'étaient pas à la maison quand je suis partie.

-Ok. Bon, à plus tard, bonne soirée.

-A toi aussi, merci.

Je le regarde sortir de la salle, et dès que la porte se referme, je m'écroule sur ma chaise de bureau. Il est bientôt vingt et une heure, je suis sensée pouvoir partir dans vingt minutes.

Ben fait son apparition dans la salle qui me confie, en souriant.

-Salut dolce, tu as terminé ?

Je me redresse, pour faire un semblant de sérieux face à celui qui est censé être mon supérieur, même s'il me traite comme son égal, et lui souris.

-Oui c'est bon.

-Tu vas pouvoir y aller. Comment ça s'est passé quand je n'étais pas là ?

Je retire donc ma blouse d'infirmière et rassemble mes affaires dans mon sac. J'attache mes cheveux, alors que le regard de Ben trouve le mien, et je vois un sourire naitre au creux de ses lèvres.

-Bien. Je n'ai rien eu de très grave, des bagarres qui sèment des fractures ou des points de suture, mais rien de violent.

En face de moi, Ben fait tapoter son stylo sur la chaise, et continue de me fixer de ses yeux clairs. Il se gratte la barbe avant de soupirer.

-Ok. OK. Tu reviens demain soir ? A quelle heure tu finis ?

-Seize heure. Je serais là à dix-sept heures.

-Bien, dit-il dans un sourire. Tu veux que je te raccompagne ?

-Non ça ira Ben, Swann m'attend, merci beaucoup.

-Ok pas de problème. Bon, à demain. Faites attention à vous.

Il me tend sa main pour que je la serre, et je ne peux m'empêcher de rigoler. Mais je lui serre tout de même, et je le vois d'ici se raidir quand ma main rencontrer la sienne. Il m'offre un sourire timide, avant que je quitte la pièce.

Cela fait maintenant deux mois que je travaille à l'hôpital clandestin. Cet hôpital aménagé dans un bâtiment abandonné a été construit sur un accord commun des trois cartels de chez nous. C'est l'une des rares choses que lesquelles les anciennes générations ont réussi à se mettre d'accord. Un hôpital spécialement pour les problèmes de gang, comme ça, pas besoin d'aller à l'hôpital normal, ou on risque de prévenir la police.

Ici au moins, nous sommes entre nous, dans notre monde.

Ce sont les parents de Ben qui ont mis en place ce principe. Les deux étaient des fidèles compagnons de mon père et de mon oncle, donc du Brahman. Oui, c'est une invention de chez nous, qui a pu profiter aux autres. Les chefs des gangs se sont réunis, ce qui arrive rarement, et se sont mis d'accord avec les parents de Ben pour la partie paiement.

Depuis, chacun respecte sa part du marché, et déverse une grosse somme à l'hôpital, pour qu'il puisse continuer à exister. Ce lieu arrange tout le monde.

ESTRELLA - BRAHMAN PARADISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant