Chapitre 3

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*Kimiko*

Le lendemain, je suis réveillée par la sonnerie de mon portable. Je décroche en me tournant sur le dos. C'est Jess, elle crie, s'agite au bout du fil, sans doute morte d'inquiétude. Je grimace tout en repoussant le téléphone à bonne distance pour préserver mes tympans.

Epuisée, je me laisse quelques secondes avant de répondre à sa question principale : Où ai-je bien pu dormir ?

— Chez un ami.

Matt, sourit sans toutefois ouvrir les yeux. Il est encore plus canon qu'hier. Est-ce possible ?

— Un ami ? aboie-t-elle. Tu n'as pas d'ami, Kim !

— Va te faire foutre, Jess. J'en ai trois, c'est largement suffisant. Baisse donc d'un ton si tu veux pas que le quota descende à deux !

Elle souffle bruyamment.

— Ton frère ne compte pas ! Et si tu n'arrives pas à l'heure ce matin, je te raye de ma vie.

Je ricane. Jessica est à la frontière entre ma sœur et une version trop jeune de ma mère. Elle m'aime trop pour mettre en application ses menaces.

— Je ne rigole pas, Kimiko. Le rendez-vous avec notre client est très important. Ne me fais pas faux bond !

Je décolle mon portable de mon oreille puis jette un coup d'œil à l'écran. Huit heures. Je suis définitivement en retard, je dois y être pour neuf heures. Elle va me tuer.

— Je te laisse, m'étranglé-je en lui raccrochant au nez.

Je saute du lit, et cours me préparer.

Matt frappe à la porte, inquiet.

— Ça ira ? Tu as ce qu'il te faut ? Tiroir du bas, prends ce que tu désires !

Sa salle de bain est plus approvisionnée qu'un magasin, je trouve tout ce qui m'est nécessaire. Cependant, soit je vais me pointer avec mes fringues qui empestent la vase, soit je vais devoir passer chez moi. Dans tous les cas, Jess va me tuer. Quand je sors, Matt, déjà prêt, me tend une de ses chemises. Interdite, je le remercie et l'enfile.

— Tu veux que je t'emmène ? demande-t-il.

— Oui.

Trente minutes plus tard, nous avons déjeuné et nous sommes dans l'ascenseur.

— Je ne sais pas comment te remercier, mais merci, vraiment.

— Te revoir me suffira.

Mon cœur s'emballe. Matt a beau être adorable, mon ex l'était tout comme lui. Sociable, drôle, attachant. J'ai vu ce que ça a donné. À présent, je me méfie des gens qui sont trop gentils au premier abord. Je me suis fait avoir une fois, pas deux. Je ne suis pas prête à laisser quiconque me briser de nouveau.

Sans compter qu'il partira en courant en voyant l'état de ton corps, susurre la petite voix à mon oreille.

— Ça risque d'être difficile, murmuré-je timidement.

Je n'ai pas envie de le vexer ni de l'encourager.

— Alors un bisou, me dit-il en se tapotant la joue de l'index.

Je lève les yeux au ciel.

— Tu es sérieux ?

Il hoche la tête solennellement.

— Absolument.

J'éclate de rire.

— Ça vaudra pour la location de la chemise, m'informe-t-il en frôlant le col de celle-ci entre ses doigts.

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