Falcon-Ink Therapy

Chapitre 25

*Kimiko*

Sur le trajet jusqu'à chez l'amie de Sunny, j'appelle Matt. Je suis anxieuse à l'idée de participer à un repas entre filles alors que je ne les connais que depuis ce matin. Sans compter que ma conversation avec la future mariée m'a troublé.

— Je suis tombée dans le piège de ta sœur comme une bleue !

Il s'esclaffe et je souris à mon tour.

— Qu'a-t-elle fait ?

— Cette petite fouine a tout découvert. Ton implication dans l'armée, que j'étais fiancé à son mec et qu'on s'est embrassé tous les deux.

Il continue à ricaner, cependant il reprend vite son sérieux.

— Tu me manques.

Je ne m'attendais pas à cette réponse. Au mieux qu'il me parle notre baiser au pire de son passé, mais pas ça. Sentant ma peau s'échauffer et une certaine excitation monter je lui demande comment c'est déroulé sa journée avec le futur marié.

À son silence, je l'imagine sans mal grimacer. Il relâche l'air qu'il a emmagasiné et je perçois ses pas se déplacer dans une autre pièce.

— J'aurais préféré rester avec toi à te farcir le crâne avec mes histoires de tatouage et de convention, plutôt que de perdre mon temps avec eux. Ils sont immatures, déjà bourrés et Éric ne supporte pas qu'on se côtois. On dirait que cet enfoiré est jaloux. Toutes les discussions sont centrées sur toi.

Je fronce le nez, agacée par ce que j'entends.

— Tu vas survivre ?

— Je me tiens à l'écart pour l'instant. Tu vas faire quoi toi maintenant ?

J'enclenche mon clignotant pour tourner sur une départementale bordée de vignes de part et autre.

— Je rejoins ta sœur et les filles pour manger avec elles. Sunny veut apprendre à me connaitre, car d'après elle « tu m'apprécies beaucoup ».

Il ricane.

— Sunny est aussi obstinée que moi.

Je surprends un bruissement de vêtement comme s'il s'assoyait.

— Tu as oublié un tee-shirt chez moi, ton inspectrice de frangine ne l'a pas manqué.

— Va falloir que je vienne le récupérer, susurre-t-il. Tu crois que la propriétaire des lieux accepterait de m'héberger ?

Sa voix suave me fait lever les yeux au ciel.

— Matt...

— Quoi ? On est ensemble, non ?

— Non.

— Alors sort avec moi, ça réglera le problème.

Je me couvre la bouche pour qu'il ne m'entende pas me marrer.

— Tu peux me rappeler pourquoi je t'appelle.

— Parce que tu ne peux plus te passer de moi.

J'éclate franchement de rire, avant de tourner dans une allée de cyprès.

— Je suis arrivée. On se voit demain ?

Il souffle de frustration.

— Si je survis. Je n'ai carrément pas envie de mettre les pieds dans une boite de striptease.

— Je croyais que c'était le fantasme de tous les hommes ?

— Non, pas vraiment, lâche-t-il grognon. Je n'ai rien à faire ici. On devrait être sur ton affreux canapé devant Netflix avec un plat à emporter. Je suis même prêt à accepter la présence de ton gorille de frère et ton coloc.