Chapitre 29

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*Kimiko*

Étage après étage, nous montons les escaliers à l'affut du moindre bruit. Mon cœur bat beaucoup trop fort. Sauvé des vies, ça je sais faire, mais je ne suis pas préparée à sauver celle de ma sœur. J'ai conscience qu'à tout moment mes émotions peuvent me jouer des tours. Si je veux pouvoir changer, je dois être capable de me maîtriser en toute circonstance.

— Droit devant vous, nous informe l'officier de liaison. Ils sont cinq.

Je me concentre et nous attendons qu'ils tournent à l'angle d'un mur.

— La voie est libre.

Je pivote vers le groupe et Thomson leur demande de contourner le bâtiment pour les prendre en étau.

Nous progressons lentement dans le couloir sombre de l'hôpital, chaque pas est un défi pour ne pas trahir notre présence. L'air est saturé d'une odeur de désinfectant et de quelque chose de métallique que je préfère ne pas identifier. Ça me ramène à mon lit médicalisé quand j'ai découvert que mon unité n'avait pas survécu et que mon corps était en lambeau.

Je suis Thomson, talonnée de près par Romain. Deux autres équipes encerclent l'immeuble et j'espère arriver à temps. Il fait toujours nuit et seuls les dispositifs de sortie de secours projettent des ombres inquiétantes sur les murs défraîchis.

Les otages sont quelque part dans ce dédale de pièces et de couloirs désert. Nous voulons éviter toute confrontation et en aucun cas ouvrir le feu sur nos opposants. Le risque étant qu'ils pourraient paniquer et faire une erreur irréparable. Je me force à respirer lentement, à garder mon sang-froid.

À quelques mètres devant nous, une porte est entrebâillée. Je fais signe à Romain de me couvrir pendant que je m'approche. J'entends des voix à l'intérieur, mais aussi des sanglots. Je me plaque contre le mur, tendant l'oreille pour capter des bribes de leur conversation. Je ne saisis pas tout, mais une chose est claire : les otages sont là, ou du moins en partie.

Je fais un geste rapide à Romain. Il comprend immédiatement et se glisse derrière moi, prêt à agir. Thomson prend position en face de nous, son Glock 19 pointé vers la porte. Prenant une profonde inspiration, il attrape la poignée.

Nos regards se verrouillent et lui montrent ma main gauche : un, deux, trois. Il ouvre d'un coup sec.

Deux hommes armés se retournent, surpris par notre intrusion. Je me jette sur le premier. Mon coude percute sa gorge avec précision. Il s'effondre, étouffant un cri. Romain bondit sur le second avant qu'il ne puisse lever son fusil. Il l'immobilise, le réduisant rapidement au silence.

Je me redresse, récupère l'arme d'un des mercenaires, vérifie l'état du chargeur puis balaye la pièce d'un coup d'œil. Marie n'est pas avec eux. Cependant, je découvre une jeune interne d'une trentaine d'années ligotée à une chaise au fond du bureau. Les pupilles dilatées par la peur, elle ne semble pas blessée. Thomson et Romain s'assurent que les victimes n'ont rien, tandis que je me précipite vers la femme.

Je découpe les liens qui lui entravent les poignets.

— Est-ce que ça va ? chuchoté-je.

Tremblante, elle acquiesce malgré le torrent de larmes qui déferle sur ses joues.

— Est-ce que vous connaissez Marie Young ? Est-ce que vous savez où elle est ?

Elle hoche le menton.

Mon ventre se noue alors que l'angoisse manque de me faire agir inconsciemment. Néanmoins, je ne suis pas seule, je ne peux pas mettre en péril la mission.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 02 ⏰

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