Chapitre 6

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*Kimiko*

— Jess.

— Ça va aller, Kimy tente-t-elle de me rassurer tout en resserrant ses bras contre son corps.

Non, ça ne va pas, elle pleure.

— Cette pétasse m'aguiche et me jette ! Et tu crois que je vais partir comme ça, sans rien dire ? aboie-t-il au-dessus de la musique.

Avec mes talons et les verres de trop, je m'avance pour me poster entre lui et Jess.

— C'est quoi ton problème ? fulmine-t-elle en me dévisageant.

— Je te le demanderais qu'une seule fois. Dégage, ordonné-je.

— Sinon quoi, poupée ?

Jess attrape un bout de mon haut pour me forcer à reculer.

Au moment où il pose sa main moite sur mon avant-bras, je lui dévire un crochet du droit qu'il n'a pas le temps de voir venir. Mes phalanges s'écrasent sous son menton et malgré le son, j'entends ses dents claquer. Les vapeurs d'alcool qui embrume mon cerveau m'empêchent de me maîtriser. Si je tangue pour arriver jusqu'à lui, j'ai assez de lucidité pour planter la pointe de mon talon dans son pied avant de balancer mon genou gauche dans son estomac. Lorsqu'il se plie en deux, j'envoie mes deux coudes derrière sa nuque.

Des bras s'enroulent autour de moi et soulèvent du sol. Mon dos se plaque à l'individu qui me tient. Les cicatrices me brûlent et je sens encore le verre brisé des vitres s'enfoncer dans ma chair. Je suis moite de sueur, je ne veux pas retourner là-bas. Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas !

Le bourdonnement dans mes oreilles me ramène à la réalité. Je ne suis pas dans la grotte. Les basses de la musique s'accentuent à l'unisson avec les battements de mon cœur. Je me dégage avec grâce et souplesse et l'homme ne peut anticiper la rafale de coups de poing que je lui envoie. Le dernier s'écrase contre sa pommette et il tombe. J'entends vaguement les danseurs pousser des exclamations tandis qu'un individu s'avance vers moi. Je fais claquer ma langue contre mes dents. Poings levés devant son visage, il se positionne comme s'il allait sur un ring.

Il charge. Je l'esquive de justesse et il bascule en avant. Il percute une table qui s'effondre sous son poids. Je reviens vers le premier et l'attrape par la chemise pour qu'il me regarde droit dans les yeux malgré les ecchymoses qui se forment sous ses yeux.

— Des connards comme toi j'en ai rencontré un paquet dans ma vie et je peux te promettre que je ne suis pas au max de mes capacités ! Lâche l'affaire ! Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

Il se recule pour cracher, mais se loupe.

— Excuse-toi ! sifflé-je.

Il serre les dents, j'enfonce mon talon dans ses attributs et comme un lâche il psalmodia des excuses.

— Je n'ai rien entendu.

Il couine, quand j'appuie plus fort sur mon talon.

— Je m'excuse, Jessica.

Je me penche vers lui et lui tape le dessus du crâne.

— Tu vois, ce n'était pas si difficile d'être bien élevé, lâché-je avant de l'achever d'un coup de poing dans la tête.

Greg est déjà là pour me faire la morale.

— Kim, sors d'ici.

Je relève mes yeux vitreux sur lui. Il est énervé, trop. Je m'en veux, ou pas. Je ne sais pas. Ma bouche s'ouvrit avant que je ne puisse réfléchir.

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