ESTRELLA - BRAHMAN PARADISE

chapitre 54

Alyah

-Fais pas cette tête dolce, je t'ai écouté, j'ai abandonné l'idée de me faire Noélie tu devrais être contente.

-Espèce de mytho, c'est elle qui a dit non.

Swann me fait un clin d'œil en remettant sa casquette en place, et s'assoit sur le plan de travail de la cuisine du chalet, sans aucune discrétion alors que Lewy dort sur le canapé, dans le salon.

-C'était une super soirée !

-Tu as couché avec Marylou, Swann ?

Il attrape une pomme dans laquelle il croque nonchalamment, puis pose un regard sérieux sur moi, un sourire triste aux lèvres.

-Je ne couche qu'avec Iris, Alyah. On peut se faire la guerre et se haïr pour des broutilles, je ne lui ferais jamais ça de toute ma vie.

Je lui souris, contente. Même si je le savais, Swann aime crier haut et fort que c'est un charmeur de nana pour finalement partir en courant dès que ça passe aux choses sérieuses.

Son cœur est à Iris, et c'est de même de son coté à elle.

-Lewy dort encore ? me demande-t-il en attrapant la tasse de thé que je lui ai préparé.

-Oui. Nous avons passé une nuit... tumultueuse.

Je sais à quoi il pense, rien qu'à son regard pervers et son sourire narquois.

-Je vois... dit-il en rigolant. 

Mais je ne fais pas allusion à nos parties sexuelles, mais plus à son père et aux aveux.

Son père qui a aussi compris que je cachais quelque chose.

Je m'adosse au comptoir et lui fait face, je soupire.

-Il m'a dit qu'il m'aimait.

Swann se fige un moment et me regarde droit dans les yeux.

-Aimer ? Genre, amoureux ?

-Oui.

-Oh. Merde.

-Ouais.

-Et c'est réciproque ?

-Oui.

-Oh, double merde.

-Ouais.

-Tu lui as dit ?

Mon regard parle pour moi. Bien sûr que non. Je ne sais pas exprimer ce que je ressens, dire je t'aime à quelqu'un d'autre qu'un membre de ma famille ? Je ne l'ai jamais fait et ne sait en aucun cas comment faire.

-Merde alors.

-Tu n'as que ce mot à la bouche ?

-C'est le seul qui me vient ouais. C'est la merde.

-Je sais.

Il se tait, puis m'offre un sourire réconfortant, qui va vite déchanter.

-Ca va aller dolce, ça va le faire.

-J'ai envie de tout lui dire...

-Tu n'as pas intérêt, tu le sais. Et je sais que tu ne le feras pas.

Il a raison. Entre avoir envie et pouvoir le faire, il y'a une marge. On ne fait pas tout ce qu'on veut, la vie ne nous laisse que rarement le choix, et malheureusement, nous nous retrouvons à devoir garder des secrets qui pèsent lourd sur nos consciences.

-Son père se doute de quelque chose, je lui avoue.

Cette fois, son regard détendu laisse place à la surprise, puis l'inquiétude. Il descend du plan de travail et se rapproche un peu de moi pour chuchoter.