ESTRELLA - BRAHMAN PARADISE

épilogue

Alyah

Mexique, Tepic

1 mois et demi plus tard

C'est le bruit du verre qui s'écrase contre le sol dans le salon me sort de mes pensées. Encore, je me dépêche d'aller voir, même si je sais très bien ce que c'est.

-Elyass Perez, combien de fois je vais te répéter de ne pas jouer au ballon dans la maison ?

Il me sourit maladroitement, les mains dans les poches, puis s'agenouille devant le vase qu'il vient de casser.

-Laisse-moi faire, tu vas te couper.

-Maman rentre ce soir ?

Je ramasse délicatement les bouts de verre, et évite de le regarder. Si sa voix laisse penser que tout va bien, j'ai de plus en plus de mal à faire face à sa tristesse.

-Non, elle travaille aussi. Tu sais, elle bosse tard ce Week end.

-C'est nul.

-Tu n'es pas bien avec nous ? dis-je faussement vexée.

Ça reste Ely, il attrape mon bras très fort et pose sa main sur ma joue, le regard plein de réconfort, comme son papa. Il voit tout le monde prendre soin de tous, alors il veut faire pareil.

-Quoi ? Pas du tout ma marraine chérie. J'aime trop dormir avec toi en plus.

Ses petites joues forment ses adorables fossettes et ses petites dents s'alignent dans un sourire adorable, qui réchauffe mon cœur glacé par la douleur.

Je me relève et retourne dans ma cuisine jeter les bouts de verre, et faire à manger. Ely s'assoit derrière moi, à table, devant son carnet de coloriage.

-On fait quoi aujourd'hui ? me demande-t-il.

-Je ne sais pas, tu veux faire quoi ?

-On va au stade ?!

-Si tu veux.

-Cool. Il faut que je m'entraine, comme ça, quand papa sortira, on pourra recommencer.

Mon cœur se serre, mais je garde le sourire comme je peux. Je n'ai pas le choix devant lui, même s'il ressent ma peine mieux que personne, j'essaie au moins de faire semblant.

-Tu as raison, il sera content.

Il attrape son carnet de coloriage et les feutres qui trainent sur le comptoir, et se met à jouer en silence. Je jette un coup d'œil dehors, un samedi après-midi, les enfants sont de sortis dans le village. J'ouvre la fenêtre, quand Sami et Leo passe devant, et ils sourient en me voyant.

-Ou vous allez comme ça ? je demande en leur rendant leur sourire.

-Au stade !

-Je peux venir !! S'il te plait !! crie Elyass en sautant de sa chaise.

Je le repousse alors qu'il se trouve déjà vers la fenêtre entrain de sautiller.

-Non, toi tu manges, et après je t'y amène.

-Alors dépêchons nous ! Vite, je mets la table.

Bien sur il ne le fait pas, il ne sait même pas tenir des assiettes dans ses petites mains. Il fait juste comme les grands.

Je souris aux garçons, et retourne à mes pattes.

Yael cuisinait beaucoup mieux que ça.

Je chasse ces pensées, et me force à relever la tête pour replonger dans mes pattes au beurre.