Chapitre 10

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*Kim*

La journée touche à sa fin et je me sens toujours aussi nauséeuse. Quand mon téléphone sonne, je sursaute.

— Oui Jimmy ?

— J'ai un mec dans ma cellule qui porte le même tatouage que nous.

Je fronce les sourcils sans lâcher mon écran des yeux. Je dois peaufiner un faire-part avant demain soir.

— Et ? articulé-je, distraite sur le choix de couleurs que je devais faire.

Je l'entends souffler à l'autre bout du fil.

— Bordel, Kim, c'est ton dessin qu'il a sur les côtes !

— Il l'a peut-être vue à la télé ou sur le calendrier du GIGN, le taquiné-je.

— Kim, on ne fait pas de calendrier et jamais je ne suis passé torse nu à la télé.

— Tu n'aurais pas pris une photo avec une de tes conquêtes qui l'aurait montré à ce très cher monsieur ? Et depuis quand tu te fous à poils devant des hommes ?

— Kim ! Il m'affirme que c'est un ami qu'il lui a tatoué. Sauf erreur de ma part, il n'y avait que Marc et toi !

Il a gagné, j'ai toute son attention. Entendre le nom de Marc me fait toujours aussi mal, même après trois ans.

— Et ce copieur, il s'appelle comment ? soufflé-je.

— Dead Heart.

Mon sang se glace et mes mains se mettent à trembler.

— J'arrive, l'informé-je en raccrochant.

En entrant dans la gendarmerie, tous les confrères de Jimmy me saluent. Du coin de l'œil, je découvre Matt derrière les barreaux d'une cellule de dégrisement. Quand j'aperçois son visage tuméfié, je vire au rouge. Jimmy est en grande discussion avec une de ses collègues. J'ouvre la porte sans toquer.

— C'est toi qui lui as fait ? aboyé-je assez fort pour faire sursauter la femme devant lui.

— Kimy baisse d'un ton.

— Alors, libère-le !

Il se tourne vers moi, bras croisé.

— Non.

Un sourire mauvais déforme mes lèvres.

— OK.

Je repars en direction du gardien qui se tient devant la cellule de Matt. Je le désarme et récupère le pass pour la déverrouiller.

— Ne tirez pas ! hurle Jimmy. Kim ne fait pas de connerie.

Ma mâchoire se contracte. Je fais volte-face.

— C'est moi qui fais une connerie ? Tu as tabassé un mec sous prétexte qu'il porte un tatouage semblable au nôtre !

— Bordel, Kim, nous étions cinq ! Deux ne sont plus de ce monde ! Il ne reste plus que Lucas et nous deux.

— Tu oublies que j'ai tatoué Dix Milles !

Mon frère se passe les doigts dans ses cheveux avant de grogner :

— Jonson n'est pas Anglais !

Matt derrière les grilles ne prononce pas un mot, mais je sens son regard dans mon dos.

— Qui te dit qu'il n'est pas de sa famille, ou même un ami de Dix Milles ! rétorqué-je.

— Parce qu'il est mort ton putain de soldat, crache-t-il.

Falcon-Ink TherapyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant