Chapitre 26

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*Matys*

Quand je reviens m'asseoir à la table du bar de Strip-tease, j'ai l'estomac en vrac. Depuis ce matin, je veux juste me retrouver seul avec Kim. Je n'ai rien à faire dans ce genre d'endroit. Aucune de ces filles ne m'attire comme elle. Mon cœur bat beaucoup trop fort. Au moment où je pose ma main sur le fauteuil Quentin, un pote d'Éric me demande :

— Tu es au courant que cette nana est un nid à emmerde ?

Oui, je le sais, mais je n'ai pas la patience de répliquer. Je n'ai pas bu une goutte d'alcool, pour pouvoir partir quand je le désire et surtout au plus tôt. Je n'aime aucun de ces mes, je reste uniquement parce que Sunny m'a supplié de participer.

— De toute façon, il ne se passera rien entre vous. Kim ne se laissera jamais approcher. Je connais tout d'elle.

— Pardon ? grogné-je en me tournant vers Éric.

Il porte un énième verre à ses lèvres. Il avale une longue gorgée et se penche pour les coller contre mon oreille.

— Kim m'appartient, souffle-t-il.

Sans pouvoir me retenir, mon poing s'écrase contre sa mâchoire et dévie sur son nez.

— Ne t'avise plus à parler d'elle comme ça ! Je te signale que tu vas épouser ma sœur connard !

Je sens deux bras puissants m'encercler. Un autre videur en fait de même avec Éric. Nous sommes éjectés manu militari à l'extérieur du club. La colère monte et j'ai du mal à contrôler le tremblement de mes mains ainsi que les battements de mon cœur.

Éric titube et se vautre à mes pieds. Je secoue la tête, exaspéré puis reviens sur mes pas pour récupérer mon pull et les clefs de mon véhicule. Cependant, je suis stoppé par les videurs qui refusent que je rentre. Glissant mes doigts dans ma tignasse indisciplinée je tente de me calmer.

Voyant Éric, les mains et sa chemise ensanglantées, assit dans la poussière, je me tâte à lui en foutre une seconde. Au lieu de ça, j'appelle Kim.

— Matt ? chuchote-t-elle.

Paupière close, je m'imprègne de sa voix qui m'apaise.

— Je crois que j'ai fait une connerie, soufflé-je en ouvrant les yeux sur Éric qui me foudroie du regard.

— Matt, tu n'as pas à te justifier.

— Quoi ?! m'étranglé-je. Non, Kim. Bordel, ôte-toi cette idée de la tête. J'ai juste frappé Éric, il est possible que je lui ai pété le nez.

— Tu as fait quoi ? s'écrit-elle.

J'entends du bruit derrière elle ainsi qu'une porte qui se ferme.

— Vous êtes toujours au club ?

— Oui, soufflé-je. Je me suis fait virer, je suis sur le parking et je ne peux pas rentrer chercher mes clefs. Est-ce que Nathalie peut t'emmener ?

— On arrive.

— Kim, n'en parle pas à ma sœur, je ne voudrais pas gâcher sa soirée.

— Bien, sur.

*

Nathalie arrive une demi-heure plus tard et se gare non loin de ma voiture. Kim ne l'attend pas et se précipite vers moi sans prêter attention à Éric. Elle se hisse sur la pointe des pieds pour se mettre à mon niveau. Ses doigts chauds glissent contre mon cou. Son souffle aux effluves de cocktail au rhum s'infiltre dans mes narines alors qu'elle prend le temps de m'ausculter.

— Comment tu vas ? demande-t-elle, un pli soucieux entre les yeux.

— Ça va, je n'ai rien. C'est moi qui l'ai frappé. Tu peux aller chercher mon pull et mes clefs, qu'on se casse d'ici ?

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